C'est fou comme des fois on se dit que l'on est pas objectifs. Puis on se souvient rapidement que de toute façon c'est le but d'un tel article, d'un tel blog, d'une telle passion. Ce qu'on livre à travers ces brèves de comptoirs parfois imbibées, parfois complètement maitrisées, ce sont des tranches de cœur. Des tranches d'émotions emballées, des amours, des coups de gueule. C'est un peu pareil que Twin Pricks finalement. Ces deux gars là sont des rescapés de Dead for a minute (vous avez pas fini d'en entendre parler), Meny Hellkin plus récemment, et sont en plus signés Chez Kito Kat. Ce disque est à Dead for a Minute ce que Pennac est à Debord. Cette même sensation que lorsque j'avais une dizaine d'années, et que je découvrais l'œil du loup, dans un émerveillement qui fait voyager sans bien comprendre pourquoi. D'ailleurs il est possible que Flo et Geo (oui, pourquoi seulement l'ami Trouvetout du duo aurait droit à un surnom finalement?) aient senti cette même flamme et cette même verve en composant ces cinq morceaux qui composent l'ep. Une sorte de régression en hommage. Comme si toute cette pop, cette folk, cet émo (ouais le nom est lâché, vous pouvez déglutir) qu'ils avaient bouffé avaient fini par ressortir dans ces périodes de vide où seuls avec leur vieille pile de disques et du temps à tuer ils avaient décidé d'exorciser un vieux démon. Et grand bien leur en prend. A l'heure où quantités de types ne sont pas foutus d'évoluer, de faire tourner leur musique autant que les disques s'écoulent dans leurs oreilles, Twin Pricks est un caprice d'adultes. De ceux qui sont plein d'humilité. Que cette feuille promo putassière brûle en enfer, et que l'on ne me parle pas des Get up Kids (c'est leur retour cette année, sic!), mais que l'on crie plutôt le nom de Jonah Matranga, ce type passe partout qui a fourré son nez dans la scène émo comme dans la scène post hardcore pour livrer des projets plus folk, ce type qui au final n'aura eu pour ligne directrice que l'authenticité de ses œuvres et leur continuité (et ouais c'est aussi le retour de Far).
Et on est servi du début à la fin, avec cette naïveté pop adolescente, ces paroles qui frôlent la mièvrerie bon enfant, ces mélodies et ces rythmes sucrés et ces arrangements douceureux. On erre dans un héritage pop 90's, une pop humble, qui chante une période de nous et ravive quantités de choses enfouies (Lily des Smashing Pumpkins). Les voix se passent peu à peu le flambeau, toujours proches de la cassure (on se prend à entonner le refrain de IRT j'imagine pour I Refuse To Follow), pour reprendre certaines paroles à deux, emportées par un riffing d'une rare justesse. Production claire, parfois proche d'un home studio d'Ellioth Smith (Twin Freaks) qui se terminera dans un dernier morceau fleuve plus que touchant, madeleine pop comme l'on aimerait consommer plus souvent. Merci.
Question résiduelle: lequel des deux n'a pas pu s'enfiler le pilote de Twin Peaks? (Chez Kito Kat) http://www.myspace.com/wearetwinpricks
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire