lundi 29 juin 2009
SUNNO))) & PANSONIC- Che 10"
lundi 22 juin 2009
VISION OF DISORDER met le feu en enfer.
samedi 20 juin 2009
THE WASHINGTONIANS-s/t
vendredi 19 juin 2009
COALESCE-Ox
vendredi 12 juin 2009
HINT- 93-99
BRUTAL TRUTH-Evolution through revolution
Brutal truth s'étaient séparés en laissant derrière eux une poignée d'albums qui tous, sans exceptions, ont une valeur particulière pour les fans. Le premier reste le préféré de la frange plus death classique, assomée par la violence et l'armée de classique qu'alignaient l'album. Need to control presentait une première ouverture vers la bizarrerie, à mi chemin entre un début de carrière et une sutie plus experimentale qui s'illustrera à merveille sur le dernier jusque là, sounds of animal kingdom et sa pochette qui rentre facilement dans le top des plus laides de l'histoire. Production poisseuse signé Anderson, Brutal truth saluait son public avec un album des plus étrange, déstabilisant. Au milieu vegète un double live chaotique et un EP, kill trend suicide culte. L'annonce du retour de la formation culte, débarassée de son guitariste historique, Grun, a fait son petit effet et une tournée a permis de vérifier ce que l'on avait pu imaginer alors: BT reste les maitres du Grind core surpuissant, et l'age et les kilos n'ont pas eu raison de la puissance de feu du combo. Armé d'un nouveau guitariste qui a moins à voir avec un death metalleux classique mais plus avec un texan en boots qui joue du hardcore, Brutal Truth sort son nouvel album après un silence de 10 ans-et ils ne sont pas les seuls chez relapse dans cette situation. Certains se posent la question: quelle est la pertinence de Brutal truth en 2009, après Dying Fetus, Nasum, Agoraphobic nosebleed, Kalibas-dont est issu le nouveau guitariste ici présent, pig destroyer, crowpath? Et bien c'est clair dès la fin de la première minute. On a là les maitres du grindcore. Qu'on aime ou pas le genre si particulier, BT affiche une forme olympienne et ils sont clairement en haut du panier dans le genre. Le son est moins poisseux que sur sounds of animal kingdom, plus précis, permettant cette fois-ci à tous les membres de s'amuser dans leur cour de jeux respective sans aller taquiner le voisin en le perturbant via le magma orchestré. Niveau composition, Brutal truth se présente à son top: compositions alambiquées, changement de rythmes, cassures des phrases, variété du registre servi par une éxectution parfaite. Le petit dernier du clan n'a pas peur, et impose son jeu précis qui sait parfois aller voir dans des registres plus éloignés, comme le hardcore ou le sludge le temps de breaks ou de morceaux plus lents, imposant BT comme une entité grind des plus particulière, unique, barré. Finalement, le quartet n'a peut-être pas besoin d'être qualifier de Grind. Entre la complexité, la richesse, la folie inhérente à la fusion de tels musiciens (les lignes de basses parfois trash, les rythmiques, mais aussi la voix de Sharp, le bouseux alcoolique le plus cintré du rock) ne sagirait-il pas, tout simplement, d'une forme explosée de punk?
GEISHA die verbrechen der liebe
VENETIAN SNARES-Sabbath dubs 10"
CULT OF THE 13TH HOUR- Wickedness 12"
Kevin se disperse: il sort de façon anonyme ce 12" sur souljazz accompagné de spaceape, le même qui avait enregistré au coté de KODE9 l'excellent memories of the future pour hyperdub. Mais kevin reste cohérent, sous ce fourreau militaire, demeure un morceau de dubstep assez classique, up tempo et presque dansant. Sirène, beat enlevé... et une version instrumentale en face B. Finalement, on en revient au début: on attend d'autres disques; K-MART se disperse.
THROBBING GRISTLE- The Third Mind Movements
PIXEL-the drive
lundi 8 juin 2009
The Warlocks - The Mirror Explodes
AKRON/FAMILY-Set 'Em Wild, Set Em Free
ISIS-wavering radiant
Wolves in the throne room - Black Cascade
mercredi 3 juin 2009
Sonic Youth - Les éternels
Le tournant s'était donc fait sur un Washing machine bancal mais réussi. Pourtant c'est uniquement trois longues années aprés ce précédent que sort A Thousand leaves. Trois années pendant lesquels Sonic youth a sorti les trois premiers SYR sur son label expérimental, trois longues années pendant lesquelles ils pensaient avoir tout dit, pendant lesquelles leur seule sortie sous le nom de Sonic youth restait un live batard, rejouant pas mal Sister et des covers des Ramones. Alors A Thousand Leaves est important pour le groupe, et son virage arty pop se montre encore plus extrème. A la base ce disque se devait d'être instrumental, peut être même un SYR. Le son se fait bien plus brouillé, moins direct, moins rock n roll, largement moins mainstream que sur goo ou Dirty. En quelque sorte une sorte de SYR batard, que l'aspect pop certain propulsera sur les sorties estampillées SY, et où le chant se posera à pleins de moments. Disque de musiciens, disque d'artistes, ATL réalise le rêve que Goo avait tué, en replongeant dans les origines d'un groupe jouant d'abord et surtout sur les larsens et les ambiances, avant de livrer quelque chose d'immédiat.
Sonic Youth - NYC, Ghosts and Flowers (2000)
Immédiat ne sera pas celui ci non plus. Hommage à la ville qui aura vu naître et éclore toute une scéne, avec eux en tête de file, hommage à ce pot pourri artistique avec comme pochette un tableau de William S burroughs, un des poètes beats. Toujours aussi aventurier, aussi peu facile à rester en place le groupe va encore plus jouer sur l'épuration des formes, pour livrer un disque froid à l'exterieur mais pleins d'émotions à l'intérieur. Fort de nouvelles influences plus post rock (je pense à Slint passé par là), mais aussi en jouant encore plus largement surles distortions (même les voix sont parfois modifiées). Pourtant malgré cette apparence brute, ce son froid, lesmélodies sont d'une beauté déconcertante, peut être comme á l'époque de l'album éponyme, à l'image de la ville de New York, austère et froide, mais grouillante d'une vie. Aprés avoir dit adieu au vingtième siècle sur leur SYR 4: Goodbye to the 20th century, Sonic youth rentre dans le 21ieme siècle en continuant son exploration des sons, et en étant là où on ne les cherchait pas.
Sonic Youth - Murray Street (2002)
Et encore une fois c'est là où on les attendait le moins aprés ces deux albums plus austères qu'ils seront. Cette fois ci en quintet, avec la présence de Jim O'Rourke, musicien touche à tout ayant plutot une formation jazz/noise, ayant joué à la fois avec Derek Bailey ou Stereolab, et producteur du fou tony conrad ou des krautrockeux de Faust, le groupe revient avec son disque le moins enlevé et le moins passionant de toute sa carrière. Ne pas dire que tout est délaissé, que les expérimentations sont mortes, car ce disque présente des morceaux plutot longs, avec des structures trés alambiquées, sur la recherche des instruments et des canevas mélodiques. Les voix sont bien plus mises en avant, et leur feeling pop se dégage majoritairement, laissant de côté la rage sexuelle typique des vocaux, se calant sur un riffing rock n roll. Ici , beaucoup d'arpèges, et les disrtotions se font sages, mème si bien entendu présentes. Le tout est maitrisé, et fait trop disques de musiciens pour sonic youth, on a la sensation d'avoir à faire à leur disque de prog pop, de post pop/rock, bien entendu trés intelligent, toujours juste mais rapidement lassant et ereintant sur ses 45 minutes. Surement l'album le moins réussi du groupe...
Sonic Youth - Sonic Nurse (2004)
...mais aussi un des virages essentiels. Effectivement, sur Sonic Nurse, le groupe digègre ces éléments progressifs et plus pop du son, pour le sublimer. Sonic Nurse n'a de pop que...pas grand chose. Le son est sec, racleur, bien plus maitrisé que sur goo par exemple, et bien plus vivant que sur le précédent effort. UN artwork magnifique cache un disque trés sexuel, surement le plus chaud du groupe dans ses sonorités. Cachées au gré de mélodies trompeuses, une quantité énorme de sons se greffe au canevas de guitares et d'effets. Kim Gordon est LA réussite de ce disque, avec un côté vieilli encore plus chaud qu'avant. L'album aurait d'ailleurs gagné à n'être uniquement chanté par elle. Sonic Nurse est surement le disque de la période moderne du groupe le plus interressant, car à la fois accessible mais pleins de détails, fourmillant d'idées et surtout faussement pop. C'est aussi le dernier album sur lequel participera Jim O'Rourke. SOnic Nurse sublime les trois précédents efforts, qui aboutissent tous à celui ci. ENcore une fois l'assemblage d'idées, de touche à tout passé se comprend et se digère dans cet effort central du groupe.
Sonic Youth - Rather Ripped (2006)
http://beyondthenoize.blogspot.com/2008/09/sonic-youth-rather-ripped.html
Sonic Youth - The Destroyed room: B sides and rarities (2006)
Compilation de raretés, d'instrumentaux en majorités, qui rasasient la soif de certains fans du groupe à entendre quelque chose d'autre que des morceaux immédiats, ceux là même que rather ripped ont plus que déçu. D'ailleurs, je les encouragerais à écouter les SYR, surtout que le 6 était recemment sorti sorte de déluge de percussions psychédélique, héritage du A saucerful of secret des Pink Floyd. Alors cette compilation est pas forcément utile, mais largement jouissive pour certains points nous rappelant le disque éponyme du groupe, et cette capacité à maitriser les instrus comme aucun groupe. Itérations aux limites du post punk, tout comme morceau plus acoustique et etherées, cela reste une compilation donc ne possède acune cohérence. D'ailleurs je me demanderais toujours l'apport de The diamond Sea en version extended (5 minutes de plus), chose qu'ils auraient pu directement poser sur Washing machine (car effectivement elle est mieux, mais bon, couvre un quart d'un album qui méritait à se remplir différemment).
mardi 2 juin 2009
Sonic Youth - L'apogée stylistique et commerciale
Le tournant marqué par Evol était bien une sommation. Un avertissement. Le groupe est un groupe de rock n roll, un groupe de scéne, un groupe de tubes. Sister est un peu son réservoir à tubes, son disque bardé de mélodies cinglantes toutes plus efficaces les unes que les autres. La machine Thurston Moore livre riff sur riff, la rythmique se fait toujours aussi lancinante et les echapées bruitistes de plus en plus maitrisées. Chaque morceau recèle un orgasme caché au gré de mélodies triturées jusqu'àplus faim. Mais Sister va plus loin en proposant un son bien plus incisif, où les guitares proposent un vrai plan d'appui au reste. Steve shelley pose ses marques avec un son de batterie tout en retenu, jamais envahissant. Véritable passage à tabac vocal, Lee depuis evol possède ses propres compositions. Régal rock n roll, massacre tubesque du début à la fin. La simplicité apparente du format cache un côté bien vicieux, les guitares envolées laissent place à un aspect plannant et les guitares se répondent plus qu'elles ne combattent. Mais Sister c'est aussi la fin de la collaboration avec SST, du aux problèmes de non paiement et à l'arrivée sur Enigma.
Sonic youth - Daydream Nation (1988)
Arrivée tonitruante d'ailleurs, pour livrer le plus gros brûlot rock n roll du groupe, le disque le plus long aussi, double album d'une cohérence impressionante. Sister était la collection de tubes, Daydream nation gardera ce feeling mélodique et cette énergie rock n roll pour revenir à quelque chose de plus unitaire, comme á l'époque bad moon rising. L'ambiance à son apogée, sorte d'enchainement vers un but commun rageur, complétement sublimé par une production où le larsen est roi, où chaque déraillement, où chaque entrée de riff sonne comme un poing dans ta gueule. Sorte de tornade sonique, rempli de psychédélisme qui ne fatigue jamais mais monte en puissance pour arriver à une trilogie finale menée de main de maître Daydream nation reste bardé de tubes, qui prennent leur sens ál'écoute du précédent. Thurston et Lee jouent vite, bien et déroulent des compositions fleuves s'enroulant sur elles mêmes, bardé d'idées et remplies d'ambiance différentes. La rythmique enveloppe le tout, bardée d'effet, tel un cocon protecteur pour des riffeurs en transe. Tornade sonique surement car se cachent une montagne de détails subtils, rendant le disque hypnotique de bout en bout, sans jamais sombrer dans le bruitisme le plus imbécile. Daydream nation est surement l'apogée de cette epoque rock n roll et rageuse, où la haine s'incarnera par un riffing efficace et des rythmes binaires de Steve shelley. Onirisme dégouté, fatigué et las, Daydream nation va plus loin que le nihilisme punk passé en crachant ses brulots anti rêve américain, pourri par la crasse d'une ville New yorkaise décadente, mais encore nourri d'un idéalisme adolescent (Candle).
Sonic Youth - Goo (1990)
Idéalisme adolescent qui s'incarne par la signature sur une major, Geffen Records. Branle le bas de combat chez les fans hardcore qui ne comprennnent pas ce revirement de situation, et ce retournement de chemise. Apogée commerciale donc avec un album suivant les traces de ses prédécesseurs. Album rock n roll culte, pourtant en deça des précédents. Le groupe n'a d'ailleurs jamais aimé le son sur ce disque et lui préférait ses démos qu'il réeditera l'année d'aprés puis joindra en 2005 à une édition deluxe. Ce disque ne présente pas d'avancée immense, mais serait le petit frêre d'un sister se voulant plus "cool", plus posé. C'est d'ailleurs le disque le plus apaisé du groupe pour le moment, qui comporte une esthetique rock classique, trés tubesque, beaucoup moins vicieux que les précédents opus et que son grand frêre daydream nation. Steve Shelley marque son empreinte sur un disque où il varie son jeu, délaissant la binarité des précédents opus et les guitares savent se faire plus plannantes tout en gardant leur côté insidieux distordu sur des morceaux de bravoure tels Mote. PLus insouciant, mais tout de même sacrément efficace, Goo restera un disque plus stable d'un groupe en pleine expansion, surement moins risqué mais rempli de tubes.
Sonic Youth - Dirty (1992)
Tubes noise rock d'ailleurs. C'est un peu le crédo de Dirty, qui suit l'évolution plantée par Goo, en s'offrant un son bien plus incisif et adéquat. En quelque sorte Dirty est la suite de Goo, en laissant les erreurs de côté et en se payant le luxe de jouer de manière plus aérée et aérienne à certains moments. Plannant sans pour en devenir chiant, les escapades émotionnelles (theresa sound's world) atteignent des sommets. Plus dosé, plus maitrisé, mais aussi plus noisy dans son approche, moins calibré vers le tube, plus basé sur la trituration d'un riff, Dirty trouve le mélange parfait amorcé depuis le brulot daydream nation, en faisant la nique à toute une scéne noise rock/grunge en pleine éclosion commerciale. Toujours un temps d'avance, et cette loyauté underground incarnée par la présence de Ian Mckaye (minor threat, fugazi) sur Youth against fascism, SOnic Youth passe encore un cap.
Sonic Youth - Experimental Jet set, trash and no star (1994)
Etonnant. Car si Sonic Youth était arrivé à son apogée commerciale, avec des albums au son plus lissés et au style moins extrême, avec cet album ils remettent en cause toute cette avancée pour dérouter encore. On le savait bien qu'il fallait les attendre là où ils ne seraient pas. Un disque bien plus varié, plus aventurier, plus novateur, surement plus arty donc, qui renoue avec la tradition du groupe à ingérer d'éléments d'autres scénes dans son propre rock et à digérer ces éléments dans un son novateur. Ici, les guitares passent à la moulinette un nouveau groove lancinant, déglinguent des tubes dans des disrtotions asphyxiantes et jouent même rythmiquement de manière plus jazz. On voit là toute l'importance de Steve Shelley souvent relegué au second plan par les trois autres showman(woman) mais qui prend son importance en studio sur l'apport des rythmiques. Imagerie punk DIY (ouais n'abusons quand même pas), sonorités plus aventureuse, morceaux plus sexuels et dejantés, cet EJSTANS reste un pas énorme de franchi et une nique impressionante au major qui s'attendait surement à une suite aux lissés goo et au tubesque dirty.
Sonic Youth - Washing Machine (1995)
EJSTANS n'était sûrement pas un coup dans le vide dans une discographie commençant à être fournie. Sa suite sera encore plus bancale, avec un côté je m'en foutiste jamais atteint, où Kim gordon jouera encore plus de guitares pour arriver à former une presque formation de trois guitares, une batterie. Éloignement des racines punk, pour livrer un faux album de pop bancal, insidieux et remplis de clins d'oeil, sorte de pot pourri stylistique où les jeux de sons se font rois, où le moindre tube possède quelque chose de tellement bancal qu'il n'en sera jamais réellement un. Puis Washing machine c'est aussi l'apogée d'un songwriting qui n'a plus à faire ses preuves, où le tube pop ultime se transforme en déluge noise plus chaotique que jamais, mais à la fois ambiant (the diamond sea) et où le choix sonore se fait limpide. Disque trompeur, à la fois facile d'accés et limpide, il annonce une nouvelle ère du groupe qui deviendra le plus grand composeur de pop songs qui n'en seront jamais moderne. Le tournant se fait içi.
Sonic Youth - Les débuts
Pourtant, au début des années 80, c'est un tout autre groupe que l'on connait sous ce nom là. Thurston Moore (ancien fricoteur de l'orchestre pour guitares electriques de glenn branca, aux côtés de page hamilton mais aussi de Lee Ranaldo), rencontre Kim Gordon et forment avec Richard edson le groupe connu sous le nom actuel. Leurs premiers concerts ne ressemblent pas vraiment à grand chose, si ce n'est quelque chose de forcément bruitiste et chaotique, qui conservera une énergie punk sans concession. C'est à la suite de cette série de concerts que Lee Ranaldo intégre le groupe.
Sonic youth - Sonic Youth (1982)
C'est en cette année 1982, avec ce line up (richard Edson ayant préféré revenir, malgré son départ), que sort le premier vrai enregistrement du groupe, réedité en 2006 avec une série de live d'avant sa sortie, ou de versions alternatives de morceaux du disque jamais sorties ailleurs.Cet album restera une sortie historique pour le groupe, et agrémenté de ses bonus sur la récente réedition permet de cerner les débuts du groupe avec des versions abrasives et folles en concert, pleines de triturations d'instruments, de riffing cheap et d'experimentations sonores. Quant à l'EP en soi, il nous présente une face bien plus apaisée du groupe que sa réputation concert, largement inspiré par ses travaux passés, dont la participation aux orchestres de Glenn branca pour le côté atonal desmélodies, les insistances mélodiques et rythmiques et le côté incantatoire. Le ton présente un panel sonore inouï avec des dissonances, des répetitions rythmiques proches du post punk, perceuses passées aux pédales d'effets et surtout un déjà fort feeling mélodique. Alors certes, ce disque sonne plus marqué par ses influences, et reste trés rythmé par le jeu de batterie de Edson, trés funky et enlevé, donc forcément moins rock (est ce un mal?) mais reste quand même une grosse pierre angulaire du rock de ce début des années 80, et agrémenté de ses multiples bonus nous permet d'ores et déjà de cerner les différentes faces d'un groupe protéiforme, à la fois abrasif en concert, comme interessé par le choix de mélodies et la recherche sonore. Cet album permettra au groupe de tourner avec les Swans, tournée qui orientera le groupe vers un côté encore plus chaotique que par le passé.
Sonic Youth - Confusion is sex+Kills your idols EP (1983)
C'est donc sur cette sortie que le groupe livrera son côté le plus haineux et bruitiste, proche des concerts du début, proche de son énergie directe.L'expérimentation sur les mélodies se poursuit, mais revêt un côté bien plus punk (la reprise de I wanna be your dog n'est pas anodine), bien plus raw et direct. Pourtant cette dualité reste toujours présente, avec un côté arty psychédélique encore là. Des mélodies oniriques ou KIm Gordon s'impose comme le côté sexuel du groupe. Changement de batterie qui n'en finissent pas, avec l'intégration d'un Bob bert jugé trop cool pour l'essai, puis d'un ancien Teenage jesus and the jerks, avant le retour de Bob Bert pour la tournée. Ce qui fascine sur ce disque est cette facilité à maitriser des ambiances grâce aux choix sonores du groupe, qui ne maitrise pas forcément encore ses instruments d'une réellle manière. Brûlot arty bruitiste, disque clé pour comprendre toute une scéne, disque marquant pour le groupe lui même pour lequel il reste référence, COnfusion is sex alterne passages angoissées claustrophobiques et rage non maitrisée, avec un passag aux effets distordus des instrument complétement arrachés. A 2000 lieues de la musique de club, de la musique maitrisée, dansante et gentille, Confusion is sex est l'expression de terroristes du son bien décidés à prendre en contrepied toute une scéne.
Sonic Youth - Bad moon Rising (1985)
Contrepied poursuivi sur la suite de la discographie.Aprés un brûlot sans aucune concession sonique, le groupe revient avec un album marquant vu qu'il marque l'arrivée de Steve Shelley à la batterie sur la tournée de l'album, batteur actuel du groupe. Bad Moon rising accentue le côté angoissant des compositions du groupe dans un disque sans aucune pause à l'ambiance étouffante et au son cauchemardesque. Les compositions sont lancinantes, à l'image de protect me you sur le précédent opus, mais laissent transparaitre un sens de la mélodie aiguisé, un sens de la chanson pop masqué par un apparât bruitiste et un son sans aucune concession. LEs vocaux se font moins itéraitf et froids et de réels sentiments transparaissent de la voix de Thurston et Kim. Ce disque est terrifiant, et malgré son apparence plus posé ne laisse aucun espace vide dans des morceaux monstrueux où la plus simple des ballades pop se transforme en un cauchemar auditif agrémenté d'un sens de la mélodie annoncé. I love her all the time en en l'exemple parfait. Pourtant les influences sont encore là, ce côté no wave, où Lydia Lunch en personne apparait sur death valley 69. Bad moon rising joue avec les allées et venues rythmiques, l'entrée de sons et leur sortie pour créer une ambiance jamais aussi cohérente pour le groupe, et malgré tout une beauté transparait dans cet opus.
Sonic Youth - Evol (1986)
Le cauchemar est terminé. Ce serait plus le réveil, toujours un peu angoissé, entre rêve et réalité. Evol est un peu tout ça à la fois. La maitrise acquise des instruments, la domination du son, qui ne se fait plus subir par le groupe, mais que le groupe nous fait subir, l'acquisition de ce feeling pop malaxé et déglingué. Shadow of doubt montre que le tout est encore là, inconsciemment, en arrière fond, dans cette aisance des mélodies angoissantes et itératives, issues du post punk. Mais Evol montre la lumière, l'ouverture possible, l'accés vers de nouvells contrées. La beauté simple, lumineuse et à la fois si fragile d'un Tom Violence, où les triturations d'un expressway to yr skull sur lequel Neil Young aurait pu écrire une dissertation (d'ailleurs s'il passe parlà, qu'il se livre à l'essai, c'est une requète). Pourquoi Evol est charnière? Tout simplement car c'est l'essai qui synthétise le mieux la schizophrénie palpable depuis les débuts du groupe, entre violence aigu, bruitiste agressif et beauté limpide dans le choix des mélodies, feeling pop romantique et sexuel. Mais c'est aussi sûrement aussi là que Sonic youth arrive à allier les deux à la fois, en livrant des mélodies à base de violence aigue et sonique, sublimées par une aisance des choix sonores. C'est aussi le début d'une stabilité du line up au niveau batterie, qui créera un réel combo uni (premier disque où Steve shelley participa à la composition). Puis Evol, c'est aussi l'anagramme de love, là ou les démons de l'amour se rencontrent, et luttent pour en extraire la quintessence.
lundi 1 juin 2009
Sunn O))) - Monoliths and Dimensions
Monoliths and dimensions serait la première phase de construction d'une toiture pleine de failles. Le son Sunn ne veut plus rien dire, le drone non plus. Ici la richesse sonique laisse place au souci du détail, de la beauté des éléments, de la lutte contre l'humanité d'une construction difficile. LEs murs de guitares ne sont plus terriens du tout, le son vrombit de moins en moins et le feedback laisse place à la richesse émotionnelle de l'édifice. Tout architecte sait que pour construire quelque chose de grandiose, les bases doivent être solides. MOnoliths and dimension laisse place à un son cotonneux, agréable pour y séjourner. Lorsque Aghartha livre ses premieres incantations, le son se fait porteur, accueillant, en aucun cas agressif. Et même Attila et sa voix d'outre tombe nous berce, dans une incantation rassurante et onirique. M & D s'élève, ne cesse de grandir, de murir un son sans aucune limite de beauté, de tisser une quantité de samples sur des nappes de guitares mélodiques où sont déjà brodées les tapisseries d'une victoire. Les vitraux sont colorés (cuivres, vocaux feminins), et finis d'une main de maitre, au pinceau filliforme. Le souci du détail. Sunn ne joue plus dans le brut de decoffrage. Les sons nous transportent plus que nous les transportons. LEs experimentations ambiant du passé savent s'intégrer au tout, les vocaux d'outre tombe prennent tout leur sens dans la messe noire, la lumière filtre à travers les trous, à travers les vitraux. Sunn O))) n'est plus cette bête rampante des grimmrobes, mais se déroule tel une toile, une toile dont nous aurions vu les esquisses petit à petit. La cathédrale ne sera peut êtrejamais finie, car certains ouvrages architecturaux n'ont pas de point final, mais l'avancée prend tout son sens sur cette partie du travail. Sunn O))) a laissé les pioches, les maillets et les instruments lourds pour élever sa construction. Ils toucheront les cieux.
Current 93 - Aleph at hallucinatory mountain
Un joueur de flûte, un joueur de xylophone, pour servir le disque le plus psyché d'une discographie labyrinthique. Le plus rock et le plus électrique aussi, comme si la collaboration avec OM l'avait bouleversé. Des contrées sanglantes, décrites dans des morceaux sans queue ni tête, remplie de solis agressifs, d'écarts soniques fleuves, sur le retour d'un tibet plus conteur que jamais. Des délires à la réalité, des structures hallucinées qui nous perdent, proches parfois de mantras, où la moindre explosion electrique reste ejaculatoire, sur des choix rythmiques plus que percutants. Le tout reste porté par une solidité de l'ensemble, ou Tibet arrive à lacher le lion dans un zoo végétarien, où même la guitare acoustique qui lui est si chère a des sonorités indiennes, où les violons se font menacants. Finies les echappées religieuses dans sa forêt rassurante, où la vierge se ballade à poil en se tripotant les tétons. Aleph at hallucinatory mountain est cette terre brûlée, où se balladent les démons, et nous sourient, jusqu'à nous rendre fous et se jouer de notre santé mentale. Aleph en est le chef, du haut de sa montagne rouge sang il joue du clavier, debout, entouré d'une farandole d'êtres mystiques, aussi réels et palpables que nous mêmes. Vaincu, la folie et l'insouciance nous gagne, et nous partons rejoindre ses rangs, dans une douceur colorée.