vendredi 3 décembre 2010

La chronique de Stockton: Boule à facettes dans ton salon.



J'ai tenu parole: je n'assurerais pas un billet hebdomadaire chaque fin de semaine. On s'en fout. Après avoir rempli mes oreilles de cette infamie qu'on appelle "rock", je me passe de la techno mauvais goût et de l'électrokitch pour causer ce week end. En plus on me signale, par un mail aussi injurieux que déplacé "ça serait bien si tu pouvais causer de trucs qu'on a un peu zappé, des grosses sorties dans le genre". Ok. Et là, je vaissur la page, je vois qu'un des tauliers parle du dernier Bug. Soit. C'était au programme, donc j'en parle sommairement: vous savez que tous ici se trémoussent dans leur duplexe parisien et espagnole au son du ragga dance hall bionique de the Bug uniquement par loyauté pour Kevin Martin, car bien entendu, tout le monde trouverait ça juste infâme sans son nom aux crédit de ses rondelles. Ils ont saignés God, Ice, Techno Animal, et comme une dette impayée, écoutent et trouvent le moyen d'aimer religieusement chaque nouvel EP, nouvelle attaque du porte monnaie pour collectionneur. Et Martin se fait plaisir: 4 faces pour un truc qui aurait tenu sur un 10", on repassera sur l'honnêteté. Mais il y a ce truc étonnant, preuve de l'ultra activité du duo: un remix d'Autechre, qui ne semble plus s'arrêter à dégommer de la bande depuis sa remise en oeuvre sur le maxi de Surgeon voilà quelques années. Et ils sont forts les petits enfoirés, à hacher sauvagement ce morceau, comme leur truc complètement granuleux pour le Tried by 12 du East Flatbush Project jadis.

Puisqu'on est chez Warp, on continue: Flying Lotus, le bien aimé de tout le monde, qui semble directement sampler les beats de Dilla en y rajoutant un peu de fumée de spliff et de bruits cosmiques volés à sa tante (Madame Alice Coltrane) a sorti son nouvel album qui semblait faire l'unanimité. Si on remerciera le monsieur d'avoir invité Yorke pour obtenir une participation totalement énigmatique, on conclut surtout, à l'arrivée du disque, que tout cela va désormais un peu loin dans l'ultra densité de la production, qu'on s'éloigne un peu de ce qui faisait de l'album "L.A." un dsque réussi et passionnant. Il en fait un peu trop et on s'emmerde. Il est tout seul, on dirait qu'ils sont 15, j'ai les feuilles rouges passé les 3 premiers morceaux.







Autre gros truc qui a secoué tout le monde plus tôt dans l'année, Pantha du Prince, avec son black noise qui n'est ni black ni noise. Un peu comme le dernier Eno, tout est extrêmement propre, soigné. Sauf qu'Eno a collé quelques bons passages dans son disque, et qu'il en ressort un truc solide. Le sur-évalué (à mon sens, pas la peine d'en faire un commentaire long comme le bras) gars derrière cet étrange nom de scène fait un peu de l'orfèvre pour boite de nuit, et ça semble un peu raté, surfait. Les passages chantés sont affreux, ça coute rien de le dire. C'est un peu gras et pute parce que beaucoup trop joli. J'ajouterais que la pochette qui me rappelle les croutes accrochées aux mur des chambres dans les maisons de retraite me file le bourdon.






Je fais juste un léger détour par le mix de Kode9 pour Dj Kicks est un truc super fun à s'enquiller, surtout pour le morceau de Sticky, ""Look pon me" qui cassera méchament les couilles de tout le monde, toi, lecteur, le premier. Mauvais goût parfaitement maitrisé à ce point, ça s'applaudit.












Le gros évènement de l'année, c'est la résurrection (temporaire ?) de Plastikman, le projet sombre et minimal de Ritchie Hawtin qui sortait des disques incroyables dans des temps immémoriaux. A l'occasion de la sortie d'un coffret qui coûte un rein, il sort l'inattendu: un nouveau maxi. Et si le son est remarquable, on se dit arrivé péniblement au bout de la seconde face qu'il existe des démos de groovebox sur youtube bien plus excitantes que ces deux pauvres plages.








Pendant ce temps, COH sort une compilation (visiblement) de différents travaux (le principe même d'une compilation me feras tu remarquer). Je connaissais pas bien jusque là le monsieur, mais je sais qu'il gravitait pas mal dans les sphères de la galaxie TG/Coil, puisqu'il avait d'ailleurs entamé un nouveau projet avec Sleazy qui vient tristement de nous quitter. En attendant peut-être un jour la sortie de ses premiers jets avec la moitié de feu Coil, cette compilation s'axe principalement sur des morceaux basé sur le sampling lourd, un cut up continu et qui me semble peu représentatif du travail du producteur au sens large. L'objet est en tout cas magnifique, et devance un prochain album qui arrive à grand pas.





Un saut par la planète Def Jux: El-P avait annoncé la fin du label, pourtant, il dégaine un nouvel album loin d'être anecdotique, et signe une sortie posthume sur Def Jux. Le premier disque, weareallgoingtoburninhellmegamixx3, est une réussite totale: du grand El-P, instrumentale, mais riche, foisonnant, habité, tout en beat massifs et en synthé galactique. Les basses sont grasses et délicieuses, soutenant un sens de la composition toujours aussi fin et intelligent. Fortement conseillé !







Le second disque est l'album de Camu Tao, décédé l'an dernier, et pour qui la communauté hip hop indé s'est largement mobilisé. Def Jux tel un phénix qui s'écrase aussi tôt renait de ses cendres encore fumantes pour sortir ce disque fou, indescrptible. Pour le décrire, je crois que je ne vois rien de plus logique que de dire que ça ressemble probablement à ce qu'aurait été Gnarls Barkley si cela avait été la fusion entre Beak>, TV on the radio et Giovanni Marks. Vous n'êtes pas plus avancé? Heureusement, internet vous aidera à vous faire une idée.







On finit par faire un coucou à Trent. Que fait-il de ses longues journées depuis qu'il a (temporairement) sabordé NIN? Il refait du NIN avec sa femme et son pote Ross. Le résultats c'est How Te Destroy Angels, un disque chiant et sans intérêt, enfermé dans un très chouette emballage. Si Trent est toujours aussi efficace en terme de production, il tourne tout de même méchamment en rond, et ses qualités de musicien me paraissent de moins en moins réelles. Le pire reste encore les gémissements de sa femme, imperturbable- elle ne cesse de couiner et de grincer comme Britney.







On trouvera davantage notre compte sur la BO du dernier Fincher, qui nous a habitué à du très bon quant aux musiques de ses films: Fight Club était parfait, pour n'en citer qu'un. Choix étonnant, quand on y pense, que de prendre Reznor pour un film où concrètement il ne se passe rien (c'est du moins une réflexion qui aurait pu sembler légitime en 1994), pourtant, on est dans la suite logique de Ghost et l'accompagnement sonore du film est efficace. D'ailleurs, même dans la hi-fi ça passe impeccablement aussi. Bon, en voiture, cette musique solennel est assez chiante, faut dire ce qui est.

2 commentaires:

Neocreed a dit…

Le premier billet décevant de ce blog.

MachO))) a dit…

Pour le COH, le monsieur a déjà sorti des trucs avec chritopherson. J'en chroniquerais un ces vacances tiens.