lundi 15 novembre 2010

PUBLIC ENEMY- Elysée Montmartre


Big Ad, qui a déjà écrit dans ses pages, a fait un truc dans sa vie, assez inavouable, mais qui lui permet d'avoir ses petites entrées pour des concerts pas inintéressants. Du coup, c'est une proposition bienvenue que de partager une entrée pour aller voir Public Enemy, au vue de la rançon demandée pour assister au concert.
En première partie, j'ai copieusement raté un groupe dont je n'ai absolument rien retenu si ce n'est qu'un des types sur scène portait un tee des Hyeroglyphics, posse de Del Tha Funkee Homosapien, qui ont été suivi par une damoiselle en leggin/casquette sans le son, puis par un groupe fusion que je qualifia gentiment de groupe de fin de siècle révolu pendant que Big Ad analysa "on dirait les groupes de la BO d'American Pie", ce qui doit probablement constituer l'insulte la plus belliqueuse jamais usé sur ce site.
Choses sérieuses maintenant: PE en 2010. L'argument du concert ce sont les vingts berges de Fear Of a Black Planet, l'album obligatoire du groupe, un disque dont on ne peut affirmer pleinement jusqu'où son influence s'arrêtera. Pas maintenant en tout cas. Mais c'est aussi un groupe qui n'a plus sa superbe, qui cachetonne salement pour renflouer les caisses, et qui ne génère plus le même respect qu' au siècle dernier. Sans compter les rumeurs d'un Chuck D essoufflé et d'un Flav grabataire (après tout, Terminator X possède désormais une ferme où il élève des autruches, comme quoi la retraite chez PE a son petit charme). Pourtant, Flav prend le temps d'assurer à son public que ce soir, tout le monde en aura pour son argent, avant de sortir son délicat pendentif, créant l'hystérie des fans des premiers rangs, tout en enquillant sauvagement sur Welcome to the terrordome. Malgré la sécu qui fait ses petites chorégraphies (histoire d'emmener toute la famille en tournée), le besoin pour le groupe de faire une pause entre chaque morceau (parfois longue, la pause, même si Flav derrière une batterie vaut le coup d'oeil), et les flows datés (Chuck D n'est ni Busta Rhyme, ni BusDriver), Public Enemy sur scène est un impressionnant spectacle qui se démène pendant deux heures en tentant de ne pas relâcher la pression que ce soit en ressortant Bring The Noise, Burn Holywood Burn (accéléré), Don't Believe the Hype (et où les boulets se sont enchaînés sur scène pour tuer le temps) ou en présentant un single un peu mollason tiré de l'album à venir, accompagné de son groupe basse/batterie/guitare -des mecs ayant aussi bien joué avec Ja Rule, Jay Z que Stetsasonic ou Big Daddy Kane. Même si concient d'avoir raté l'age d'or du groupe, Public Enemy pourrait ressembler à une question récurrente du courrier des lecteurs de Rock n Folk: PE en 2010 toujours opérationnel. Gros concert, avec l'énergie et le chaos recherchés des enregistrements toujours aussi remarquable!

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