jeudi 22 avril 2010

EYEHATEGOD- Paris, avec quelques imprudents


A force de parler de truc sautillants, enlevés, joie-bonheur-beats en fleur, on en oublierait presque qu'on s'en est tapé du metal, du qui tache et qui pue, du truc pour dépressif qui s'habille en noir, des trucs pour cheveux longs et Kro au petit déj', pour misanthropes en groupe, pour habitués de la rue Keller et ainsi de suite. On ne parlera pas de "jeunesse" pour parler de ces goûts histoire de pas faire dans le pathos mais plutôt d'une certaine lassitude face à l'improbable troupeau de suiveurs sans idées qui encombrent les bacs à disques chaque semaine, et qui monopolisent les salles de concert à coup de tarifs exorbitants pour délivrer du médiocre. Bref, Eyehategod est un nom qui résonne encore dans mon petit esprit (étriqué) et qui provoque encore quelque chose, du moins je crois, même si ce concert m'aurait probabelement bien plus excité il y'a 7 ou 8 ans...
Vu que c'est TrendKill qui organise et qu'on connaît les habitudes de Virgil (Converge à la Loco en 2004), on sait qu'il y'aura 15 fois trop de groupes à cette soirée et on met toutes les chances de notre coté pour rater les premières parties, sachant que Sourvein, autre grand nom du rock'n'roll qui suinte grassement ne viendra finalement pas-parait qu'un volcan paralyse l'Europe. Bon, on rate copieusement Hangman's Chair, sludge àla Alice In Chains meets Acid Bath meets Down composé d'anciens Es La Guerilla, ce qui est regrettable car ce fut probablement le meilleur truc d'ouverture. On espérait voir un truc sympa de la part de Totimoshi (ce nom me rappel "Moshi Moshi" de Tetsuo samplé dans un album de Praxis... bref) et à part un son de basse fascinant (la responsabilité incombe à une dame, je ne crois pas avoir entendu mon beauf crier "A POIL!", je suis déçu) force est de constater que l'air est bien plus agréable dehors.
Enfin la punition-fessée-cul-nu. EyeHateGod, la légende, les inventeurs de ce nom branlette qu'est "sludge", utilisé pour tout et n'importe quoi qui dégueule de lenteur, s'impose. Mike D. IX Williams, qui ressemble à votre tonton alcoolo, celui qu'on évite aux fêtes de famille s'installe tranquilement pendant que Bower et Patton check leur son. Larsen et torgnole, sans prévenir. Ca doit bien fait 10 ans que EHG n'a pas joué à Paris et ils ont l'air assez surpris de l'accueil qui leur ai fait. Tous leur plus grands tubes y passent, presque comme sur disque, ce qui donne ce coté faussement bancale, l'impression que ces mecs, totalement pêtés ne savent pas ce qu'il font, mais pourtant tous en même temps, ils s'y retrouvent. Le son est atrocement puissant, presque écoeurant pour tout ceux qui un jour, ont tenté de faire du bruit avec une guitare. Bower fait la vieille sorcière entre deux riffs, ce qui est un peu pathétique mais participe au spectacle: ici c'est le bayou (forcément, fallait la placer la référence) et le punk, le vrai. Faussement approximatif, EHG est extrêmement précis- ce qui est normal quand en 20 piges de carrières on ne sort que 4 album et 19 compilations, ça laisse le temps de maitriser le répertoire. Mais surtout, la légende s'impose d'elle-même. Dans la crasse et le bourdonnement, EyeHateGod ridiculise une bonne fois pour toutes les 438 762 groupes qui font le même genre de bruit, suivant bêtement la marche entamé par Southern Lord il y'a déja quelques années. Loin de l'esthétique metal bonne enfant qui se case dans les colonnes des Inrocks, les papas de la Nouvelle-Orléans récupèrent leur trophée de boue. Dans le panthéon des groupes du genre, avec quelques autres.

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

ça y est, je suis écoeuré (se répéter : j'ai vu Grief, j'ai vu Grief, j'ai vu Grief)

ocinatas a dit…

C'était ça... ptet même en encore mieux...