samedi 22 mai 2010
Cathedral - The Guessing Game
Cathedral n'a jamais aussi bien porté son nom. Commençons dejà par cet artwork, la pochette n'étant qu'un bref aperçu de la fresque entière présente dans le disque. Honteusement plagiée des travaux de Jérome Bosch certes, mais magnifique, au message fort, une humanité enfermé dans une toile, une humanité colorée aux présages idylliques, avec un fort caractère édenique entouré d'une laideur insectoide et cybernétique. On se perd déjà dans cette fresque ambitieuse, aux couleurs hippies. C'est un peu pareil pour ce double album fleuve, constitué de deux versants d'une durée héritière des grands albums psychédéliques, qui rend les deux bords complètement digestes pris séparément. C'est aussi et surement le meilleur disque qu'a composé et écrit Cathedral. Un groupe dans la plus pure maitrise de sa musique, de ses influences et dans sa manière de déglutir leur son. Un groupe toujours fasciné par les riffs sabbathiques lourds et à la fois mélodiques, mais un groupe qui lorgne bien plus vers le rock dans son intégralité, vers le rock des années 70 d'ailleurs. Quelque chose de royal, du genre In the court of the crimson King dans les sonorités, (impression surement renforcée par quelques choix instrumentaux), dans cette mélancolie et cette découpe des morceaux assez folle, mais quelque chose de foutrement rock en soi, et de surprenant de bout en bout. On pourrait citer les claviers kitshouilles qui supplantent un riff, les solis qui débarquent sans aucune raison (et sans jamais trop en faire). On pourrait parler de Lee Dorian au sommet de sa forme qui élargit le spectre du chant pour se fondre avec la varieté de sa musique, ironique parfois même, pleins de clins d'oeils. Mais dans le fond la seule chose qui nous rassure avec ce double album, c'est que ça faisait bien longtemps qu'un album dit métal (par l'héritier et à la fois le fondateur de la scène stoner doom si insipide actuellement) n'avait pas été si intelligamment orchestré et si passionant de bout en bout. Ça foisonne, ca éclot, ça grandit et c'est exponentiel. C'est une fresque musicale.
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