Ca commence par Martina Topley Bird, invitée par Massive attack sur cette tournée pour interpréter certains chants. Franchement, autant Tricky a l'oeil sur ses disques, et ses vocaux sont sublimes sur Nearly god, ou maxinquaye, mais là, à part une sorte d'ersatz de björk en mode chiant, je ne peux penser qu'à Camille, du genre "je joue avec mon loop system, et putain qu'est ce que c'est fun".
Par contre Massive Attack, c'est la guerre promise. Déjà, je les plains du son, méga aigu, qui modelera leurs chansons vers certaines contrées qui ne leur correspondent pas trop, un manque de grave marquant sur les plus anciennes chansons. Mais sinon, de A à Z ils maitrisent leur sujet. En passant des contrées les plus électroniques et limites dansantes de leur discographie, au côté le plus sexuel de Mezzanine, en passant par leur aspect le plus enfumé (safe for harms ou Karmacoma), le groupe se ballade au gré des ambiances urbaines de leur musique du monde, synthétique et libre. D'une richesse inouïe sur le son, 3D se révèle le véritable chef d'orchestre de ce crew dejanté (quand même une douzaine de têtes au total, pour une orgie sonore à aucun moment proche de la bouillie).
On retient Horace Andy en tête des vocaux qui soufflent, avec une attitude classieuse pour un défoncé de la soixantaine, qui impose gestuellement autant que vocalement, avec une envie et une joie scénique. On oublie pas Shara Nelson qui livre une prestation endiablée qui renvoie Erykah Badu dans les platines de mon collégue. Quant à 3D et Daddy G, ils se passent aisément le flambeau, l'un en fond sonore permanent, l'autre en crooner endiablé.
Le crew en impose au long de ce concert bien carré, visuellement familial et plein de gaieté, et les nouveaux morceaux se révèlent bien plus électro, mais aussi bien plus chauds que sur 100th windows. A part splitting the atom, sublimée en live, on retiendra un morceau plein de claviers, proche d'un prodigy d'invaders must die, enveloppé d'une ambiance à la dälek.
Rêveuse, l'ambiance l'est clairement, bardé d'un fond bien sexuel, et surtout une nostalgie à toute épreuve á l'écoute de morceau comme riginson, angel ou inertia creeps.
Le bouchon est poussé encore plus loin lorsque le crew revisite un teardrop tubesque en une version plus epurée, plus intimiste, où l'on retrouve la martina topley au chant. Osé, mais gagnant, pour cette chanson devenu generationelle.
En conclusion, on aurait eu Tricky, ça aurait été le paradis.
mercredi 28 octobre 2009
jeudi 22 octobre 2009
DÄLEK & ODDATEEE- Mains d'Oeuvres
Pas énormément de changements depuis le dernier passage en mars du groupe; première fois qu'ils jouent dans cette salle il semble. Reprenez donc les deux reports du printemps dernier et vous aurez une idée plus précise. Toujours bon (pour peu qu'on adhère). Destructo Swarmbot n'est pas sur cette tournée, et Oddateee s'est trouvé un public de plus en plus réceptif.
En revanche, en allant aux nouvelles, on apprends que le prochain Dälek est presque prêt, qu'il y'a déja 26 morceaux, et que le groupe n'a pas prévu de les sortir sur un support physique dans un premier temps, mais de mettre à disposition 2 ou 3 nouveaux morceaux par mois sur le net d'ici quelques temps. Les nouveaux morceaux sont décrits comme violents, très minimaux, majoritarement basé sur la voix et la basse, accompagné de quelques sons par dessus. Un coffret sera dispo, en théorie sur la prochaine tournée européenne, qui aura peut-être lieu a l'automne 2010. Oktopus a aussi fini le mixage de This Immortal Coil, album hommage à John Balance, et à bidouiller les bandes d'un groupe français dont je n'ai pas retenu le nom. Enfin, il a fini d'enregistrer 2 nouveaux morceaux de Starkweather décrit comme "particulièrement agressifs".
Bien à vous.
vendredi 16 octobre 2009
YOUTH:KILL - 21
Le 21 est un bar sympathique de Paris, où s'organise de temps en temps des concerts plutôt hip hop de qualité, avec une absence de scène assez amusante et l'obligation d'un niveau sonore faible, ce qui l'est nettement moins (amusant). Fin 2007, il s'y était produit le très bon concert de Thavius Beck et Subtitle (plus une tripoté de loulous dont la femme de Dj VADIM en "première partie", Yara Bravo) à titre d'exemple.
Youth:Kill est le duo formé par K-the-I??? et Walter Gross. On a déja parlé du premier à l'occasion de son dernier effort sur Mush, l'an passé. Le second est un discret fabriquant de beats à base de samples, qui crée une musique hybride, une sorte de hip hop experimental et progressif ou les samples évoluent en permanence, au même titre que la structure de ses morceaux, de ses ambiances et ses climats. Le gazier n'a sorti que très peu de disques, tous très confidentiels, mais il avait offert il y'a quelques temps un disque fort complexe mais magnifique chez Hip Hop core (=> gØØgle).
Mine de rien, sans première partie, les deux compères vont occuper l'espace sonore pendant presque 3 heures. Walter Gross commence seul, derrière le bar. Sa musique me semble plus limpide, plus évolutive et progressive que le disque que je connaissais. Le chaos est ici avant tout sonore et les structures sont moins accidentées. Mais la musique n'en est pas simple pour autant. Les beats sont dépitchés, lourds et grassouillets, tandis que les samples se superposent pour amener à une construction sonore proche du travail d'Oktopus ou de Tenshun -avec qui il partage un disque- riche en saturations et en strates détériorées. Parfois, Gross interromp ses morceaux pour lancer un sample de pure hip hop, lui aussi revu à la baisse avec les flow qui se démènent dans le grave, tout semble se perdre dans la lenteur, avant de repartir dans une cascade d'agressions complexement tissée par le beat maker. Il se permet même de faire évoluer en permanence ses morceaux, en modifiant et improvisant le rythme sur une base qui se boucle, en triturant les samples.
K-the-I??? entame ensuite un set en solo et instrumental à son tour, et la musique semble plus proche de celle de Beck, plus dans la forme que dans le fond. Bien moins électronique que la musique distillée par Adlib, le MC propose ici une musique plus proche de Prefuse ou d'Edan sur the beauty and the beat: habité de samples d'une époque révolue, la musique résonne comme un hymne à la gloire d'un renouveau psychédélique. Plus monolithique, la musique me rappel énormément le travail de The avalanches, mais la folie du sample à tout va largement maitrisée.
Puis le duo se forme (ou le second prend le micro) et exécute les morceaux qu'ils ont composés et traffiqués ensemble, en laissant place aussi à quelques morceaux de l'album avec Thavius Beck ou Gross s'efface pour laisse K-the-I??? s'époumoner seul. Concert excellent, mais le manque d'un volume sonore digne de ce nom empêche de s'immerger complètement dans l'univers dense et bruyant dessiné par Gross. Dommage.
ps: Si vous avez l'impression de ne rien voir sur la photo, c'est normal.
mardi 13 octobre 2009
Saycet - One day at home
Roi des textures. Clairement l'onirisme musical à l'état brut, baigné par un parterre d'influences à applaudir, plus que digérées. La scéne électronisante française est décidemment plus que talentueuse. Saycet livre avec cet album une sorte de mini conte candide, bourré de textures musicales à tiroirs. Une sorte de voyage dans une poupée russe, où les sonorités s'imbriquent avec une richesse mais surtout une évidence mélodique plus que bienvenue dans une scéne ou le beat devient le maître. Saycet c'est un peu le conteur qui arrive à faire passer une histoire grise et noire pour quelque chose de cristallin et rassurant. Au gré des textures, au gré de cet album qui enveloppe et transporte, qui ne s'envole pas vraiment, mais s'enfonce à pleins de moments, au gré de glitchs stridents et de rythmiques tubulaires. C'est un peu une sorte de coma cotonneux vêtu de spasmes, peut être proche d'un ambiant à la Fennesz qui aurait copulé avec Coil pour son approche onirique, voire avec un Ez3kiel période Naphtaline pour son côté sous prozac. Clairement ambiancé au maximum, ce disque de Saycet se révèle au gré des approches, se montre sous des jours lumineux mais aussi nostalgiques, au gré de rythmiques saupoudrées sur des nappes célestes. Saycet c'est aussi une richesse dans l'architecture, où l'addition sonique se solde aisément dans un coton jamais spasmophilique. La douceur à l'état pur. L'écrin confortable.
mardi 6 octobre 2009
PAN SONIC- maroquinerie.
Lors de leurs précédents passages, Pansonic avait posé sauvagement ses beats électroniques avec puissance et brillance dans les oreilles parisiennes. Cette fois-ci, ils reviennent pour visiblement dire "au revoir" mais en rajoutant une bonne dose de saleté. Pansonic a joué avec nos nerfs ce samedi soir de nuit blanche culturelle (!) en terrassant ...Pansonic. Toutes les certitudes concernants le groupe et sa musique ont été détruites minutieusement par la paire. Premièrement, il y'a eu un début de contact avec le public, chose quasi-inconcevable jusque là. Un peu d'humour aussi quand Michel (Mika Vainio) fait les bras de poulets, se fou torse-nu, tend les pouces et sourit quand le son devient incrontrolable; idem quand Ilpo V regarde si sa machine a la moindre interférence avec le système lumineux. D'autre part, de longs passages totalement dénué de rythme, de bruits purs ont terrassé les squelettes rythmiques minimaux habituels. Enfin, un sens du spectacle inédit a fait son entré chez Pansonic avec un acharnement sur le matos qui semblait bel et bien dire "tout doit disparaitre''. Adieu.
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