jeudi 29 avril 2010
Matt Elliott - Theater Kikker @Utrecht
lundi 26 avril 2010
MASSIVE ATTACK- Heligoland LP
Je ne vais pas vraiment refaire la chronique de ce nouvel album parce que mon camarade a dit à peu près tout ce qu'il y'avait à dire. Je pourrais le paraphraser en rajoutant juste que ce groupe anglais, qui à commencé avec un premier album remarquable, qui s'inscrivait dans la "techno" alors émergente en Europe en imposant des influences plus larges comme le reggae et le hip hop, perdant un membre à la fin des années 90 et ayant réussi en guise de 3ème album à fusionner le rock et l'électronique comme personne revenant avec un 5ème album en 20 ans de carrière me rappel un autre groupe anglais, de l'Essex. Version "slow". Heligoland est un album qui apparait un peu terne, de par sa véritable perte de vitesse en fin de course, relevé tout juste par Atlas Air qui n'est pas aussi massif que sur scène, tout comme flat of the blade n'a pas du tout le même impact que lors des récents concerts. 7 ans pour un album à qui il manque cruellement un petit quelque chose qui en aurait fait un grand disque, les points forts de l'album étant déja majoritairement présent sur l'EP digital. Alors quid de ce vinyle qui coute un rein et qui s'est fait attendre pendant 2 mois par les défortunés acheteurs? L'album en CD y est inclus, et découpé sur 2 galettes de cire, accompagné d'un livret comportant une sélection importante de visuels de Mr Del Naja. La pochette qui manquait d'impact autour des 12cm de plastique prend ici de l'ampleur et l'orange nique-les-yeux est réhaussé par de jolies paillettes. L'objet est magnifique. Mais surtout, cette édition est l'occasion de mettre la main sur l'ep 4 titres accompagnant l'album: 2 remix et une relecture, le tout étant parfaitement bien à sa place. Electronique et dub, Massive Attack sait encore choisir les déclinaisons de ses productions. Mais surtout, la présence de l'incroyable United Snakes sur l'objet fait largement l'intérêt de la chose. United Snakes est probablement le morceau le plus surprenant que Massive Attack ait composé. Présent sur des versions téléchargeables de son single de 2006, cette longue missive (9 minutes) propose un groupe presque méconnaissable: Le tempo y est soutenu, les claviers sont épais et font écho à leur collègue de l'Essex, justement-avec qui Del Naja collabora pour la BO d'un porno, et pour un morceau plus "classique" dormant encore dans les disques dur des concernés. Puis le morceau se transforme dans sa progression et se pare des bijoux du collectif: les sonorités s'humanisent, le terrain ressemble à celui de Butterfly caught ou d'inertia creeps. On se dit que malgré les déclarations du groupe, cette pépite aurait mérité d'être sur l'album, représentant l'élément manquant de l'album. Du coup, cette édition onéreuse vaut l'investissement-c'en est presque triste.
dimanche 25 avril 2010
Programme - Agent réel
Derrière se cache toujours Damien bétous, qui livre toujours de trés belles pièces, beaucoup plus rock (et donc proche de diabologum) mais aussi bien plus frontale (live?) en pilonnant certaines rythmiques et en jouant BEAUCOUP plus qu'avant sur les répétitions. Ses fascinations musicales se font encore plus sentir, notamment sur cette pièce de 30 minutes, "Nous" où collages divers évoluent dans une tradition Pierre Henry, d'où emerge trois temps fondamentaux du morceaux: nappe bruitiste drone, mélodie de guitare puis riff pour un morceau à l'esthétique dadaiste. L'ennui principal est aussi que l'organisation du disque ne donne pas crédit à la plupart des morceaux, trop courts, qui laissent la place à ce Nous central lui plus arrangé et plus musicalement aliénant en presque baclant les brulots autour (qui auraient surement gagné à plus d'arrangements). Le problème de Programme en 2010, c'est que le message a evolué, et en est devenu caricatural, sans foncièrement changer dans la forme. Là où Nonstop livre des pirouettes verbales comme background à une chronique de l'aberration de la société sans aucune prétention, Programme se veut militant, engagé pour au final retomber comme un soufflé sur cet agent réel bien décevant. (Ici d'ailleurs)
vendredi 23 avril 2010
Lazer Crystal - MCMLXXX
Coil - Live Two
AUTECHRE-Oversteps
Comme pour mieux écraser les modes, ce nom énigmatique n'en est presque pas un cette fois. Presque. La tête haute, Booth et Brown ont envoyés leur compilations de bouts de musique qu'ils enveloppent tous les deux ans dans un colis à destination de Warp...qui transforme en album. Singulièrement identique, chaque fois différent, Autechre sort l'antithèse absolu de Untilted, mais aussi de Quaristice et pose une porte d'entrée vers autre chose, définitivement. Ceux-ci étaient des travaux stylistiques, écartant l'ordinateur de l'équation, et proposant peut-être une vision encore plus poussé de la déshumanisation du "son". Geek dans l'âme, les deux faux-frêres n'ont pas rebranché leur matériel mais ont dépoussiéré leurs portables. Et exercice de style ici encore, comme si l'évidence ne pouvait exister. Oversteps avec son nom qui semble déclarer la guerre est un album presque organique, comme une exploration lente d'un corps musical, chaque plage pouvant servir de visionnage d'un organe sous tous ses aspects. Clinique, assurément. Mais pas uniquement. La pochette donne un indice de taille: les Designers Republic ont humanisé, pour la première fois depuis une éternité, l'iconographie Autechre. Abstraction, un cercle décliné en autant de fois que nécessaire (les pochettes sont différentes selon le support, et chaque volet/représentation n'est jamais identique à la précédente, comme leurs disques, en somme. D'ailleurs, ici est présenté le visuel de l' impeccable édition vinylique, bien plus appétissante que le CD) avec toutes les imperfections liées à une telle représentation. La machine s'efface. Une résonnance à "Monolith & Dimension"? On se rappellera qu' Autechre a remixé Earth, voilà 5 ans déja. Car le duo, à l'instar de beaucoup de formations importante de la musique électronique possède de bien nombreuses obsessions commune avec ses pairs: De Meat Beat Manifesto à Public Enemy, de Kool Keith à 808 State en passant par Mantronix ou le Wu tang, Autechre est typiquement un groupe anglais qui naquit à la charnière 80's/90's. Mais leur spécificité est aussi d'avoir une autre obsession, récurrente, permanente, érintante peut-être même pour ces admiratifs: Coil. Et jamais, il me semble, la musique de Booth & Brown ne s'est approché d'aussi près de certaines pousses de l'arbre multiforme Coil. L'absence de rythme sur de nombreuses plages facilitant le rapprochement, tant la luxuriances des claviers parfois stellaires, progressifs, résonnants ramène à cet autre duo. Mais encore une fois, Autechre est tout aussi pluriel, mais dans son propre langage. Certaines références plus proche du Hip Hop et de l'électronique "dansante" viennent parfois enrichir le propos, le diversifier. Entre rythmiques simples et basses omniprésentes- il y'a d'ailleurs longtemps que le groupe n'a pas affirmé la présence de basses aussi imposantes- rien n'enferme Autechre dans une monotonie d'exécution. Le propos est relativement à l'accalmie, mais la qualité du rendu est inestimable.
jeudi 22 avril 2010
Gultskra Artikler - Galaktika
EYEHATEGOD- Paris, avec quelques imprudents
A force de parler de truc sautillants, enlevés, joie-bonheur-beats en fleur, on en oublierait presque qu'on s'en est tapé du metal, du qui tache et qui pue, du truc pour dépressif qui s'habille en noir, des trucs pour cheveux longs et Kro au petit déj', pour misanthropes en groupe, pour habitués de la rue Keller et ainsi de suite. On ne parlera pas de "jeunesse" pour parler de ces goûts histoire de pas faire dans le pathos mais plutôt d'une certaine lassitude face à l'improbable troupeau de suiveurs sans idées qui encombrent les bacs à disques chaque semaine, et qui monopolisent les salles de concert à coup de tarifs exorbitants pour délivrer du médiocre. Bref, Eyehategod est un nom qui résonne encore dans mon petit esprit (étriqué) et qui provoque encore quelque chose, du moins je crois, même si ce concert m'aurait probabelement bien plus excité il y'a 7 ou 8 ans...
Vu que c'est TrendKill qui organise et qu'on connaît les habitudes de Virgil (Converge à la Loco en 2004), on sait qu'il y'aura 15 fois trop de groupes à cette soirée et on met toutes les chances de notre coté pour rater les premières parties, sachant que Sourvein, autre grand nom du rock'n'roll qui suinte grassement ne viendra finalement pas-parait qu'un volcan paralyse l'Europe. Bon, on rate copieusement Hangman's Chair, sludge àla Alice In Chains meets Acid Bath meets Down composé d'anciens Es La Guerilla, ce qui est regrettable car ce fut probablement le meilleur truc d'ouverture. On espérait voir un truc sympa de la part de Totimoshi (ce nom me rappel "Moshi Moshi" de Tetsuo samplé dans un album de Praxis... bref) et à part un son de basse fascinant (la responsabilité incombe à une dame, je ne crois pas avoir entendu mon beauf crier "A POIL!", je suis déçu) force est de constater que l'air est bien plus agréable dehors.
Enfin la punition-fessée-cul-nu. EyeHateGod, la légende, les inventeurs de ce nom branlette qu'est "sludge", utilisé pour tout et n'importe quoi qui dégueule de lenteur, s'impose. Mike D. IX Williams, qui ressemble à votre tonton alcoolo, celui qu'on évite aux fêtes de famille s'installe tranquilement pendant que Bower et Patton check leur son. Larsen et torgnole, sans prévenir. Ca doit bien fait 10 ans que EHG n'a pas joué à Paris et ils ont l'air assez surpris de l'accueil qui leur ai fait. Tous leur plus grands tubes y passent, presque comme sur disque, ce qui donne ce coté faussement bancale, l'impression que ces mecs, totalement pêtés ne savent pas ce qu'il font, mais pourtant tous en même temps, ils s'y retrouvent. Le son est atrocement puissant, presque écoeurant pour tout ceux qui un jour, ont tenté de faire du bruit avec une guitare. Bower fait la vieille sorcière entre deux riffs, ce qui est un peu pathétique mais participe au spectacle: ici c'est le bayou (forcément, fallait la placer la référence) et le punk, le vrai. Faussement approximatif, EHG est extrêmement précis- ce qui est normal quand en 20 piges de carrières on ne sort que 4 album et 19 compilations, ça laisse le temps de maitriser le répertoire. Mais surtout, la légende s'impose d'elle-même. Dans la crasse et le bourdonnement, EyeHateGod ridiculise une bonne fois pour toutes les 438 762 groupes qui font le même genre de bruit, suivant bêtement la marche entamé par Southern Lord il y'a déja quelques années. Loin de l'esthétique metal bonne enfant qui se case dans les colonnes des Inrocks, les papas de la Nouvelle-Orléans récupèrent leur trophée de boue. Dans le panthéon des groupes du genre, avec quelques autres.
mardi 20 avril 2010
Lorn - Nothing Else VS Stern - Digital Bless
Narrow Terence - Narco Corridos
lundi 19 avril 2010
Disappears - Lux
PRODIGY- Zénith en double
Liam Howlett, cerveau de Prodigy, obsession récurrente de ce site, postait sur son site qu'en 20 ans de carrière, Prodigy n'avait jamais fait de tournée Française. C'est désormais chose faite avec ces quelques dates à travers la France ayant fait escale pour deux soir à Paris. Après avoir été absent dans notre république pendant 11 ans, les voici pour la quatrième fois à Paris en 13 mois. Et que dire qui n'a déja été dit? Je me permettrai de rappeler que South Central est un des pires trucs qu'il m'ait été donné de voir sur scène. On parlait d'Autechre il y'a un mois, et un parle du groupe à la fourmi aujourd'hui, et force est de constater qu'entre deux pôles totalement opposés de la musique électronique, South Central démontre par A+B (expression magnifique) qu'il est plus que jamais difficile de faire de la bonne musique sur ordinateur. Leur "truc" (un mélange de mash-up et de compo il me semble) est juste effroyable, poussif, répétitif, un mix maladroit et épuisant.
Forcément derrière, Prodigy tache sévèrement, et fait plus que malmener la jeunesse qui se déplace pour ce genre de festivité. Car le public des anglais se scinde en deux catégories très distincts désormais: les trentenaires ayant sué sur Fat Of The Land plus que de raison dans les années 90 et les 15-20 ans ayant découvert "invaders must die" alors en quête d'un truc qui se rapprocherait de leur Justice. Le public trentenaire étant assez habile, passé les 4 premières mesures il ne reste plus grand chose de la jeunesse qui n'avait probablement pas prévu les excès physique de la charge sonore. Les cheveux qui tombent, les gencives qui reculent, l'impossibilité de parler sans imiter le LFO d'un Roland, fréquence à blinde. Keith Flint fait plaisir à son public, depuis quelques mois il arbore à nouveau sa double iroquoise, comme à la glorieuse époque de Firestarter ( et l'on se rappel que le temps passe vite, le maxi étant sorti en 96). Howlett balance enfin son Thunder, réclamé par son audience depuis des lustres, en échange d'un breathe dubstep qui finira finalement sur l'édition anniversaire de FOTL (cet été) et le deuxième soir il déterre Spitfire, plus entendu depuis une plombe sur scène. Sinon? Rien. Ou tout en fait, car -on l'a dit et répété- le groupe anglais demeure cet implacable machine de guerre- malgré un son médiocre, ce qui n'est plus une habitude au zénith pourtant- et est actuellement le truc le plus puissant qui se produit sur scène. Comme ils disaient dans Burn Out jadis: Guerre-Feu-Village!
Ps: Accessoirement, quel plaisir de voir ce groupe qui a si mauvaise presse dans l'hexagone remplir à deux reprises une des plus grandes salles de la capitale.
samedi 17 avril 2010
ANTIPOP CONSORTIUM & B.DOLAN - New Morning
Report à la bourre et en mode feignasse:
B.Dolan: c'est cool, c'est marrant, ça fait évidemment pensé à Sage Francis, mais avec un coté fun puisqu'au bout d'un moment, Dolan enlève ses fringues sur fond d' Eye of the tiger et dévoile un magnifique costume d' Evel Knievel, le héros motorisé des 70's et tente une cascade sur une volontaire. Cool.
Antipop Consortium revient après moins de 6 mois à Paris. Ils se font un poil plus plaisir au niveau de leurs impros électroniques, mais à part le son un peu merdique sur certain morceaux, rien de neuf. Beans est quasiment le seul à faire des impros au micro ce coup-ci, mais semble quand même en retrait par rapport aux autres, comme un froid persistant. A la fin, Mike Ladd, leur vieux pote qui avait ouvert pour Doom (il semble qu'il habite Paris) prend place pour un morceau. Cool.
jeudi 15 avril 2010
Interview Chez Kito Kat
Tout d'abord bonjour à toi, et merci de nous accorder ce temps. Pourquoi Chez Kito Kat? Je pose cette question car je suis grandement allergique aux chats, font ils partie de votre vie?
En fait c'est assez simple, la raison du Chez.Kito.Kat. Au départ lorsque nous avons créé l'association (qui est devenue par la suite un label), c'était pour organiser des concerts. En général lorsque nous organisons les concerts, nous aimons héberger les musiciens afin de partager plus de temps et mieux connaitre les personnes qui forment ces groupes que l'on programme.
Un de nos 3 chats s'appelle Kito. Voilà, lorsque les groupes viennent jouer, ils viennent avant tout chez kito le kat.
Chez Kito Kat, qui êtes vous? Quelles sont vos objectifs et votre mission? Une éthique particulière?
Nous sommes en fait une structure à plusieurs facettes. Nous sommes trois à gérer les « affaires courantes » de la structure, Christophe, Salima et moi. Nous nous partageons les rôles en fonction de notre disponibilité et de notre temps libre.
Nous sommes avant tout un label indépendant. C'était le but inavoué au départ de la création de cette structure. Nous avons commencé par organiser des concerts à Metz. Et puis lorsqu'on a réussi à réunir assez de personne motivées, nous avons sorti la première compilation Kito Sounds qui regroupait certains groupes que l'on avait fait jouer ainsi que nos productions.
Nous avons aussi un certain nombre de personnes qui gravitent autour de nous et qui participent à nos projets. Nous avons des graphistes, des vidéastes, des plasticiens et des musiciens qui donnent généreusement de leur temps pour mener à bien les projets de Kito Kat. C'est aussi grâce au talent et la motivation de toutes ces personnes que Chez.Kito.Kat s'enrichit de belles expériences.
On voit à travers les compilations kito sounds la ligne directrice de la structure (sur le point de vue musical, et aussi visuel). Qu'en est il vraiment? Jusqu'où va la diversité?
Les deux Kito Sounds ont été créé visuellement par Maud Vageon, plasticienne et par Denis Braun, graphiste. Le but était de leur laisser carte blanche pour concevoir un objet reproductible à la main. Chez.Kito.Kat n'a pas de ligne directrice à proprement parler. Nous aimons les objets uniques, nous aimons l'originalité des confections artisanales. Les artistes présents sur ces compilations sont avant tout des personnes qui partagent ce goût pour l'indépendance. Ce sont des personnes passionnées. Au niveau des genres musicaux, c'est sure que nous affectionnons tout particulièrement la musique électronique ou encore expérimentale. Ce sont nos origines musicales. Mais nous avons une écoute éclectique qui se retrouve dans le choix de nos artistes. Aucune limite de genre.
Avez vous des limites géographiques pour le choix de vos artistes? Vous êtes installés sur trois endroits, pourquoi?
Nous n'avons aucune limite géographique dans le choix de nos artistes. Nous y allons en fonction des affinités et de la motivation de chacun.
Les trois endroits où nous sommes « installés » sont des endroits qui jalonnent notre parcours. Metz et la Lorraine car nous y sommes originaires. Le Luxembourg car nous sommes frontaliers et nous y passons autant de temps qu'à Metz. Et enfin le Québec car je ne cesse d'y faire des aller-retour depuis mon enfance, car nous avons vécu là bas avec Salima et c'est un endroit où la musique y est omniprésente et la création artistique y est propice.
Quels seraient les structures françaises que vous respectez? Et non françaises?
Il y a énormément de structures que l'on respecte. Beaucoup d'entre elles sont des modèles. La liste est longue. Je vais être assez bref. Si je ne devais en citer qu'une en France, C'est 213 Records. Un label messin qui a une ligne musicale complètement différente de la notre mais en qui je me retrouve dans la conception et la diffusion des productions. Des personnes modestes qui vivent uniquement pour leur musique et qui n'ont pas besoin de faire des concours ou tremplins pour prouver que leur musique est qualitative.
D'autres structures étrangères me viennent à l'esprit. Les amis luxembourgeois de Schnurstrax records. Les labels electro Morr, Mush records, Plug Research, City Centre office. Les grands Classique Warp, Ninja Tune ou Mutek. Et puis un certain nombre de structures québécoises qui ont cette vision indépendante et autonome de leur distribution et de leur production : Constellation, Thisquietarmy, Where are my Records...
Vos journées elles sont faites de quoi? Quel temps est consacré à Chez Kito Kat?
Salima est professeur d'histoire dans un collège. Christophe est lui formateur dans un centre de réinsertion pour jeune en difficulté. Tous les deux consacrent 99,9% de leur temps libre à Chez.Kito.Kat et à leur production musicale et artistique. Moi j'ai un peu plus de temps en ce moment. Après plusieurs années de recherches, j'ai arrêté mon doctorat en sociologie de la musique consacré justement aux microstructures dans la musique. Je fait des petits jobs alimentaires par ci par là. Sinon tout le reste du temps est consacré à Kito. La structure ne permet pas de dégager de quoi créer un salaire, et ce n'est pas le but non plus. Donc on travaille tous les trois à coté.
J'ai cru comprendre qu'au delà de la musique c'était un collectif artistique, avec l'organisation d'événements, peux tu m'en dire plus? Ce qui m'amène aux objets en soi, soignés, numérotés, il en sera toujours ainsi?
Cela nous arrive de réunir les artistes qui gravitent autour de nous sur des projets artistiques pluridisciplinaires et peut être un peu plus institutionnels. C'est ce qu'on a fait à la dernière nuit blanche messine où nous avons présenté une projection vidéo accompagnée d'un concert. Nous avons pu investir aussi pendant un mois le musée d'art Moderne du Grand Duc Jean du Luxembourg (MUDAM) où nous avons présenté des vidéos, des concerts , des mix. Christophe et moi avons eu à plusieurs reprises l'occasion de créer des bandes sonores pour installations plastiques ou pour chorégraphie de danse. On aime le mélange des genres, la richesse que peux amener la diversité et la confrontation des diverses représentations artistiques.
Pour les objets, c'est un peu cet état d 'esprit de mélange des genres qui revient. Toutes les pochettes sont cousues par Salima, elle fait aussi les photos des inserts. Les visu ont tous été créé par des graphistes différents. On essaie de garder cette logique. Peut être pas pour toute les productions. Par exemple, le prochain packaging du EP de Twin Pricks est lui fabriqué en usine. C'est une demande du groupe qui voulait un objet plus conventionnel qui correspond peut être plus au genre musical qu'il distille. Mais sur les prochaines sorties prévues (Dog Bless You & Meny Hellkin, E1000, Kito Sounds #3, Mr Bios, Dr Hood) nous allons revenir à cette logique artisanalle de l'objet unique.
Des projets de futur dont tu puisses parler ici? Avec quel artiste aimeriez vous bosser?
Beaucoup de choses sont en préparation en ce moment. Les sorties de disques énumérées plus haut. Nous travaillons aussi avec Christophe sur un split vidéo et création de bande sonore où nous créons la bande son d'une vidéo de façon distincte. La prochaine tournée de Komparce cet été au Canada, la tournée européenne de Twin Pricks aussi en été. Divers projets d'installation plastique que nous allons présenté. Les Kito Night à venir à l'Emile Vache, ce lieu qui nous tiens à cœur et qu'on se plaît à investir. Bref, l'emploi du temps est assez riche pour les prochains mois. Et sans compter, l'investissement de façon plus ponctuelle dans une des plus belles salle de concert, les Trinitaires.
Il n'y a pas d'artistes précis avec qui nous aimerions travailler, c'est plutôt des projets sur lesquels nous aimerions nous investir. Par exemple créer la bande son d'un film avec Komparce, organiser un festival pluridisciplinaire réunissant tous les artistes du label ou encore travailler un peu plus sur des installations contemporaines.
En tant que personne, quels sont les groupes ou artistes qui t'ont marqué ces derniers temps?
Il y a vraiment un concert qui m'a marqué ces derniers temps. Le concert de CLUES en Mars au Festival Under The Snow à Montréal. Le groupe revenait d'une tournée Européenne. On sentait qu'ils étaient heureux de jouer chez eux, à la Sala Rossa. En première partie il y avait un groupe local que l'on connaissait pas, Braids. Une claque énorme derrière les oreilles. Le genre de groupe que l'on aimerait compter parmi notre catalogue. Une soirée marquante. J'ai aussi pris une très grosse claque en novembre dernier à la Casa del Popolo sur le live d'Animal Hospital. Un one man band de Boston juste énorme. On a l'impression que le gars a 6 bras, 3 mains et 4 pieds.
Pour le reste, j'écoute énormément de musique. j'en achète et j'en télécharge beaucoup. Difficile de choisir tel ou tel artiste. Peut être l'album de Duchess Says qui sort du lot ou celui de Clues justement. Pis pour le coté non objectif, toutes les prod de Mr Bios, mon collègue au sein de Komparce, qui me fait planer à chaque écoute et bien sûr les morceaux tubesques que Geo et Flo de Twin Pricks nous ont concocté avec amour.
Et la dernière pour la route, celle qui sert à rien: Beyond the noize fait une fixette sur Prodigy, t'en penses quoi?
Ahah, c'est une question piège. Pour moi, lorsque tu cites Prodigy, c'est avant tout à la moitié du groupe mythique Mobb Deep. Mon passé de hip hoppeur surement.
Sinon j'aime beaucoup les Prodigy anglais (c'est à eux que tu pensais ?) Peut être pas ce qui tourne le plus dans mon IPOD, mais franchement c'est un groupe qui a amené quelque chose musicalement et visuellement sur la scène electro des années 1990. Personnellement j'écoutais à cette période beaucoup plus de drum n' bass anglaise, notamment toutes les prod. du label Good Looking Records. (A noter que vous imaginez bien que la question portait sur le Prodigy avec lequel on vous saoule au quotidien hein!)
Merci à toi, et à bientôt, sur ces pages ou en vrai, pourquoi pas, pour l'organisation d'un événement ensemble.
C'est moi qui dois te remercier. Un événement ensemble ? OUI JE VEUX !
http://www.chezkitokat.com (photo du trio: Luc Dufrene)
mardi 13 avril 2010
Ken Camden - Lethargy & Repercussion
Kong - Snake Magnet
mardi 6 avril 2010
Pop up the volume... sic!
Entre la folk expérimentale et l'electro hype, ou le stoner-space-rock-doom, c'est avec plaisir qu'on découvre Sade venir nous gratifier de son unique approche en 2010. La démarche de la dame reste remarquable: elle ne se force pas, reste totalement attachée à ses musiciens depuis 30 ans (si bien que Sade Adu fait parti du groupe Sade, comme Manson dans un autre style), et ne sort des disques uniquement quand elle en a envie (tous les 10 maintenant), elle ne répond à aucune pression de la part de sa maison de disque. Bref, tout cela est tout à son honneur, et on pourrait dire basta tant ce disque n'est qu'un disque de plus. Mais voilà, Sade c'est avant tout une voix. Et pas n'importe laquelle. LA voix. Celle qui file un frisson, de par son incroyable présence, sa chaleur que peu d'autres approchent ne serait-ce qu'un quart de seconde dans leur vie. Sans se forcer. Cette voie se languit sur disque et demeure le truc le plus sexuel qui parviendra à nos oreilles pour encore un bon bout de temps. Derrière, la musique est honorable, toujours cette pop/soul habité, ni pute ni avant-gardiste, impeccable -malgré quelques passages particulièrement niais. On retiendra surtout l'écrasant single, Soldier of love, avec ses guitares lourdes toute en retenue, ses rythmiques martiales et sa production imparable qui n'est pas sans rappeler le son de Peter Gabriel sur UP. C'est d'ailleurs totalement logique puisqu'en consultant le livret, on apprend que le monsieur a laissé clefs de son studio au groupe. Le résultat est, comme souvent, envoûtant.
D'ailleurs, en léguant pour quelques jours son studio à la dame, le chanteur de feu Genesis s'est dit que ça serait vraiment pas mal d'en terminer avec son projet personnel. Peter Gabriel fait parti des grands monsieur de la pop musique, de ceux qui ont constamment cherché à pousser le genre dans ses retranchements en ne boudant jamais les avancées technologique, bien au contraire. Entre des disques plus fades, voir complètement anecdotiques, Gabriel a pondu quelques pépites d'une musique riche, aventureuse, comme son 4ème album solo, la bande original de la dernière tentation du Christ, ou encore son dernier en date, "Up", projet ambitieux qui allait chasser sur le terrain d'un massive attack en son temps, y mêlant squelette pop et sonorité ambient, voir quasi-industrielles. Après 8 ans de silence (si on excepte quelques encartades, comme la BO de Wall-E) le nouvel album de Gabriel nous présente un homme qui va totalement à contre-sens de tout ce qu'il a fait jusque-là. Fini les formats presque expérimentales, les sonorités froides et tranchantes, les riffs de claviers mémorables (shock the monkey). Ici Gabriel ne compose rien mais ré-arrange ses contemporains en faisant face, tout seul, à un orchestre symphonique l'accompagnant dans son exploration. Il n'ya donc rien de vraiment neuf dans cet album, si ce n'est la possibilité de jouir de l'impeccable production, une habitude chez notre homme, de morceaux que l'on connait déja. L'orchestre donne ce coté vertigineux à la musique qui fait défaut parfois aux originaux, en approfondissant considérablement le champs d'expression musicale. Ainsi, de Bon Iver à radiohead, de Bowie aux Talking Heads, en passant par Elbow, Arcade Fire, Spektor ou Neil Young, Peter Gabriel dévore l'ensemble de ses pairs avec ses singulières relectures (Listening Wind prend des allures presque médiévales). Pas mémorable, mais pas raté, Scratch My Back n'est pas la porte d'entrée la plus interessante pour pénétrer dans l'univers de Peter Gabriel.
Début de printemps marqué du retour de Gorillaz également, pourtant vendu comme mort il me semble il n'y a pas si longtemps par Albarn. Le problème de Gorillaz, à mon sens, c'est qu'après avoir assuré un très bon premier album, l'iconographie du groupe est bien plus pertinente et aboutie que la musique elle-même. Et c'est dommage car le potentiel est là en permanence, notamment grâce à un casting qui frôle le sans faute (Mos Def, re-De la Soul, Bobby Womack, Des membres des Clash, et j'en passe...) mais (c'était déja le cas sur demon days) on a affaire à une compilation de bonnes chansons, sans pour autant que la compil soit bonne elle-même. Il manque ce truc qui en ferait un bon album. Certains se demandent pourquoi Albarn ne s'est pas entouré d'un producteur de première classe comme ce fut le cas auparavant: l'écoute de Plastic Beach nous rappel qu'il est loin le temps ou les premières esquisses de Gorillaz en studio prenaient forme sous Deltron 3030. Bref, c'est surtout dans son concept et son imagerie que Gorillaz se montre le plus solide. Avec un clip en béton et une promo au taquet, on suit avec plus d'entrain ce qui se passe au sein de ce groupe imaginaire (Murdoc aurait tué tous les autres...) que ce qui se raconte réellement sur disque, avec tous les délires mentaux qui vont avec. De bons morceaux éparpillés sur un album soi disant "sombre" mais qui manque cruellement de caractère.
lundi 5 avril 2010
Komparce - Data Exchange (CKK002)
dimanche 4 avril 2010
Kito Sounds 2 (CKK004)
samedi 3 avril 2010
Filiamotsa - Tribute to KC (CKK005)
vendredi 2 avril 2010
Thirteen dead trees - Are their roots still alive (CKK006)
Premier article pour cette rétrospective Chez Kito Kat (http://www.chezkitokat.com), avec le dernier objet du catalogue. Fourreau terreux pour un arbre qui prend racine dans plusieurs genres fondateurs du rock. L'impression de naviguer dans une folk biberonnée au rock des années 90, lourd et sale, qui suinte les influences (peut être) de la tête pensante de Thirteen Dead Trees. A fleur de peau, immaculé et berçant sa musique entre mélodies simples qui soutiennent une voix qui pose le paquet sur la table, pas toujours juste mais terriblement sincère, chantant des paroles en Anglais et se voulant même héritière des influences country ou Americana (Bad Luck in Arizona). On sent quelque chose d'apaisé dans cet effort, mais pourtant de terriblement mélancolique, au gré de guitares qui s'électrisent souvent, bluesy et noisy portant des mélodies aiguës et déchirantes (à la Oxbow dernière période). Et puis comment passer à côté de ces deux premiers morceaux, tubes en puissance qui n'en demandaient pas autant, terriblement justes et inspirés. Alors ci et là il y a des passages à vide notamment sur deeper, la deuxième partie qui est un peu plus acoustique et moins prenante, bien que solide et appuyée par violons et flûtes. Mais on lui pardonnerait tout à ce disque, avec ses gros tubes potentiels, ses paroles qu'on a presque envie de reprendre, son joli artwork des maisons, et ses influences bien digérées. Puis rien que pour tous les songwritters minables qui osent encore sortir des disques, et qui en plus les vendent par paquets, ça vaut le coup de se pencher sur cet objet. En plus t’as les paroles pour reprendre en chœur ce Every tear is a pray et You said it qui feront date dans ma sono.
jeudi 1 avril 2010
Poirier - Running High
Ghislain Poirier, DJ de Montréal livre cette année une compilation de 3 eps différents sur ce Running high, double album dans lequel le deuxième consiste en des réinterprétations du premier. En termes d’invités on apercevra des collaborations de longue date pour Poirier avec Face-T, mais aussi des plus inédites avec Warrior Queen (encore, après the Bug et Vex’d). En sachant que le mec a collaboré avec TTC, qu’il a remixé lady Sovereign ou Editors, l’ouverture de la galette était mitigée. Pourtant le premier morceaux est un gros kick dans ta face, du genre tube ragga/dancehall des caraïbes qui te fait remuer le cul et baisser ton froc, pour sortir ta chemise à fleur et danser avec le surfeur d’argent. Comme si Shaggy (vous vous souvenez de cette chronique de mon collègue sur cette compil Soul Jazz ou ce type était présent pour du bon en plus) était de retour sur une instru cartoon en carton complètement assumée et que le tempo restait suffisamment lent pour te faire faire des cercles mais assez rapide pour te happer avec. Le premier rapprochement de ce Running High, ça serait ce Guns don’t kill people, Lazer do de Major Lazer (duplo) la folie en moins, la prod en carton pate encore plus exacerbée. Tout au long du premier disque (le seul en ma possession), on navigue entre le très bon et immédiatement dans ta tête (ou dans ton corps), bardés de sonorités électroniques kick 8bit dans ta face ; le moins bon (des passages clairement chiants, qui se veulent sérieux) et le mitigé (les morceaux purement instrumentaux sont souvent très peu attrayants, le featuring permettant de donner plus de fougue aux chansons). Pourtant tu t’amuses clairement avec ce Running high, si tu laisses ton sérieux à la maison que t’as ramené ta grosse qui veut danser à la soirée. Un coup de rhum arrangé de derrière les fagots et tu vas peut être visualiser l’été illico, plus hip hop que le Major Lazer, plus franchouillard aussi (oui on sait bien que Montreal est une colonie française pour étudiants en mal de sensations), moins Jamaïque et plus Smirnoff Ice (Ninja Tune)