Malnoïa me rappelle les on dits sur les web designeurs et autres graphistes. C'est d'ailleurs pas forcément faux à la vue de l'artwork, millimétré et diablement deshumanisé. Epuré au maximum, ne laissant pas baver une seule couleur, ne laissant jamais un écart dans le titre des chansons au dos, bien encastré dans son clinique fourreau blanc. L'¡mage du graphiste un peu frigide, complétement perfectionniste et aux limites du maniaque (vous vous souvenez de cette série policière, Monk?). A noter que c'est la première pochette qui se fond entiérement avec l'arrière de notre joli blog (à croire qu'à donner des leçons on ferait mieux de regarder sous son toit).
Et les premières écoutes de ce disque révèlent un peu ce même défaut issu d'une qualité: le perfectionnisme à outrance. Du coup le premier voyage en devient trop guidé et on a l'impression de se faire macher l'écoute par leurs concepteurs. Tout y est bien à sa place, rien de froissé, dans une musique se voulant contemporaine dans sa vision d'une pop électronique douce fleurtant avec certains accents néoclassiques. Au début c'est limite vomitif, dans les pires aspects de ce que pourrait livrer Saycet sur son dernier effort, comme si les les auteurs nous livraient un moelleux au chocolat en faisant d'abord cuire les oeufs en omelette.
Et pourtant avec les écoutes, ce disque libère de son hermetisme emotionnel, se fait plus intimiste et plus vivant, et là ou on voyait un professionalisme cul serré au début, on finit par se retrouver avec un tout autre disque bien plus vivant, plus passionné même, aux confluents de quantités d'influences, mais qui de par le format reste une pop aventureuse, en héritiers de radiohead (à comprendre, un groupe de pop/rock grand public capable de digérer des musiques dites expérimentales et de les faire avaler à tout le monde, dans un format pelote de régurgitation). Quelque chose de foncièrement français, de presque cabaret, qui au final dévoile une fresque, un manège qui tourne au gré des pianos, des voix feutrées, des effets ambiancés. La musique de Malnoïa est peut être trop ambitieuse, parfois même prétentieuse, mais se transforme au final en un cocon de sons propices à se lover. Dommage que l'hiver soit fini. (la maison records)
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