mercredi 31 décembre 2008

ART ENSEMBLE OF CHICAGO-les stances à Sophie


Il ne reste que quelques heures avant d'attraper un dernier bon disque cette année. Saisissez votre argent, ruez vous chez le disquaire le plus proche, courez au rayon Jazz, et empoignez fermement cette réedition signée Soul Jazz. Le meilleur nom de groupe de tous les temps, et un morceau d'ouverture qui vous fera mettre votre chaîne en mode "repeat" pour une bonne demi heure, au bas mot. Mélange de Jazz complètement débridé et de funk crasspec, Funkadelick versus Ornette Coleman, addiction immédiate garantie.

mardi 30 décembre 2008

OUTLAW ORDER-Dragging Down The Enforcer


Et bah, en décembre ça s'est bien relaché ici. Ils foutent quoi les mecs chez BTN? Les fêtes ça dure quoi? 10 jours à tout casser, pas un mois, non? Mais y'a plus fort, plus fénéant. 5 ans séparent l'EP de l'album d'Outlaw Order. On aurait pu s'en douter, EHG étant devenu spécialiste du disque qui sort tous les 2 ans, histoire de contenter tout le monde, mais rempli de morceaux déja connus. 5 ans c'est un bon laps de temps pour préparer un album, surtout quand derrière outlaw order il faut lire "eyehategod", voyez-vous. Etre sur d'être à la hauteur... Sauf qu'on est loin, mais alors trèèèèèès loin d'un dopesick ou d'un "in the name of suffering". Outlaw order ( EHG au 4/5ème, c'est à dire sans Jimmy Bower, en gros) propose sur ce premier long jet après un bon EP sorti chez Southern Lord un album de metal/sludge/punk ultra produit et boursoufflé. Ne vous attendez pas à l'excitation ressentie lors de l'écoute des joyaux de poisse dépressifs de la formation culte de Louisianne, preparez vous pluôt à une cottoyer l'ennui-fallait-il déjà être capable de s'exciter devant un visuel aussi repoussant. Mauvais? Non, pas vraiment. Mais après avoir été si bon dans une première incarnation aujourd'hui morte-vivante ( EHG vit-il encore? Pas impossible) et caractérisé par une intensité sans conscession et rongé par les problèmes humains en tout genre, aujourd'hui Outlaw order parait fatigué et fatigant, essouflé et peine à imposer la pertinence de son propos. Mauvais non, mais fade sans aucun doute.

KING MIDAS SOUND- Cool out EP


Une participation au dernier Bug (si on peut appeler sa participation puisqu'en fait c'est Robinson l'invité, mais il est sur qu'isoler ce morceau du reste de London zoo est éloquent) et un morceau laché pour un des deux volumes des box of dub plus tard, voilà un premier EP de King Midas Sound. Kevin Martin ralenti sa musique, fusionne ses récentes aspirations à son dub/hip hop brumeux et lourd d'antan pour un résultat plus que convainquant. La voix de King Midas Sound est celle de Roger Robinson, pas le plus jeune des rude boy, mais une voix posé, aux harmoniques féminines et charismatiques qui se mèlent à merveille à l'ambiance enfumée tissé par Martin derrière. Sur la face B de ce trop court disque, Dabrye, nouvel espoir du hip hop indépendant école early def jux et déja auteur de disques tout à fait recommandable s'occupe de remixer un second morceau dans la même veine que ce cool out qui vous a fait débourser quelques euros auprès de Hyper Dub. Pour conclure, Flying Lotus, le nouveau beatmaker en vu s'occupe d'un troisième missile qu'il gave en kick profond et en sonorités plastiques lunaires de bon ton depuis le décès de Jay Dee. Il se murmure ici et là que l'on tient là le nouveau maxinquaye...

lundi 29 décembre 2008

GODFLESH-Godflesh


Fin des années 80, Birmingham. Justin Broadrick, fraichement débarassé de ses cheveux, l'air encore un peu égaré de par son jeune age (18 ans) et une consommation de weed vient de déposer chez swordfish une poignée de titres qui s'apprètent à rentrer dans l'histoire. Après s'être lasser plus vite que prévu de son drôle de projet précédent (prends note, jeune!) il transforme l'agressivité rapide vers la lenteur, le matraquage entêtant. Comme tout artiste majeur, il y'a fort à parier que Broadrick ne s'est pas dit qu'il tenait là quelque chose d'inédit et de novateur. Non, il y'a plus de chances que comme des transformateurs, des créateurs en musique il ait juste été là, au bon moment, en mélangeant tout simplement un ensemble de son, d'éléments sur lesquels reposaient sa culture, ses inclinaisons. Killing Joke, les Swans, Big Black, Cocteau Twins, Whitehouse. Le son mécanique de Godflesh se matérialise sur ce premier EP, discrète sortie avant le streetcleaner qui suivra. Pourtant ce disque présente déjà tout ce que sera le groupe, avec l'aspect crust qui test en plus, comme pour souligner le fait qu'avant toute chose, cette galette est un premier jet. Bien sur Flesh n'est pas seul, il a gardé avec lui un de ses collègues de Fall Of because, Ben Green (notons que Paul Neville sera aussi un membre de Godflesh mais qu'il ne sera pas permanent et ne réapparaitra que très irrégulièrement dans les premières incarnations). Green peut apparaitre avec le recul comme l'artisan discret mais inaliénable dans l'équation Godflesh, celui qui se tait mais qui dans son grondement dirige tout autant que son comparse l'entité- L'importance de Green est tel que sans lui, tout simplement, le groupe ne survivra pas. Le son de Green à la basse est aussi primordial que celui de la machine et de Broadrick. La basse bucheronne le son, le violente, le gave d'infrabasses incontrollées, accroît le vertige audio. Il semble que bien des formations post hardcore se soit inspirées du son de basse unique que donne la seconde moitié du duo par la suite (réecouter les groupes de la scène suédoise tel breach ou cult of luna). Le guitariste pose lui un jeu totalement unique. La guitare ne dirige pas les opérations, ne guide nullement la musique: elle l'habille. Justin joue tout en larsen, en harmoniques et résonnances, laissant à la section rythmique le soin de creuser en dessous le morceau, guider le reste. Broadrick abbat sa guitare froidement, comme un complément bruyant mais tout en abstraction sur le squelette dressé par la boite à rythme et la basse. Les larsens sonnent comme jamais, totalement libre et controllé, comme si la guitare était elle-même ensorcellé et tentait de s'exrpimer par ses propres moyens. Enfin, par dessus l'ensemble, la voix du jeune Anglais hésite entre hurlement et chant claire comme désabusé, érinté par tant de bruits. La première pierre que pose le duo ici est essencielle car tout est déja là: l'identité sonore et iconographique unique du groupe est efficace et éloquente dès ce premier disque d'une qualité indiscutable. La lourdeur anglaise dans toute sa splendeur, une oeuvre parmis les plus passionnantes de la décennie passé est en train de naitre, ici judicieusement remis au gout du jour via Kreation rds. Une pépite, un indispensable.

jeudi 25 décembre 2008

(THE) MELVINS- (A) senile animal 4xLP


Franchement, si tu n'as pas réussi à te le faire offrir pour noël, c'est que soit t'as été une tête de con- comme d'hab- soit ta conjointe/ton conjoint/ton entourage n'estimait pas nécessaire de t'offrir encore un truc que tu n'écouteras pas, que tu ne feras que stocker sur tes étagères pour la gloire en disant "Je suis un vrai, le CD ça sonne platique à coté", mais le fait est que d'une part tes convives n'en ont rien à foutre de ton laïus sur le son du vynil, et d'autre part, tu n'as pas de lecteur 12" dans ta voiture. La dernière possibilité -et non des moindres- c'est que tu fais partie de la communauté qui se sont jetés sur les melvins y'a quelques mois ( j'ai pas utilisé "années") pour aujourd'hui les trouver un peu puants à ton goût, et que cet onéreux objet ne fait que te conforter dans ton jugement. Alors quoi? Les qualités de cet album ne sont plus à démontrer, du grand melvins dans sa formation et ses ambitions rock, premier effort née de la rencontre avec Big business, premier grand disque à guitare sans concept, sans fioritures depuis presque un lustre et demi. Mais si on en reparle, c'est pour l'objet bien sur. Magnifique collections de 4 vynils, format 12", avec une face gravé de sons, une autre avec un animal (sénile?) représenté dessus. Le tout s'encastre dans quatres volets soignées, une des rares constantes chez ce groupe. Bref, un objet superbe. Mais le son ne rend-il pas justice à la présence des deux batteries sur ce format, par rapport à la version CD ? laisse tomber.

vendredi 19 décembre 2008

SKULL DISCO- Soundboy's Gravestone Gets Desecrated By Vandals


Si j'ai bien compris, les doubles CDs de skull disco sont des compilations de leur sorties LP. Tant mieux, parce que je crois bien que je suis pas assez passioné pour collecter l'ensemble des 12" que pourraient sortir le label, même si leur deux compilations sont excellentes. Majoritairement composé et produit par Shackleton et son pote Applebim, de disco ce label n'en a que l'appelation. Ou alors une disco nouvelle génération lente et habitée, reservée à une tripoté de rituels vaudous. On qualifie généralement les missiles du label de dubstep, pourtant chez Skull disco on s'écarte un peu des codes du genre, comme chez les plus grand représentant d'ailleurs, pour se rapprocher d'une conception un peu plus old school du dub, un peu celle qui transpirait des compilations macro dub infection, electric ladyland ou encore axiom dub de la décennie passée. La production est magnifiquement soignée, lourde et précise, presque minimale bien que franchement luxuriante, lapidée régulièrement par des spectres de drones lointains. Les rythmiques toutes en richesse que tisse le duo s'étoffent lentement, progressivement. Un axe plastikman/harris/laswell me saute aux oreilles, sans pour autant pomper outrageusement, comme si le duo avait suffisament bien gérer en brouillant les pistes, en dissimulant le son dans une bouillasse tout simplement bien présentée. Quelques samples et éléments rythmiques plus "orientaux" (putain, ouééé! Ca veut rien dire) viennent donner un caractère supplémentaire a cette double compilation. Bref, ça grouille, ça vie, ça se débat, et c'est franchement recommandable.

lundi 15 décembre 2008

Burzum - Filosofem

Des fois on depoussière des disques, pas si plein de poussière que cela d'ailleurs, car ils font partie de ceux qui restent en haut de la pile, que l'on garde avec attachement et que l'on sait qu'un jour ou l'autre on reviendra dessus. Filosofem posséde cette caractéristique qu'il m'a initié (tardivement) au black métal et qu'il restera surement un des sommets des choses ecoutées dans le genre. Passons sur les histoires vendeuses du groupe, qui font rêver les passionnés de hype et la verve morbide que l'on cultive tous. Filosofem est surement le manifeste de Vikerness, le disque d'un seul cerveau, celui d'un homme (blessé), fruit de ses angoisses, de ses turpitudes et d'un cerveau malade. Finies les morceaux plus punk, plus énergiques du début de Burzum, le pas vers la mélancolie ultime est enfin donné (même si il était annoncé en filigrane bien avant). Filosofem se situe bien aprés la tristesse, bien aprés la lutte, bien aprés la rage. Filosofem est le manifeste du vide emotionnel, du froid sentimental. Car aprés la peur, aprés le desespoir, il n'y a rien. C'est un peu pour cela que Filosofem est aussi vrai, aussi touchant, avec si peu d'armes. Monotone, binaire, répétitif, axé sur une batterie parfois absente (sur le thème en deux parties) qui répète des rythmes sans grande portée, sur une guitare sursaturée répétant inlassablement des mélodies brouillonnes et chargées de mélodies simplistes, le tout portée par une voix fatiguée, usée, criarde mais aussi chantée, lorsque la force de geindre n'est même plus là. Filosofem c'est aussi un pavé ambiant de 25 minutes, qui met en exergue un clavier minimaliste sans aucune ambiance, relevant la hauteur d'un vide palpable, d'un rien nauséabond. Sont saupoudrés au gré de morceaux glauques des notes de clavier parcimonieuses, étouffantes. La folie est bien palpable, mais aussi la prise de compte, une ambiance déroutante à couper le souffle, le tout sorti du rien, un manifeste d'ambiance noire, de savoir faire mélancolique et surtout de nihilisme. Filosofem est bien au delà de toutes les productions black métal soi disant dépressives que produisent les Etats unis à l'heure actuelle. Filosofem est un pilier, une plaque tournante de vérité, et surtout le manifeste funéraire d'un one man band qui finira par s'autoétouffer. La preuve que le vide est parfois rempli. D'òù l'interêt de depoussièrer ses armoires.Must have.

jeudi 4 décembre 2008

BRUTAL TRUTH- for drug crazed grindfreaks only!


"Still not fast enough, still not loud enough"! Ca avait beau commencer comme ça quand BT charclait dure la face de ses auditeurs en 98, pourtant peu de chance que le sample culte qui ouvrait le dernier LP en date soit encore d'actualité tant la bande à Lilker a monté d'un cran en lourdeur et en rapidité. Mais déjà ce live pour une radio néo-zélandaise envoie du parpaing par tonnes sur ce court disque. Le son est plus précis que sur le magmatique sounds of animal kingdom, billy anderson en moins oblige, et le son du combo new yorkais gagne en limpidité. La caisse claire de Hoak notamment ressort brillament du mix. Carrés, précis et expeditifs, tout brutal truth peut être résumé au mieux sur ce disque déja sorti il y'a quelques années en pirate il me semble bien. Exécution parfaite (c'est plus du sport que de la musique à ce niveau), pochette hideuse, Relapse toujours dans les bons coups pour se faire du blé redonne une jeunesse au tout, patch mauvais goût en bonus.

PRODIGY- invaders must die (mp3)


Groupe interdit ou je sais pas, chaque nouvel album de Prodigy crée sa petite "web-excitation", pourtant tout le monde dit que c'est devenu pourri. Après grey machine, voilà la seconde chronique MP3 de BTN, et le constat n'est pas folichon. Electro rock assez simple et direct, avec le son made in Howlett, sauf qu'il y'a ce riff de clavier tout pourri qui te gache un poil le morceau. La web comunity est égaré, c'est normal. La flemme de tout articuler pour causer de ce mp3, alors voilà, ce qu'on peut en dire:
*Non, on ne peut décemment pas dire qu'on tient là un morceau exceptionnel.

*Le clip est plutôt réussi à l'inverse, même si il semble bien que ce soit un clip pour fan: tout tourne autour de l'iconographie du trio anglais, et de la réhabilitation de la fourmi ( logo totalement écarté sur le précédent LP).

*Pas mal de gens soulignent quand même que si ce morceau n'était pas estampillé "prodigy", pas mal de monde serait conquis par cet avant-goût.

*D'autres attendent l'album pour se faire une idée. Problème, warrior's dance qu'on peut entendre sur le net lui aussi est loin d'être plus excitant que ce premier morceau officiel.

*Si Howlett a largement apporté à la musique electronique, il faut bien constater que depuis 2002, il ne révolutionne plus grand chose et se laisse emporter par des courants plus récents: l'electro rock, les groupes tendance justice ou pendulum etc... et ces premiers extraits sont finalement plus dans la continuité de morceaux récents ( sur le AONO ou les compils récentes).

A noter que tous les membres du groupes sont très enthousiastes à propos de leur nouveau projet (ce qui n'était pas le cas avec le précédent), et qu'il part quand même avec quelques avantages: un titre efficace, Dave Grohl en invité... la tension monte: soit ce disque sera bon, soit ce groupe sera condamné à n'être qu'un (excellent) groupe de scène.




Psychic TV Sala Apolo 2 (Barcelona)

Il y en a qui étaient venus voir un groupe de musique industrielle live. Ils seront déçus, car le concert de Throbbing Gristle était en début d'été. Ici, pour un groupe de rock (cf chronique correspondant aux deux derniers disques), rien de mieux qu'un concert de rock, psyché de surcroît. Ça sent le bien être alors qu'on pensait que ça sentirait le malaise, ça joue avec nos émotions en lançant un des débuts les plus tendus qu'il puisse être (trussed). Ça reste pas mal bloqué sur les deux derniers albums d'ailleurs, à part une incursion dans un morceau plus ancien, donc plus expérimental, donc plus martial, donc plus prenant, et surtout plus libre, plus axé sur les grandes étendues. Libre, pourtant ce concert de rock l'aura été. Genesis se permet d'improviser des vocaux un peu partout, de modifier les tons pour modifier complétement un morceau. Je pense notemment à Hookah Chalice, morceau catchy à souhait se transformant en une sordide comptine boiteuse et maladive. Ils s'amusent les bougres, se foutent de nos gueules, rigolent entre eux, ont des trips de junkies pas encore décrassés, puis toujours ce ton légèrement hautain, reflétant l'égo surdimensionné de Genesis P Orridge, voulant s'imposer plus de l'ordre du gourou/rock star que du frontman nevrosé. Et ça prend. De grands moments de gloire, avec un higher and higher deglingué, un Maximum Swing plus groovy que n'importe quel morceau de funkadelic.
Les énergies se décuplent petit à petit, le son se fait moins hésitant, le volume et le ton montent pour rentrer dans certaines escapades bruitistes où Orridge utilisera son fameux violon (le break de hookah chalice entre autres, majestueux).
Puis les chansons du dernier album, tout en couleurs, en délires visuels, avec un No good trying sur la brèche, un Pickles and jam qui prend aux tripes et un papal breakdance qui ravage tout sur son passage.
Rien de bien prévisible en somme, qu'un groupe de rock n roll qui s'amuse comme jamais, joue d'une manière trés libre, décuple certaines énergies ou en réduit d'autres. Puis j'oubliais le double rappel (j'oubliais pas, je le gardais pour la fin en fait) où durant une vingtaine de minutes, la trés velvetienne foggy nation se transforme peu à peu en un sister ray (reprise du velvet underground donc), on le savait que ce monologue (Andy says to candy...) nous rappelait Lou reed!
Enfin, c'est genesis et le guitaristequi reviennent pour nous interpréter un Milk Baba incantatoire, au delà des hauteurs et finir de transcender un retour dans le temps palpable.

mercredi 3 décembre 2008

TV ON THE RADIO, bataclan


Euh... c'est quoi le problème avec les lecteurs des inrocks en ce moment? Des braves gens, entre 30 et 40 ans, incapables de se tenir en soirée? Après avoir trouvé le moyen de faire un pogo au concert d'autechre en début d'année, cette fois ils sont tout fous pendant les morceaux les plus "up empo" du groupe de Sitek & Co. Ca sautille, ça chante en regardant tout émoustillé le chanteur, ca crie, on se croirait nettement plus au hit machine ou chez Dorothée qu'à un concert. Ca aurait pu être une excellente soirée cela dit. Le premier groupe jouait comme je déteste: en faisant des petits gestes frénétiques, s'agitant les cheuveux et les bras serrés le long du corps, tout en tension calculée. Bref, c'était rock indie qui peut en vendre par camion sauf que... sauf que... ça marche! Pas mal de bons plans, de bonnes idées, malgré un enrobage à bruler et pas mal de trucs à oublier au plus vite. Le guitariste chanteur (qui ressemblait un peu à Hachou, celui la-même qui peut te chroniquer un disque de pig destroyer l'air de rien) envoie du bois avec une touche de texan profond toujours là bienvenue. Puis l'équipe TVOTR vient prendre le relai et abbat un set comme on pouvait l'imaginer: super efficace, bien amené, très bon en somme. Pas mal du dernier album, un rappel avec le groupe d'avant qui tape sur tout ce qu'il est possible de taper et hop, une bonne soirée. Tout comme leur disque, il est finalement peu évident de parler de ce groupe hors norme, loin de toute balise, loin de toute étiquette qui "colle mal" comme ils le disent eux-même. Mais merde, y' a quand même un truc qui m'a dérangé? Je vous ai parlé du public?

TRICKY, élysée montmartre


Ca relève quasiement du miracle que Thaws soit capable de foutre le feu en concert, non? La tournée vulnerable était désastreuse, pop gavé de "thank you very much" à chaque fin de morceaux, le truc horrible par excellence quand on connaît un poil le kid. Ca commence par un sample de Phil Colins, et voilà que déboule le posse, puis 3 notes introduisent le don't wanna, volé à Eurythmics il y'a 7 ans (déjà). Ce premier jet donne le ton: le son est puissant, les éxécutants du kid sont efficaces, en place. La set list s'articule autour des deux premiers albums (overcome, christansand, black steel...), et du dernier, le reste étant soit passé sous silence soit largement diminué. Tricky est le chef de son orchestre, et donne ce qu'il a de mieux à offrir sur scène; une prestation habitée, sorte de blues industriel ravagé. Les morceaux sont la plupart du temps ramené à leurs concepts, comme des squelettes musicaux, vifs. Tricky les resculpte en direct, ordonne de se taire, implore le bruit, crie, bave, hurle, lève les bras, crie le micro placé sur son torse, secoue frénétiquement la tête, empèche sa chanteuse de prendre son micro. Un rappel colossal après une douzaine de titres (dont un que je n'ai pas reconnu, qui m'a étonnament rappelé une ligne de basse du second Cypress hill, avant de réaliser que Muggs n'était plus dans les petits papiers de Thaws), où deux nouveaux morceaux sont encore étirés jusqu'à la rupture, 15-20 (fois deux, donc) minutes de néo blues bruyant et rigoureusement ésotérique. Classe, le kid de Knowle west n'a joué aucun des singles tirés de son dernier album.

vendredi 21 novembre 2008

2nd GEN-irony is


Wajid Yaseen est un terroriste sonore, un pure, avec le parcours type djihad de la musique-jetez moi des pierres pour l'utilisation galvaudée de ce mot, et aussi, d'avance, de tous les raccourcis qui suivront. Bassiste un temps des extrêmes fun>da>mental, avant de se laisser charmer par les possibilités offertes par les nouvelles technologies, en créant deux projets électroniques complémentaires: 2nd GEN et Uniform. Le premier qui nous interesse ici est proche d'une
électronique concrète et agressive, là où la seconde entité se veut plus abstraire, ambient. Irony is est un album brut, violent, presque insoutenable. La scène rock qui a accueillie l'album avait à l'époque souligné la violence du propos déployé ici, là ou d'autres scène rejetèrent l'album en bloc, n'y voyant qu'une oeuvre bruitiste et facile, le caprice d'un type qui découvre les joies de l'équation: Bar+Synthés+disto. Ceci dit, l'album est loin de la noise pure, loin de l'enfermement d'un Null ou d'un Akita. Wajid amène le bruit par le rythme, comme un emballage charmant enfermant une mauvaise surprise. Une sorte de Techno Animal encore plus radicale, plus agressif. L'album bénéficie d'une production ravagé, agressive, où tous les sons ont été minutieusement mis en pièces, dégradés, pour se coller comme des lambeaux dégoulinant sur le squelette rythmique. Les claviers se détériorent progressivement, les sons se percutent dans un déluge de distortions. Il se permet même de transcender le rock en surpassant un début de chanson par l'agressivité de ses machines. Un morceau comme and/or, addictif qui ouvre le disque est un classique instantané. Et un titre comme scarred permet de comprendre le propos de 2nd Gen: progressivement, tout se détruit, rien ne survit. Une des plus importantes pièces de musiques électroniques agressives modernes.

DANIEL MENCHE- Animality


Daniel Menche est comme beaucoup de musiciens de noise particulièrement prolifique. Genre dès qu'un son tiré du Mac sonne, j'enregistre le tout. Ca permet aussi de relativiser quant à la difficulté de réaliser une telle musique. Bref, ce animality n'est ni mauvais ni facile. Admirable? Menche joue le temps d'un morceau sur les variations possibles autour d'un seul et même motif rythmique incessant. Comme ça, ça peut faire peur, mais étonnament, la sauce prend, un
peu comme vous pouviez vous laissez avoir par le salt marie celeste de NWW. En version plus digitale. Moins naturel. Moins effrayant aussi. La plage titre se déploie lentement mais ne verse pas dans l'ennui, ce qui est relativement remarquable pour ce genre d'exercice de style peu évident. L'objet est également très réussi, magnifique digisleeve tout en pliures.

HARRIS+PLOTKIN-Collapse


Deux des plus importants musiciens contemporains Anglo-saxons se rencontrent sur ce magnifique album de dark ambient. Collapse est une des toutes meilleurs collaborations de Mick harris, bien loin de l'insipide album avec ambre, ou encore loin du monolithique et obsédé disque avec Laswell. Collapse est aussi et surtout une sorte de revanche sur evanescence, l'autre collaboration Plotkin/harris (n'oublions pas Bullen!!), comme une réponse à l'album de scorn. Car enfin, Plotkin ne pose pas que sa guitare, il fait la moitié du boulot, compose à dose égal sur ce coup-ci. Ce collapse étale sur ses compositions une dark ambient opressante, les nappes brodées par la paire sont aquatiques et envahissantes. Sorti sur Asphodel, l'album a souvent été perçu comme possédant une fibre hérité du black metal sous tendue derrière le vaste travail de production du duo. Il reste en tout cas une des meilleurs oeuvres griffé Harris dans le domaine ambient, et un excellent investissement pour peu que vous ayez des affinités avec ce genre. Bien moins monomaniaque et obsédé que les travaux d'El tornado sous l'appelation Lull.

MGR-nova lux


Avec l'évolution d'Isis depuis oceanic, on pouvait se douter assez logiquement des possibilités d'une escapade en solo de Mike Gallagher, guitariste de la formation américaine. Sorti sans surprise chez Neurot, ce disque est une jolie parallèle au house of low culture de son pote Turner. MGR (chouette nom de projet) propose un disque lumineusement nuageux, à l'image de la pochette, tout en contemplation sonore. Probablement aussi influencé par broadrick (tout comme Turner), Gallagher a basé tout le travail de ce projet sur les possibilités du son de la guitare, en la triturant et la passant dans une batterie de pédales d'effets, sans pour autant oublier ou mettre de côté un jeu plus traditionnel qui vient dessiner de plus franches mélodies sur l'ensemble. Parmis les quelques belles pièces de l'album, on retiendra surtout la brève mais néanmoins sublime participation d'Oktopus (Dälek) qui assure une évolution rythmique sur le bien nommé IV. Le producteur s'y montre toujours remarquable dans sa faculté à aposer sa griffe hip hop traditionnel (l'influence mobb deep) sur des musiques bien diverses.

PLOTKIN+WYSKIDA- 8 improvisations


La section rythmique de Khanate s'essaie au duo pour 8 improvisations. On est très loin du doom clair/obscur absolu de la formation culte de Southern lord. Ces morceaux sont ouvertement jazz, légèrement bruyant, mais le disque reste définitivement surprenant. Cependant, l'album manque un peu d'épaisseur, l'aspect Jam et donc non aboutit (!) prend un peu trop le dessus sur ce qui aurait pu être un très beau coup d'essai. A noter tout de même que le disque est sorti sur un petit label, Archive, qui multiplie les sorties confidentielles mais toujours soignées.

WOLF EYES- Human animal


Après avoir mutliplié les sorties sur des formats confidentiels ( comme bien des formations) tels mini disc, cd-r ou cassettes, wolf eyes se faisait signer sur le très respecté sub pop et entrait par la même occasion par la grand eporte des musiques indépendantes et néanmoins hype en étant perçue dès lors comme la nouvelle référence d'une new school noise en pleine ébullition. Après un album largement distribué et la redécouverte de biens d'autres pépites plus ancienne, ou encore un disque avec Anthony braxton( ah, ces vieux jazzeux, toujours là pour montrer qu'ils sont bien plus extrêmes et moins frileux que ces jeunes metalleux limités!!) Human Animal prend légèrement à contre pied la formule wolf eyes. On aurait pu attendre un album encore plus bruyant, il n'en sera rien. Ce second album pour sub pop s'ouvre sur le sentiment d'une quiétude fraichement trouvé par le groupe. Pourtant, bien que l'album soit moins agité que son prédécesseur, il n'en est pas moins terriblement plus dérangeant, absolument effrayant. L'album se déroule sans que la part bruyante du disque ne se fasse vraiment ressentir, tout semble serein mais les sons déchirant le spectre sonore sont malsains, terrifiant. Nappes larges et glaciales, rompues par des infra basse inhumaines, Vapeurs synthétiques mêlées aux samples "made at home". Execrice de style ou coup d'essai, cet album s'inscrit dans un parcours passionnant car audacieux, mais il serait appréciable que cet album ne reste pas qu'une parenthèse.

DAVID LYNCH- the air is on fire


Ce disque est en fait une version commercialisée de la bande sonore de l'exposition dédiée à David Lynch à la fondation Cartier en 2007, et produit par...Lynch lui même. David nous joue du synthé, tranquilement, presque au coin du feu. Dans le cadre de l'exposition, le disque faisait son petit effet. Omniprésents grâce au système d'écoute de la gallerie, les sons dessinés par Lynch accompagnaient la contemplation de dessins sur des serviettes en papier pris dans des avions, restaurants, sur des post-it, des nappes déchirées, des feuilles de cahiers, des toiles en tout genre, mais aussi des photos ou des peintures. On est proche de l'ambiance des films de Lynch, cette ambiance californienne étouffante, lourde, celle qui séloigne des lumières d'Holywood pour
aller explorer les malaises des longues avenues troubles de la ville. Chaud, lourd, pesant, contemplatif. Les obscurs champs sonore de Lynch gagnerait à être plus souvent publié.

Chris & Cosey - Trust

Chris Carter et Cosey tutti. Ces deux là ont beau avoir un passé glorieux au sein de Throbbing Gristle bien entendu, mais aussi dans un début de carrière largement conseillable, mélangeant angoisse post industrielle dans des samples à experimentations électroniques toujours plus poussées, influençant la dance music et la musique techno; il faut bien se rendre à l'évidence. Premièrement, même si Carter était un bidouilleur de machines de génies, allant jusqu'à construire son propre matos, il sombre içi dans une facilité déconcertante. Pas que le tout soit désagréable, mais ils semble singer les gimmicks que eux même avaient insufflé à la musique électronique, en sombrant dans de vulgaires clichés aujourd'hui périmés. Pas forcément que le talent n'y soit pas, mais il semblerait que le couple l'ait joué facile, la carte de la dance music un peu kitsh, des vocaux sans fond et d'une ambiance passé aux oubliettes. On a du mal à penser que le couple phare de la musique electronique ait pu livrer ce sous ... eux même. A préférer la première partie de carrière.

Zoviet France - Digilogue

Zoviet France s'inscrit parfaitement dans la "thématique mensuelle": le labourage de cerveau. J'avoue ne pas être fin connaisseur d'un groupe surement trop mesestimé par rapport à son statut culte dans le milieu et son aspect révolutionnaire de l'approche sonore, surtout du à la faible diffusion de ses objets mais aussi au prix exorbitant de ceux là. Pourtant Digilogue est un de mes disques de chevet depuis que j'en ai fait sa connaissance. Mon collègue faisait signaler la difficulté de parler d'ambiant, ou du moins d'en dégager une qualité intrinséque vu que c'était surtout une musique physique qui parlait ou pas. Digilogue est ceci poussé à son paroxysme, une musique qui ne parle qu'au corps, et qui touche l'esprit par l'état de transe dégagé. Les armes sont classiques: la répétition. Pourtant les sons sont traités de manière complétement novateurs, plus pour leur mélodie, le choix de celles ci sinon pour leur présence physique et visuelle. Digilogue est un es disques les plus visuels qu'il m'ait été donné d'entendre, et pour peu que l'on se laisse porter par le minimalisme incantatoire des compos, on se prend à imaginer Zoviet France comme le Steve reich moderne, dépeignant des paysages modernes et fictifs, parfois robotiques au gré de textures toutes plus physiques les unes que les autres. En quelque sorte Digilogue est un corps qui vit, un corps pas forcément humain comme l'était celui de steve reich dans Music for 18 musicians, mais un corps à moitié robotisé qui se ballade dans des contrées pourpres au gré des pulsations. Digilogue est passionant, vivant, sorte de tableau des plus touchants que l'ambiant a pu créer.

jeudi 20 novembre 2008

SCORN-List of takers


Mick harris signait ici l'énième retour de scorn , après avoir noyé provisoirement son bébé, probablement dans les étangs de basses qu’il rempli à longueur de disques et de collaborations. List of takers donc , nouvel fausse livraison du maitre s'offrait à nous via un petit label polonais qui retranscrit un live. Tout commence par un piano qui semble mal accordé , et sans le savoir, l'auditeur va en chier. Les sons deviennent tout à coup répétitifs , complètement opressants, et là, une première batterie se fait entendre, puissante et annonciatrice de la suite . Ici, tout de suite, une autre rythmique se fait entendre. Les quelques premières mesures résument à merveille ce disque. Les ambiances sont bien moins aquatiques qu’avant, mais beaucoup plus spatiale . Les sons sont multiples, oscillent, affluent de partout, tissent un épais tissu sonore, écrasant, lourd, où plus rien n’a d’autorité si ce n’est le rythme. La grosse caisse, surchargée en basse fend litéralement le son, aparait comme un traumatisme sonique qui perturbe la croute sonore sans jamais l’écraser . Elle se contente de la perturber, mais le chaos est toujours maitrisé. Le piano conitnu de résonner, de se répéter dans ses denière notes, le son ne s’arrête jamais. L’ambiance est moîte, sale, indescriptible. Rarement musique électronique aura dégagé autant de haine et de violence sans jouer dans la surrenchère de bruit. Tout est en apparence posé, mais sous le calme rêgne un animal que personne ne soutiendrait du regard. Sur plus d’une heure, Harris développe une ambiance plombée en greffant ici et là les rythmiques qui jallonnent ses dernières productions ( plan b , greetings from brimingham). Le son est surchargé en basse, affligeant de puissance, abrutissant, Harris ne relache rien, tout monte jusqu'à la fin où, comme sur scène, tout a disparu, le temps et l’espace se sont dissipés à cause des ces nappes synthétiques analogiques, grasses et violentes .

KK NULL+Z'EV+CHRIS WATSON- Number one


Association entre plusieurs zicos de l’extrème pour un disque expérimental. Cet essai est luxuriant , fait de millions de bruits naturels (oiseaux , eau …) confrontés à des sources digitales indefinissables , parasites , bruits blancs , percussions électroniques diverses … Un objet complexe , qui semble s’appuyer sur le theatre NOH ( theatre japonais qui raconte bien souvent l’histoire d’un mort frustré venant hanté les vivants pour leur exprimer divers sentiments comme la jalousie , le regret , rancœur , excuse, ou bien sûr , l’amour …) qu’il veut illustré . Il est possible qu’un tel disque, mériterait un petit livret fourni en indices , en explications , ou alors une plage multimédia ou même dvd afin d’expliquer les limites entre les protagonistes , où s’arrête le travail de l’un et où commence celui des autres . Bref , vous l’aurez compris, ce genre de disque est très difficilement chroniquable . Cependant , cet album fait parti de ces disques incroyablement riches , passionnants de par son abstraction et son principe pour que vous preniez le temps de vous y attardez . Sublime.

WHITEHOUSE- Ascetists 2006


*L'oreille est l'organe qui sert à capter le son et est responsable pour le sens de l'ouïe. Le mot peut se réferer au système entier qui effectue la collection et la compréhension des sons, ou bien à la partie extérieure seulement.*Les acouphènes sont souvent d'origine pathologique. Ils peuvent être permanents, intermittents ou temporaires. On distingue différentes appellations en fonction de la tonie perçue par le sujet acouphénique : le tintement, le bourdonnement, le chuintement ou le sifflement.Le bruit perçu peut avoir des niveaux divers. Selon les cas, les personnes atteintes peuvent endurer des bruits, allant d'un simple rasoir électrique à une tondeuse à gazon ou à un réacteur d'avion. Ceux-ci peuvent s'accompagner (ou non) de surdité ou d'hypersensibilité aux sons (extérieurs). Ils ne s'accompagnent généralement pas de lésions du tympan.Les acouphènes peuvent avoir différentes causes : il peuvent être dus au vieillissement de l'oreille (donc chez les sujets âgés), mais ils peuvent aussi subvenir après un choc auditif.Le second cas est en forte augmentation chez des sujets de tous âges et notamment les jeunes. Le choc est alors dû à l'exposition trop violente ou trop répétée à des bruits très forts…

Le premier sujet pourrait bien subir les effets du second lorsque vous vous serez enquillé entièrement ce whitehouse , soit le groupe qui fait passer merzbow pour une comptine d’henri dès. Une demi heure de bruit sur fond de scansion hitlerienne qui en paraissent 4 heures . Si vous résistez au son , les paroles vous finiront le moral à la pioche et sans anésthésie.

ULVER-Shadows of the sun


Suite à un blood inside remarqué, j'étais avec un ami peu après la sortie du présent disque quand à ma question "t'as écouté le dernier Ulver?" il me répondit "J'aime pas Depeche Mode". Si la réponse me semble imager, qu'en est-il vraiment de ce dernier Ulver en date? Il me semble bien pouvoir affirmer que jamais Depeche Mode n'a été aussi habité, aussi religieux même que ce disque ne peut le laisser supposé. Fini le rock foutraque et ingérable de blood inside. Bienvenu au temple Ulver. Garm chante, dans sa bure, sur de longues plages rarement rythmées, tout en cloches et orgues majestueux. Il est d'ailleurs amusant de constater l'orientation de ce disque. Non pas qu'Ulver s'éloigne de ses travaux précédents. Non. Plutôt décalé si l'on se réfère aux propos d'un Garm plus jeune dans 'lords of chaos', le fameux. Néanmoins, d'un point de vue purement musicale, Ulver abbat encore une poignée de titres remarquablement pensés et exécutés. L'album est sombre, triste. Et la discographie d'Ulver se dote encore une fois d'une pièce remarquable, pertinente dans ce chemin que le groupe trace, comme un hommage perpétuelle à leurs influences ( Coil et FSOL), tout en continuant de se renouveller sans cesse et de proposer de magnifiques portes de sorties à un genre qui n'en demande pas tant: le rock.

KK NULL-Kosmista Noisea


Intense. Sauvage. Bruyant. Anti-torpeur. Sale. Intelligent. Mouvementé. Live. Surprenant. Possédé. Chaotique. Les phrases sont supperflues. Mais vous aurez compris l'essenciel: ce live au son excellent de Null est une synthèse parfaite de la folie qui habite le guitariste de Zeni geva pendant ses performances Solo. Intense, sans tomber dans le cliché du mec qui se roule par terre et se lacère la face. Nous en avons déja trop dit.

FINAL-2


De manière assez étonnante, ce disque de Justin Broadrick (comme une poignée d'autres) est sorti sur un label hip hop: Rawkus et sa sous-division Sentrax. Emprisonné dans leur délire du moment avec son pote Kevin qui était ce qu'ils avaient définis eux-même comme l'ambient isiolationniste, 2 de Final est un disque à la beauté renversante. Composé à moitié de morceaux bruitistes et de l'autre coté de morceaux plus éthérés, le disque s'articule surtout autour du travail du son de la guitare. En ce sens, Final est un projet étonnament proche de Godflesh qui se caractérisait par une production massive et fouillée -n'en déplaise à ceux qui n'y verraient qu'un minimalisme de cicronstance. 2 est l'approche abordable de Broadrick (recadrons: pour l'époque) dans sa conception de la guitare, loin de la torture de larsen continue d'un ...streetcleaner, au hasard. Tout le travail du disque (et du projet) est une sorte de remise en question des capacités de la guitare, un hommage aux pères de l'industrielle via le spectre large de la 6 cordes. Le quatrième morceau multiplie les instruments invités, tel le piano ou le violon, et se veut même être une sorte d'hommage de Broadrick à Eric Satie.


NEW RISEN THRONE-Whispers Of The Approaching Wastefulness


Il arrive parfois qu'un disque de dark ambient se plante. C'est précisément le cas. Enfin... toute la difficulté d'évoquer une telle musique est de trouver le mot juste. Finalement, cette "non musique" a un impact à 99% subjectif. Dure de dire si tel ou tel disque est de qualité. Qu'est ce qui est réelement interessant chez celui ci qui fera défaut à celui là ? c'est aussi bien le poblème pour bien des autres formes musicales. Mais quoi, si un batteur joue mal, alors on pourra affirmer que c'est mauvais d'un point de vue rythmique. Si un guitariste ne trouve pas un seul riff valable sur un album, on dira que c'est pas inspiré et que ca ne vaut pas les 573 sorties annuelles du genre. Ou si un beat est putassier on pourra y voir sans problème l'aspect opportuniste de la musique. Mais dans ce cas précis, qu'elles sont les émotions solicitées et qui ne peuvent faire appel a rien d'autre qu'a notre ressentit? Le vide? Peut-être. Le néant serait une bonne réponse, il semble. Pourtant ce NRT avait tout pour plaire, une dark ambient bien foutue. Le problème de ce "genre", c'est que Lustmord ( à qui on reproche finalement la même chose sur son dernier effort) a déja dit beaucoup de choses. Où est le renouvellement quand l'excellent a déjà été dit? Non, définitivement, ce NRT ne provoque pas grand chose, trop monomaniaque, trop déja entendu, trop regretable.

KLF- Chill out


Formation essencielle de Grande Bretagne, aussi importante musicalement que pour bien d'autres raisons. Le groupe a multiplié les noms tous plus ridicules les uns que les autres, a cherché la loufoquerie dans tous ses méfaits, allant même jusqu'à tirer dans le public avec des balles a blancs lors d'un immense show TV ( ce qui leur avait valu d'être répertorié dans BIZARRE comme étant LE groupe le plus barré sur scène, loin devant GG Allin pour n'en citer qu'un). Musicalement, l'influence de KLF sur la scène anglaise électronique des années 90 ne fut pas négligeable, et donc par analogie sur la scène électornique mondiale. Ce disque, Chill out reste leur chef d'oeuvre absolu. Conçu comme un voyage au coeur des USA, le disque se veut être une bande son de ce périple, condensée en une poignée de minutes et jouée d'une seule traite par le groupe. Loin de l'hermétisme de biens des formations ambient, KLF posait un disque qui devait autant aux musiques concrètes qu'à Brian Eno tout ouvrant la voix pour les fileds recordings qui se multiplieraient par la suite. Guitare slide, chant d'Indien, bruits de train, de route, Elvis sur le retour, synthé lunaire, passage à proximité d'une rave le voyage de KLF s'obscurcit, les bruits qui n'ont rien à voir se mélangent, s'entrechoquent pour offrir un album passionnant, une des plus grande réussites de la non musique contemporaine. Pronfondément habité, absolument indispensable, malgré le petit ( tout petit) coup de vieux.

A noter qu'un groupe dont le nom m'échappe a sorti un disque reprenant la même pochette en remplaceant les moutons par des loups. Personnellement, je ne vois pas de meilleurs hommage possible!

MACHINEFABRIEK-Weleer


Rutger Zuydervelt est un peu l'équivalent noise/expe/ambient de Nadja pour le drone/rock/doom. Chaque semaine voit la sortie d'un nouveau Machinefabriek, mené de mains de maitre par notre seul Néerlandais, donc. Après avoir multiplié les sorties confidentielles, Zuydervelt assurait sur Lampse une sorte de compilation de ses meilleurs pièces sous le nom de Weleer. Et vous voyez, le moment où vous passez de l'état de curiosité pour un disque à celui du bonhomme happé violemment par le son? Le travail de production sur l'album est absolument remarquable et riche. Alternant entre passages aux mélodies tacites et efficaces dans leur simplicités se croisent des passages plus abstraits, plus bruyants. Il est d'ailleurs étonnant de voir le résultat si mélodieux du travail du sieur quand ont observe que son set en live n'est composé que de pédales et d'effets en tout genre (plus apte à ne délivrer que du bruit pure). Les textures sont profondes, vastes, délicatement manufacturées dans des tons cristallins pour se transformer en pierre rèche et délétère. Un double album riche et intelligement orchestré, une des toutes meilleurs sorties de l'année 2007.

Godflesh - Songs of love and hate

C'est bizarre, j'aurais juré que ce serait mon collégue qui aurait réglé son compte à ce disque. Normal, vu la fascination qu'il portait à ce groupe au moment où je l'ai connu. Surement que les digressions de Broadrick l'auront fatigué et fait s'éloigner de ses premiers amours. Et c'est un tort. Parceque finalement godflesh reste LE projet fondamental de Broadrick avant que celui ne péte un cable (je m'excuse pour cette réduction sachant les nombreux projets géniaux du sieur, de techno animal à curse of). Mais il fallait le dire, il commence à nous ennuyer. Pourtant avant c'était autre chose que de l'ennui qui rongeait ses disques. Streetcleaner était un brûlot terrien, rampant de métal industriel, un truc empoisonné sinueux qui incrustait sa crasse dans toutes les endroits de ton cerveau. Un truc ennuyant car on ne comprenait pas ce qui nous attirait dans cette bête dégueulasse. C'est aprés un selfless quitté de toutes émotions, glacial que paraît ce qui restera surement le meilleur disque d'un des plus grands projets à connotation industriel jamais crée. Broadrick brouille encore une fois les pistes, en revenant à quelque chose de plus brut, de moins humain, empris d'une fatigue émotionnelle bien palpable au gré de riffs rebondissants, d'une rythmique qui claque, qui ricoche et revient dans ta propre gueule. Songs of love and hate (notez l'hommage à Cohen d'ailleurs) est un peu la balle de squash que tu n'attrapes jamais et qui au contraire profite de tous les rebonds pour te revenir dans la gueule et te frapper douloureusement. Même le chant est quitté de toute rage, sorte de traumatisme post selfless, un froid machinal d'une chaleur jamais égalée. Chaque riff englobe, se projète et revient le plus rapidement possible sans prévenir avec une rondeur incalculable. Ce son aussi, il faut en parler rend grâce à la musique en la rendant accueillante (et pourtant Dieu sait que ça n'était pas évident). Ca n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il sera remixé par broadrick lui même en version "dub" de part la fascination rythmique prouvée dans l'effort. Ne me parlez pas de Ministry qui n'est jamais arrivé à cet aboutissement machinal et deshumanisé, ce manque de vie, d'espoir. Welcome to the machine.

Pimentola - Minsantropolis

Pimentola est encore une fois la preuve que chez Cold meat Industry, recemment ça ne chôme pas. Au niveau stylistique je parle, les groupes livrent des disques d'une grande variété. Et pimentola est surement une des meilleures choses sorties l'année dernière dans un genre "industriel". Ce mot commence d'ailleurs à vous, et à m'emmerde car finalement rien içi ne l'est réellement, si ce n'est le rendu final. Pimentola a bien des égards a de grandes influences stylistiques mais au gré du disque arrive à s'en affranchir. Ils glissent facilement d'une électro rythmée à un dark ambiant plannant, où à des morceaux plus libres. Le tout montre un groupe avec des ambitions chamaniques, lorsque des percussions tribales sortent de nulle part et remplit sa mission mystique. L'ambiance est plus que là et Pimentola surprend au détour d'un morceau, par la variété des samples proposés, des textures entourant les thémes de base. Puis le gros point fort, c'est que Pimentola se bonifie au gré du disque pour livrer une unité déroutante et un potentiel mélodique hors du commun dans le genre. Favoris.

KEVIN DRUMM-Imperial distortion


Si tu suis, ce que je comprendrais que tu ne fasses pas, tu as déjà lu Kevin Drumm dans ces pages. je te laisse chercher? Non, sinon ça va saborder le rapprochement que j'aurais besoin de faire d'ici quelques mots. Drumm a habillé une partie du concert de Tortoise pour la chicago night de la rentrée à la villette. Le bonhomme, sorte de Will Oldham (lui aussi collaborateur de Tortoise, le voilà le rapprochement) de l'experimentale (je parle du physique là) en chemise de bucheron est aussi l'artisan derrière quelques disques sorti chez mego, entre autre. A première vue, on pourrait croire que l'album va donner dans la noise punitive: les influences black et death semblent être revendiqués, et le nom de l'album ne laisse rien présager de doux. Pourtant, Drumm éxecute un ensemble épais de mélodieux drones, à la musicalité assez remarquable. On est assez éloigné des couches de bruits qu'il utilise pour accompagner ses potes jazzeux-rockers. Mais n'ayez pas la mauvaise idée de monter le son 2 minutes avant la fin, si vous êtes cardiaques. Deux disques suffisament bien pensés pour ne pas prendre le temps de paraitre long, là est tout le mérite de Drumm sur ce donc double album largement recommandable à tous les amateurs d'ambient planante qui sommeil en vous. Ou pas.

MERZBOW+ JAMIE SAFT- Merzdub


Jamie Saft. Vous connaissez? Musicien discret, aussi bien présent sur le catalogue de Tzadik, que gentiement convié par Yauch et les bad brains pour la réalisation du dernier LP de la bande à HR. Il s'associe ici avec Akita pour ce qui est sans doute une des plus belles pièces du Japonais de ces dernières années, et considérée par bien des admirateurs du maitre ès Japanoise de la sorte. Et c'est normal! Car le disque est une franche réussite. Eblouissant dans ses textures, dans sa diversité, le moindre craquement synthétique prend ici une dimension exmplaire, le son de l'album est magnifique, riche, envôutant. Les compositions s'articulent autour de divers motifs, allant de la noise experimentale pure à des passages effectivement plus dub traditionnel avec ses guitares typiques ou ses rythmes timides. L'album se finit comme jamais on aurait pu imaginer un disque griffé merzbow puisse s'achever: une basse ronde, une guitare obsédante et aigües, le son de la pluie. Le travail de Saft est remarquable, et tire Merzbow vers des contrés inconnus. Une franche réussite!

MERZBOW- Senmaida


Visuel rassurant, total serein. Déjà. Et connaissant le sieur, finalement, le disque même est en (presque) opposition avec la pochette. On pourrait s'attendre au pire, et il n'arrivera pas. Masami Akita est un mec à la discographie cyclique, qui pourrait s'apparenter quelques part à la lecture d'un livre du marquis de Sade. Chaque nouvel enregistrement, chaque production s'inscrit dans un cycle, une logique, une obsession du moment pour notre homme et creuse un peu plus loin la fascination actuelle. Ainsi, après avoir planté ses vieux synthés analos (symbolisé par une triple compilation chez Important Rds) et être passé au laptop comme seule source de travail, il y'a le cycle des albums avec des rythmes, des beats, des batteries. Senmaida s'inscrit dans cette optique, celle des merzbeats(et ses petits frêres). Le deuxième titre est probablement plus agressif, plus bruyant aussi, mais dans l'ensemble, le disque s'écoute facilement, passé l'aspect monomaniaque du rythme. Pas le plus terriblement buryant et effrayant des enregistrements de Merzbow, en somme.

AUTECHRE & HAFLER TRIO- aeo3 3hae


...........................................................................................................................................Autechre n'a pas eu le luxe de pouvoir......................................................................................................................................................................................................enregistrer avec Coil....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Les voici donc qui se rattrapent .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................avec Hafler Trio....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................pour un projet en deux temps........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................tendez bien l'oreille...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................vous pourriez rater..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................un son..............................................................................................................................................................................................................................................................................un évènement..............................................................................................................................................................................................................................................................................un drone.................................................................................................................................................................................................................................

MERZBOW+GIFFONI- synth destruction


Derrière cette pochette aux ton bonbons version mazout/bretagne 99, ou sex shop, au choix, Merzbow s'associe à un collègue New Yorkais dans la quête du bruit. Un axe Japon-US qui laisse bien voir que la prochaine guerre mondiale sera digitale et d'un genre nouveau. Dans une débauche de synthés, d'effets, de machines que le duo trifouille à coeur joie se dessine un des disques les plus agressifs des récents travaux d'Akita. La plage qui constitue l'album est extrêmement forte, béliqueuse et n'offre que peu de répis. Purement saturé dans un premier temps, haché par une infra basse de saturation, le morceau se fait plus léger dans la seconde moitié pour laisser place à plus de sons éléctroniques en tout genre, comme un freestyle de machines. On frole le n'importe quoi d'un point de vue de la réalisation. Pas le meilleur merzbow, pas sa meilleur collaboration non plus, il est "un disque de plus" dans la foisonnante discographie du Japonais.

mercredi 19 novembre 2008

Foetus - Deaf

This recording is a collection of unintended indiscretions before microphone and camera. Un fou. Un vrai. Le genre de type qui incarne à lui tout seul toutes les icônes rock n'ayant jamais existé. Elvis qui aurait dejeuné avec Alan vega et qui n'aurait que captain Beefheart à la bouche. Un taré en somme. Et son premier album en est la preuve. Tu le classes industriel si tu veux, mais c'est bien plus (ou bien moins que ça). C'est un peu tout et n'importe quoi d'ailleurs. Comment mélanger un piano cabaret saloon à une grosse rythmique industrielle aprés un passage disco. Tu rajoutes une contrebasse derrière une grosse nappe noise et tu obtiens ton split Miles Davis/Merzbow. En gros rien de tout cela n'était prévisible. Foetus arrive le temps d'un album à te faire croire que ni les stones, ni les beatles, ni Suicide, ni throbbing gristle n'ont jamais rien composé. Tu rajoutes sur des compositions d'une richesse incroyable (jamais une mélodie n'est tenue trop longtemps) la voix hallucinée du plus grand barge de tous les temps (même beefhart est un enfant de choeur à côté de lui) et tu obtiens le disque le plus rock n roll jamais composé, un truc endiablé qui te fait bouger sans te faire bouger, que tu trouves d'une laideur magnifiée et qui t'écorchera l'oreille avant de te mettre du baume au coeur. Cet objet est le diable en personne. Il parait que le rock est la musique du malin, nous avons notre Satan.

GZA te joue Liquid swords pour toi, public!


On y est allé parce qu'on en avait entendu beaucoup de bien, notamment grâce aux échos qui voulaient que la prestation du Genius fut une des plus surprenantes lors de l'ATP de Portishead l'an dernier. On est pas méchant. Et aussi pour entendre le son du RZA sur une grosse sono, notre côté tunning 205 gti qui ressort. Attente interminable, GZA se pointe 1H50 après l'heure indiqué sur le billet. Que dire, si ce n'est que ce fut lourd, puissant, extrêmement intense et que la ferveur du public pour le WU TANG est absolument incroyable. Le disque a été joué, comme annoncé, avec des retouches, des ralonges et des bonus. Comme une édition deluxe. Quelques freestyles ( courts) collés par-ci par-là, un Shimmy Shimmy Ya en hommage à "qui vous savez", et un invité aussi svelte que reposé, juste le temps de constater que GZA a pris un léger coup de vieux. Même si le hip hop sur scène arrive vite a ses propres limites ( vous pouvez compter sur le doigts d'une main et demi le nombre de formation a voir absolument sur scène), force est de constater qu'entre les bobos aux sneakers impeccables et autre ghettos bros, l'ambiance était particulière, comme une aura mystique au dessus de l'élysée montmartre ce 18 novembre (soit 4 ans et 5 jours après le décès de "qui vous savez").

Biosphere - Substrata

Toute forme de vie est prônée sur ce disque. Toute forme de nature aussi. Nous sommes bien loin de l'héritage nihiliste laissé par toute la scéne industrielle. Ici Biosphere fort de son passé électro nous livre un des disques les plus beaux qui soient. Rien de dark ambiant, rien de sombre, juste une ode à la beauté de la nature, et à sa rencontre avec la technologie, donc l'humain. En quelque sorte, la rencontre de divers instruments avec des nappes formant des samples de nature (les travaux suivants de Biosphere prouveront cette affiliation, en l'occurence le polar sequencies) créent un combat aboutissant à quelque chose de largement apaisé, un faux duel entre deux entités vouées à se compléter. Substrata c'est un peu cela, l'apaisement ultime, le repos mérité et la contemplation maladive de la beauté.A aucun moments de mauvais gimmicks ne reprennent le dessus en lançant des beats qui gacheraient le tout, mais au contraire quelques samples vocaux parmi le paysage agrémentent l'ambiance d'une touche surdimensionnelle. Biosphere est ailleurs, dans des contrées éloignées, une nature hybride assez moderne, quelque chose de technologiquement naturel en quelque sorte. Jamais un disque d'ambiant n'était allé aussi loin dans son propos.

Blood Axis - The Gospel of inhumanity

Fascination européene, fascination des lumières, de la philosophie, de la fée verte. Blood axis est un peu tout ça dans sa formule industrielle. Les sampleurs fous qui transforment un hymne symphonique en chanson martiale. Et à coup de Bach, de Prokofiev, les gaziers sont trés convainquants, tissent une ambiance des plus lyriques, peu propice au sourire d'ailleurs. Peu de vocaux en sont réellement, mais certains textes sont déclamés (Nietzsche par exemple), ou des bandes sonores. Il est facile de les rapprocher des Joyaux de la princesse (ils n'ont pas partagé un split pour rien) mais ce côté trés historique, trés témoignage, ambiancé, sorte de voyage dans le temps aux allures décadentes fait d'eux des frères. Là où Blood axis fait fort, c'est dans l'accessibilité de sa mixture, que certains conchieront d'ailleurs, mais devant l'évidence tubesque de certains moments (je pense à Reign I forever et son sample des montaigus et des capulets de Prokofiev) on ne peut que s'incliner. Aprés, en indus martial symphonique, ce disque reste une référence et le côté plage ambiant ou montée dans la finesse (absinthe, le final de The Voyage) rajoute à la réussite d'un disque immergeant, une bande du passé.

lundi 17 novembre 2008

PIG DESTROYER- Natasha


Parfois, il est bon de fermer sa gueule, surtout quand on peut facilement coucher quelques lignes sans se creuser la tête. THE Hachou, futur grand Ingé-son, amateur de musique en tout genre à la discothèque remplie en pièces de choix, du jazz ésotérique au grind essencielle, en passant par l'électronique exigente, prend la parole. Place à notre homme pour causer Grind:


Je l'attendais avec une certaine impatience celui-ci, à tel point que j'ai fait une pre-order via le site de Relapse. Le petit texte de promo m'avait mis l'eau à la bouche : "Pig Destroyer brings you the story of Natasha over one, 35+ minute track of slow-motion, punishing doom more akin to early Melvins or Godflesh than the muscular grind they are known for. Now available as its own limited edition digipack and LP, Natasha is yet another striking chapter in the illustrious Pig Destroyer canon."Et en effet, on est bien loin des efforts précédents. Leur dernier album qui se voulait proche du death métal, voir du trash métal avait été assez décevant, certes le son était là (sans doute leur meilleur production) mais les compos avaient perdu en intensité, en rage, en violence, en bref tout ce qui fait qu'on adore Pig Destroyer. Ici on est loin de tout ca, de longues plages (dark) ambient, quelques petits drones légers (on est loin de Sunn O))) ) tout de même, des paroles soupirées (presque chantées, avec du chant clair, sisi !). Je vous rassure par moment on enclenche la pédale de disto, mais ce n'est pas pour autant que le BPM s'enflamme. Sur la plupart des albums de Pig Destroyer on retrouvait ce genre de morceaux à la fin du disque, je pense à Hyperviolet, Starbelly, ou bien encore la reprise de Oven sur 38 Counts Of Battery. Une nouvelle production assez surprenante qui se détache complétement de leur discographie et j'apprécie la prise de risque, surtout que selon moi elle est transformée en réussite. On est beaucoup plus proche du hardcore, voir même post hardcore, avec une grosse teinte d'ambient par dessus. De ce que j'avais entendu le prochain Agoraphobic Nosebleed va également bénéficier d'innovations, à croire que Scott Hull en a assez du grind, peut être qu'il a une tendinite aigüe le pauvre.


Hachou

Psychic TV - Mr Alien brain vs the skinwalkers

Psychedelic TV. A la sortie du précédent disque j'avais lu des remarques comme quoi Genesis avait sabordé son projet en le transformant en groupe de rock. Et bien oui. Pas pour autant sabordé d'ailleurs. On connait sa fascination pour le rock 60/70's et ça n'est pas quelque chose de nouveau. A l'époque ils nous reprenaient As tears go by des Stones, maintenant c'est au tour de roller coaster des 13th floor elevators. Alors oui, ça pue le rock n roll, parfois le garage même (foggy nation) avec une énergie typique. Mais qu'est ce que c'est bien fait! Aprés l'hommage qu'était Hell is invisible á la musique rock, voilà l'hommage à ses propres amours, l'hommage à Lady Jaye (RIP), l'hommage au rock insouciant, au psychédélisme, à Syd Barret, aux champignons, au grass... Et pourtant on a droit à bien plus qu'une légère compilation de morceaux raccoleurs. Déjà le son évolue énormément, les textures se font bien plus plannantes, enfumées. La basse n'a jamais autant cogné (même dans la période la plus "electro" du groupe) avec des moments d'insouciance jamais imaginés (Papal breakdance). Genesis continue son évolution au chant, en variant les registres mais en gardant une ligne directrice émotionelle. Sa voix à l'image du son est modulée, feutrée comme putassière, éreintante comme reposante. Et ce n'est pas le morceau I love you, I know où une rythmique ancestrale presqu'indus (le mot est lâché!) cotoie des sifflements dans une bouteille qui changera la donne. Ressortez vos classiques, depoussierez vos vynils!
Quant au dvd fourni avec le disque, on a droit à un métrage d'une petite demi heure entre lives, enregistrements studio, images nostalgiques de lady jaye et pougnes visuelles (lsd?).
ALors oui, Genesis a transformé son temple en groupe de rock, et c'est tant mieux.

samedi 1 novembre 2008

Coil - Music to play in the dark I & II













Moon Music. Symphonie d'une angoisse mélancolique nocturne. Rêverie romantique glaçante. Coil livre sûrement ses pièces les plus fascinantes. Un article pour deux disques intemporels, proches de la perfection et pourtant comportant de grandes différence. Là où le premier se centre sur des aspects parfois psychédéliques, flottants, volatiles, émotions noires d'un semi sommeil, d'un coma éveillé; le second livre le côté plus intimiste de ces délires nocturnes. Rassurant, reposant mais à la fois angoissant comme une nuit de fièvre, pleins d'images contradictoires et invraissemblables, Coil se glisse au travers des genres tel un cauchemar non bienvenu dans une nuit apaisante. Pièces au piano (un ether à glacer le sang), électronique, parties plus ambiantes, psychédélisme urgent (Red Birds will Fly Out of the East and Destroy Paris in a Night), le tout s'insinue langoureusement dans une orgie de sens tous plus abstraits les uns que les autres. Jamais autant à l'aise avec son propos (et pourtant Coil l'a toujours plus ou moins été, il n'y à qu'à regarder sa discographie plus que fascinante), le groupe tisse des ambiances insomniaques mais pourtant apaisantes. Certaines pièces atteignent une perfection peut être jamais égalée (je pense au The dreamer is still asleep du premier volume). Monde à part, entité en soi, ces disques sont indispensables.

Einstürzende Neubauten - The Jewels

Kollaps est loin, trés loin. Pourtant le propos final est resté le même. Les armes sont différentes, moins extrêmes. Le tout reste dans l'ambiance, dans la finalité du son et l'aboutissement physique de celui ci. A ce niveau là les choses n'ont pas changées. Neubauten livre la suite de Alles wieder offen en moins verbeux, peut être plus concret et plus homogène. Ils ne jouent plus au marteau piqueur mais le tout pilonne tout de même. Les nappes envoûtent et certains beats se font menaçants. La machine prend le dessus sur l'humanité du précédent effort. La sensibilité reste à fleur de peau. Neubauten extraie toujours la beauté de la laideur de ce qu'il joue. The Jewels est éprouvant de part sa concentration athmosphérique, qui de bout en bout joue avec nos nerfs. Vous (et eux non plus) n'appréciez pas le mot industriel et pourtant leur dernier effort joue largement dans cette cour, en sublimant l'ambition. Le mixage est déroutant, certaines basses surplombent les percussions, on tappe sur n'importe quoi mais jamais n'¡mporte comment. The Jewels est une leçon mélodique qui prouve que Neubauten a encore une place dans une scéne qu'il a contribué à façonner. L'avancée est plus que notable. Celui qui ne le concède pas peut gentillement aller retourner les strategies against architecture.

Matt Elliott - Howling Songs

Recemment on a eu droit à une chronique de Third Eye Foundation. C'est tant mieux car finalement je me suis toujours moins interessé au projet antérieur du Sieur. Et pourtant, ses travaux en solo font largement partie de mes disques de chevet. Chacun de ses disques se font plus affirmés, toujours plus douloureux, éreintants et chevrotants. On pensait le sommet atteint avec un failing songs douloureux, qui sentait le fond d'un verre où les mouches se seraient collées, verre qui n'aurait pu être fini par dépit. Içi le propos se durçit. Le verbe se fait encore plus criard, plus electrique même. La folk de base de Drinking songs est corrompue par des influences bâtardes: musique klezmer que l'on sentait venir, influences yiddish, aspect electrisé des instruments, la foudre emplit le propos de Matt Elliott. Et cette voix, qui finit par moins dérailler, par affirmer son désespoir en le scandant, sans se sous produire, où lacher avec parcimonie quelques mots au sein d'un morceau. Howlings songs est furieux (sic), véritablement angoissé, urgent, et les instruments se poursuivent au dédale de morceaux tiroirs, soutenu par une base nettement inspirée. Matt Elliott a fini par briser son verre. Rien n'est réellement bancal, pourtant tout donne la nausée. Howling songs clôt (j'imagine) une trilogie avec brio, extremise le propos et finit par hurler ce qui était scandé en filigrane dans les opus précédents.