Comme l'an dernier, votre servant se colle ce festival toujours mieux dosé, et toujours aussi rempli. D'ailleurs cette année est un peu plus déroutante niveau horaires, et l'on va devoir perdre des choses que l'on souhaite voir.
Notre festival commence par Dälek, soir de la victoire du triple titre du FC Barcelone, qui commence en retard pour attendre les fans de foot (sic) et nous permet donc d'arriver à l'heure (pour les non fans de foot un peu lents). LEs ayant vus le mois dernier à Montpellier, dälek balance un set bien plus rageur et expéditif (surement du en grande partie aux contraintes du festival) mais qui dégage une haine palpable et une urgence bien industrielle. Oktopus se régale de nous envoyer de gros marteaux piqueurs mélodiques et de maltraiter son microsillon pour rendre les morceaux encore plus violents que normalement. Dälek quant à lui se fait plus humain, surement parcequ'il communique, et pose avec classe sa voix sur beaucoup d'instrus de Gutter tactics et de désormais quelques classiques (je pense a Ever somber).
Pour suivre, Zu va envoyer son jazzcore cartoonesque trés pattonien (pas forcément un compliment), set duquel on retiendra quand même un excellent jeu de batterie, varié et créant une ambiance aux limite du chaotique neurosien à certains moments. Le reste est quand même ultra mélodique dans la destructure et joue énormément sur les effets d'un bassiste (sur?) triturant son instrument aux confins du possibles grace aux pédales. Un peu surfait peut être, mais le côté rigolo rend le concert pasprise de tête et rapidement prenant.
Suite à cela s'annonce le festival en plein air à proprement dire. Lighning bolt va chauffer la scéne, en sorte de clows pas si drôle que ça, et occuper l'espace sonore d'une trés belle manière à deux. Le batteur/chanteur/catcheur livre une prestation possédée, endiablée et l'on reprochera surtout au bassiste de trop en faire par certains moments. Jesus Lizard vont donc bénéficier du son fabuleux de la scéne ATP (vous vous souvenez OM, fuck buttons l'an dernier, c'était là bas) pour livrer le concert de la soirée, et un des meilleurs du festival. Mon collégue a parlé de la prestation à Paris, juste rajouter que j'ai été totalement conquis et que le fantôme du rock n roll flottait sur cette prestation au son carré. C'est donc l'heure de se faufiler sur la grande scéne pour My bloody Valentine. Je ne suis pas trop fan sur disque, je trouve ce groupe un peu surestimé, bien que plaisant et la curiosité poussait mon choix plus qu'autre chose (ouais, j'ai raté the Bug). Alors ouais, c'est plannant, ouais ils jouent trés fort, mais au dela de cette montagne d'effets pas forcément bien maitrisés (les balances étaient bien horribles, impossible de capter un seul vocal), le maitre mot est de jouer quelque chose de simple et pas trés efficace sur un son TROP fort pour le genre. Shoegaze surement, plannant surement, car ça n'est pas dégueu, mais de là à se toucher sur cette prestation aux confins de la pop et du rock noisy, il y a un pas que je ne franchirais pas. Découverte des effets? Je retourne a Psychocandy. C'est sur Aphex twin que se passera la première énorme baffe du festival, avec une aisance stylistique, rythmique et mélodique impressionante. J'ai rien compris mais jsuis d'accord. Au gré de mélodies connues de son registre, de breaks salvateurs, AFX asséne un son d'une lourdeur prenante, aux confins des genres technoides/electroniques/hardtek rendant le tout palpable. J'ai touché le son, et celui que je n'arrivais pas à attraper me lacérait le face. Alors aprés, Squarepusher et sa basse funky qui tourne un dvd, forcément ca parait un peu fadasse.
Le lendemaon s'ouvre sur Sleepy sun, sorte de rock 70 ayant mangé pas mal de black Sabbath, se la jouant fonsdé, et livrant du cool materiel pour soirées canaps. Pas transcendante non plus la prestation de Tokyo sex Destruction en open air. Les ayant vus en petite salle, leur énergie se décuplait pour arriver a te gifler, dans un mélange des stooges et de at the drive in avec un chanteur hyperactif. Pourtant assez convainquante, bien energetisée, l'espace ne se pretait pas forcément au groupe.
Redirection scéne ATP pour voir Sunn O))) jouer les robes. Enorme déception. Le début met du temps à se lancer, deux coupures au bout de 4 minutes, on se demande ou est l'arnaque. Le son manque de puissance (ouais sans boules quiès ça passait comme une lettre à la poste), j'en ai a peine les jambes qui vibrent. Puis 45 minutes de prestation, au moment ou on commencait vraiment à rentrer dedans, à se laisser submerger par un son pas du tout sumbmersif. Alors c'était cool ouais, mais ça faisait bien pose humoristique, du sunn bien second degré se foutant largement de nous en plus d'eux même. Théatral mais largement ridicule vu qu'ils ne nous ont pas mis KO du tout. Un concert de sunn ou il faiisait bon être, ca parait pas problématique?
Et c'est pas The drones qui va changer quelque chose au lourd constat. Etant déçu par des préférés, leur rock inspide participe juste ála débacle.
Heureusement, c'est Shellac qui va sauver la soirée, en chevalier, comme l'an dernier. On était prévenus, je le savais que c'était une machine live, et j'en suis encore plus convaincu. Vainqueurs par KO. This is the end of the radio.
POur boucler ce festival dense et ereintant, la journée la plus remplie nous attend, journée qui commence par un ratage de Jesu (même raison qui a fait que j'étais à l'heure pour dälek, la mollesse), puis par une prestation marrante de Plants & Animals, qui passé le côté inutile de la chose se rèvéle plutot libératrice, pour se diriger vers Neil Young. le loner est là, et c'est émouvant de le sentir si boosté. Un paquet de classiques (hey hey, my my, down by the river, cimmanon girl, Heart of gold, old man...) pour boucler sa prestation sur un rappel d'A day in the life (quand même ouais). Nostalgique, c'était notre pote ce soir là, notre pote qui nous remplit le coeur de bonheur, qui nous chante des comptines maintes fois entendues et qui nous retourne sur des morceaux épiques.
Plus long set de mon festival, il nous fera rater Oneida, concert que j'attendais pas mal et qui au vu du final avait l¡air bien explosif (ils jouaient forts eux), mais sans trop de rancune. C'est sur fond de Liars que l'on enfile la tenue de combat pour Sonic youth. Alors, a mes yeux ce concert était excellent, mais largement trop carré. Ils sont éternels, selon le titre de leur nouvel album qu'ils joueront à profusion, et ils doivent surement le rester en s'économisant les oreilles (ouai t'as vu, ils jouaient a un niveau indecemment bas). Pour des terroristes sonores ça faisait un peu teletubbies sur le coup. Puis bon, sur le rappel ils auraient pu nous la jouer moins edulcorée sur l'experimentation sonore, du genre "t'as vu on sait encore le faire, juste qu'on a pas le temps". C'était un fest, c'était de la promo, mais c'était quand même génial, rock n roll à souhait. El-P enchaine, et nous livre sa vision de la guerre. Elle se fera à base de samples. Il nous balance de tout, de lou reed à rage against the machine et les deux mc's s'en donnent à coeur joie pour jouer avec ironie sur les différents registres et caricaturer leur propre son. Bonne teuf, bien en musique. J'approuve. Le festival se clora sur une deuxieme gigantesque baffe: Zombie Zombie. Ne rigolez pas, ya tout là dedans. De l'humour, du sérieux, du Carpenter, du crotte rock, de l'énergie, de l'électronique, de la maitrise sonique, du jeu et un grand plaisir à balancer de longs morceaux évolutifs à rendre fous, et à lobotomiser ton caniche depressif. A revoir, encore et encore cette chose francaise visiblement, duo de bons geeks, dont le batteur joue aussi dans Herman Dune visiblement.
dimanche 31 mai 2009
jeudi 28 mai 2009
JESUS LIZARD & SUNNO)))
J'ai largement vanté les mérites de ce festival parisien l'an dernier grace à une affiche hallucinante pour notre capitale. Cette année je ne prends mon billet que pour le premier soir, ce qui est dommage (rien ne me poussera à me bouger pour une autre journée) mais qui tombe bien (fin d'année, tout ça...).
Problème: je n'ai probablement pas à dire grand chose de plus que ce que tout le monde en dira, de ce premier concert. Le groupe de première partie, est normalement un duo entre Simins, batteur du blues explosion et Dan the automator, l'homme derrière Gorillaz et Dr Octagon pour la mise en son, rien-que-ça-madame. A cette équation complexe, vous retirez Dan pour le live, vous ajoutez une violonosite chanteuse (qui mènera d'ailleurs un des meilleur morceaux de la prestation, simple avis), d'un bassiste, d'un premier guitariste qui joue aussi un peu de nord lead (c'est mon coté geek de matos, je précise quand je connais), et surtout, d'un guitariste qui ressemble à Ben Stiller avec une coupe de cheuveux type Caniche Royal post-sêchage. D'ailleurs un moment je finis par croire que c'est vraiment le gland de Zoolander tant son jeux de scène est excessif, poussif, ridicule.
SunnO))) sur scène, je sais plus si on en a déja parlé ici, mais c'est une messe noire qui vous tombe dessus. Je vous raconterais bien les conneries que vous lirez ailleurs type "voyage interne", "profondeur de l'âme", "noirceur insondable", "pénétrantes dérives soniques" ou autre, mais je ne suis pas d'humeur "à fleur de peau" pour vous sortir le jargon du pauvre qui se pisse dessus quand l'infrabasse de MK ULTRA BLIZZARD me ruine le bas ventre. Le concert de Sunn de ce soir est bien supérieure à celui du nouveau casino en 2005, mais moins fort, moins assourdissant. Mais la sauce prend mieux, même si SOMA reste ce guitariste classe nerd supérieur, bon gôut inclu, incapable de jouer en rythme ou en accord (!) avec son comparse Anderson, qui du coup génère à lui seul l'intérêt de voir Sunn sur scène. Bien sur que le duo est impressionnant, et entendre les personnes dans le public prêt à subir leur dépucelage pousser de grands soupirs devant le mur d'amplis quand celui-ci apparait est jouissif. Mais difficile aussi, quand du coté gauche de la scène nous prenons un retour de basse des plus asphyxiants qui soit dans l'intestin, de ne pas rire et faire abstraction du second degré revendiqué par les géniteurs de l'entité qui injecte l'épais venin ce soir.
Ce qui m'a poussé à venir ce soir, ce sont les différents témoignages concernant Jesus Lizard depuis 5 ans un peu partout: groupe culte, cité à tort et à travers par n'importe quel groupe à guitare qui n'a aucun rapport avec les inrocks. Les premiers avis suite au concert de l'ATP sont unanimes, le groupe reste cette brute de scène qu'il était dans les années 90, peut-être le meilleur groupe selon le NME à l'époque (les temps changent!!) qui perpétuerait sa propre tradition. Et j'aime bien JL sur disque, mais je ne fais pas partie du clan qui voue une adoration démesurée à Denison, Sims, Yow et McNeilly. Du coup, oué, c'est cool, fun, drole, énergique sur scène, c'est très bon...Mais on est loin de la méga mornifle promise! Certes, pas mal de groupe devraient en prendre de la graine. Lorsque j'ai vu Pissed Jeans l'an dernier, je me disais que voilà peut-être le remplaçant de JL. Je me trompais. JL est au dessus de ça. Mais je ne suis pas transcendé par le concert. Pourtant il s'en passe des choses sur scène: Yow est dans le public à la moitié de la première note, insulte Sunn et MWP, crache, tire le chapeau de son pêcheur au micro, dégomme le tee d'un malheureux, pousse les gens qui s'aventurent sur scène, fait des pompes le micro coincé dans le gosier, et surtout, assure ses paroles même dans les situations les plus improbables, sans que cela ait l'air spécialement hors du commun pour lui. Avec sa bonne tête de poivrot, Yow assure son show, pendant que derrière ça joue velu et carré: il chante presque pas si faux, et fera le coup du MJK qui fait une clé de bras à une fille qui pendant plusieurs minutes avant était à négocier la haute teneur en stupidité de son future act ("j'le fais? j'le fais pas?! Ahahahahahahahahj'crois j'vaisl'faire!!"). Hop, corrigée la gamine.
mercredi 27 mai 2009
mercredi 20 mai 2009
Enslaved - Vertebrae
N'a de black metal que son passé j'ai envie de dire. Et certains de ses fans aussi. Les autres ont fui avant d'en arriver là. Ils auraient du fuir depuis Below the lights finalement, qui était la première sommation. A quoi bon s'attacher au passé viking du groupe, qui a surement fait ses preuves en son temps, mais aurait rapidement tourné en rond. Aucune raison donc, de surcroit en connaissant la capacité du groupe à avancer, à ne jamais tomber dans une redite putassière de la précédente livraison. C'est d'ailleurs pour cela que ce groupe est si à part, si respecté dans le monde métallique. A petits pas, le groupe est allé trés loin. Etant l'un des groupes les plus blacks de la dynastie black, ayant même partagé à ses débuts un split avec Emperor, Enslaved n'en a eu que faire. Bien leur en a pris, vu ont sont restés les groupes de black originels norvégiens (mis à part satyricon et Mayhem, en gros, en passant sur les deux derniers Satyricon, taillés pour faire rêver une pucelle hongroise en mal de sensations).
Enslaved se libère à chaque fois plus de ses références, obligations, et insère à chaque fois une once d'experimentation supplémentaires pour teindre son métal d'influences progressives. Voila, le mot est laché. De black il ne reste plus rien sur ce Vertebrae haut en couleurs, Runn ayant fait la transition pour en arriver à ce degré de tons fauves. Voix claires, textures psychédeliques, oniriques, guitares et riffing plannant, Vertebrae est un peu le repaire des dieux vikings. Le buvard nordique en quelque sorte, celui qui va t'agresser par ses sonorités colorées. Puis la production est d'une justesse troublante, avec Joe Baressi aux manettes, Enslaved atteint son valhallal, largement lancé depuis trés longtemps. Quand on voit comment les premières salves avaient été lancées dans Below the light, pour porter ses fruits dans un Isa majestueux, puis pour éclater dans un Runn aux limites black, on se demande quelle saveur pourrait avoir la suite. Enslaved sera rock, floydien, à l'entente du soli de ground, des guitares acoustiques qui l'accompagnent, des constructions. Belle surprise, pour un disque éblouissant qui laisse béat.
Enslaved se libère à chaque fois plus de ses références, obligations, et insère à chaque fois une once d'experimentation supplémentaires pour teindre son métal d'influences progressives. Voila, le mot est laché. De black il ne reste plus rien sur ce Vertebrae haut en couleurs, Runn ayant fait la transition pour en arriver à ce degré de tons fauves. Voix claires, textures psychédeliques, oniriques, guitares et riffing plannant, Vertebrae est un peu le repaire des dieux vikings. Le buvard nordique en quelque sorte, celui qui va t'agresser par ses sonorités colorées. Puis la production est d'une justesse troublante, avec Joe Baressi aux manettes, Enslaved atteint son valhallal, largement lancé depuis trés longtemps. Quand on voit comment les premières salves avaient été lancées dans Below the light, pour porter ses fruits dans un Isa majestueux, puis pour éclater dans un Runn aux limites black, on se demande quelle saveur pourrait avoir la suite. Enslaved sera rock, floydien, à l'entente du soli de ground, des guitares acoustiques qui l'accompagnent, des constructions. Belle surprise, pour un disque éblouissant qui laisse béat.
Deathspell Omega - Chaining the Katechon
La scéne black française a quelque chose à part. Surement ce son qui restera à jamais gravé dans le savoir faire collectif de nos groupes. A partir de là on nous colle le côté expérimental intellectualisant, surement aussi à cause d'interviews de certains acteurs de celle ci qui sont bien fiers de cette intellectualisation à outrance. Deathspell Omega est à posteriori le projet le plus passionant (avec Blut aus nord) de l'aventure black française. Quoi de mieux pour en parler que ce dernier ep sorti l'an dernier, contenant un unique morceau. Evidemment, kénôse a plus ou moins tout dit, dans un disque jusqu'au boutiste ou trois périodes livraient une quantité d'ambiances impensables, et surtout aboutissaient le son de DSO dans des guitares acérées labyrinthiques flottantes. Ici, ils s'essayent à l'unique piste progressive, essai réussi avec un condensé d'ambiances toujours aussi bien degurgitées et un sens de la progression sonore à glacer le sang. Black metal il reste surtout cette noirceur d'apparat, et ce crachat ambiant qui paralyse l'ambiance. Puis cette sensation de ne pas réellement avancer, que la progression ne fait que s'enfoncer dans un vaste marécage sonore, ou nous perdre dans un dédale sonique.
POurtant quelque chose a legerement changé chez Deathspell Omega. Le son se fait plus limpide, les guitares, entre autres, donnent l'impression de commencer à revivre, sont moins flottantes et pesantes qu'à l'acoutumée. La production leur permet de se vetir de plus de decorum et cela rend chaining the katechon leur sortie la plus humaine à ce jour.
POurtant quelque chose a legerement changé chez Deathspell Omega. Le son se fait plus limpide, les guitares, entre autres, donnent l'impression de commencer à revivre, sont moins flottantes et pesantes qu'à l'acoutumée. La production leur permet de se vetir de plus de decorum et cela rend chaining the katechon leur sortie la plus humaine à ce jour.
Watain - Casus luciferi
Pourquoi casus Luciferi et pas Sworn to the dark vous vous demandrez? Car c'est le moment de ressortir les fonds de tiroir, et d'être sincère avec le lecteur. Même si le dernier Watain est bon, c'est surement le moins bon des trois, sorte de réservoir tubesque qui reste facilement en tête. Alors oui, Sworn to the dark est bon, mais reste le Watain le moins marquant.
Et rabid death's curse? Il lui manquera surement un petit quelque chose, au niveau de la production par exemple, ou de l'étirement des compos, pour arriver au niveau de celui ci.
Car Casus luciferi est un pavé black metal comme rarement il s'en est fait. Clinique, appuyé sur un son d'une froideur moderne pasforcément typique (on est loin de satyricon post Rebel Extravaganza ou de Mayhem post Grand declaration of war tout de même), mais accés sur la justesse du propos. Le riffing est limpide, jouant sur les rythmes et sur les coupures sonores, sur un riff qui résonne, le tout laissant en quelque sorte des espaces monstrueux pour l'incision de parties plus aigues raclant le sol. Watain livre avec rare violence des mélodies d'une beauté violente, sur des vocaux sans aucune concession. La concession, c'est surement ce qu'ils accepteront plus tard dans leur discographie, et que jusque là ils ne laissaient pas filtrer. Clinique, un brin martial sans trop l'être, Casus luciferi est noir, mais nous déclare la guerre. Et de si belle manière! Je pense à puzzles ov flesh épique au possible, ou à certains moments de gloire libérateur. Watain joue largement dans une autre cour, là où beaucoup s'inspirent du trip viking, là ou d'autres s'inspirent du trip progressif, eux reviennent à l'essence même de la violence.
Et rabid death's curse? Il lui manquera surement un petit quelque chose, au niveau de la production par exemple, ou de l'étirement des compos, pour arriver au niveau de celui ci.
Car Casus luciferi est un pavé black metal comme rarement il s'en est fait. Clinique, appuyé sur un son d'une froideur moderne pasforcément typique (on est loin de satyricon post Rebel Extravaganza ou de Mayhem post Grand declaration of war tout de même), mais accés sur la justesse du propos. Le riffing est limpide, jouant sur les rythmes et sur les coupures sonores, sur un riff qui résonne, le tout laissant en quelque sorte des espaces monstrueux pour l'incision de parties plus aigues raclant le sol. Watain livre avec rare violence des mélodies d'une beauté violente, sur des vocaux sans aucune concession. La concession, c'est surement ce qu'ils accepteront plus tard dans leur discographie, et que jusque là ils ne laissaient pas filtrer. Clinique, un brin martial sans trop l'être, Casus luciferi est noir, mais nous déclare la guerre. Et de si belle manière! Je pense à puzzles ov flesh épique au possible, ou à certains moments de gloire libérateur. Watain joue largement dans une autre cour, là où beaucoup s'inspirent du trip viking, là ou d'autres s'inspirent du trip progressif, eux reviennent à l'essence même de la violence.
MC SOLAAR-Prose combat
Dans le truc qui nous sert d'histoire du hip hop, on a souvent tendance à ne retenir que l'axe paris-marseille avec NTM et IAM (3 lettres à chaque fois, histoire de pouvoir charger niveau intellectuel derrière), l'oubli de l'ami Claude MC dans la période 93-97 (en gros, des premiers gros morceaux rap jusqu'a l'explosion médiatique et le relai de skyrock pour épouser la loi Toubon) est réccurent et pourtant injustifié. Peu après le temps où il était cool à l'école - le temps des juppes-culotte- Claude commit un premier album au nom gentiment poétique mené par une paire de single aussi niais qu'introductif de bonne humeur en mode pantalon zoulou, chapeau embarassant et toute la panoplie. Prose combat sera, et restera, le chef d'oeuvre que l'on pouvait attendre du jeune talent. De Solaar on garde l'image d'un gentil garçon, posé et doux, plutôt porté sur la recherche du mot juste. Mais c'est peut-être réduire un peu au plus simple le bonhomme qui s'illustre sur les 15 morceaux de ce deuxième long. Claude est entouré d'une équipe rodée depuis le premier et s'articule autour d'un DJ au nom qui fleure bon l'amérique (la caution true?), Jimmy Jay et surtout de ce qui deviendra Cassius, à savoir Philip Zdar et "pigalle" Boom Bass. Le travail des deux producteurs n'est pas des moindres et place la possibilité d'un hip hop français avec du corps, une sorte de paire au Paris sous les bombes qui pourtant ne sortira qu'un an plus tard. Les samples sont amples (j'écoute, je m'inspire et voilà le travail: jeux de mots vaseux), se collent sur des beats rarement surprenants mais souvent épais et langoureux. Le duo gonfle sévèrement le son sur l'ensemble des morceaux d'énormes basses, toujours puissantes et tout en rondeur. Si l'élément rythmique est parfaitement maitrisé, le reste du spectre sonore n'est pas négligé. Aubade ou dévotion présentent d'énormes claviers, spacieux, vertigineux. Sur le 9ème morceau (les curieux comprendront pourquoi je ne recopie pas le nom du morceau après avoir vérifié ça) le morceau se construit progressivement sur un empilement de léger larsen encerclant un beat sec, ce qui n'est pas sans rappeler le travail de Mick Harris. D'ailleurs, en 94 on rapprochait souvent Harris du trip hop naissant, courant que Zdar et Boom Bass semblent maitrisé aussi (les premiers massive et les débuts de portishead ont-ils tournés?! De toute façon cela reste un dérivé de hip hop). Les ambiances sont lourdes et dégage cette mélancolie typique 90's, notamment grace à l'utilisation régulière de samples de sax et de trompettes. Bien sur, la musique s'aère du gimmick via des cordes douces et blues sur "Dieu ait son âme" ou "la fin justifie les moyens". L'autre pic de production de l'album est évidemment ce "nouveau western", gonflant magistralement un sample de Monsieur Gainsbourg. Sur cette épopée sonore à part entière, Claude nous compte sa vision du monopole US via son verbe, et marque des bons points. Son mot est souvent juste, tout au long de l'album, la rime riche, imagé et juste. On sait Solaar fanatique de l'écrit et il rend justice à sa passion la plupart du temps. Ainsi il est tout à fait capable de passer de brillantes accélération bien menée qu'à de sombres jeux de mots un peu raté. On pensera notamment à "la concubine...", un des morceaux les plus datables de l'album, à la production lourde et facile où Claude y va de son mot sur la guerre (pas bien), cette dernière qui niqua Guernica tout ça, tout ça... Il parle aussi du biz dans lequel il rentre, d'un regard sur son auditoire qui trouve rapidement ses limites, de l'amour ou de ses contemporains, en nous épargnant le regard sur la situation en banlieu, sujet alors peu attirant pour les médias à l'époque tout en collant parfois d'habile verset ("allez vous faire F...non, je prefer passer outre!" grand). Sinon Claude MC est plutôt obsédé par le passé (qui lui revient comme un bilboquet), qu'il décline à plusieurs reprise, allant jusqu'à l'autoparodie. Si l'artisan du verbe baigne son disque dans la mélancolie, il trouve rapidement la limite de son discours dans l'incapacité qu'il aura par la suite à développer des choses plus pertinentes. Dès le suivant, la magie disparait, "Les temps changent" n'étant qu'une redite, sans parler des calembours, 10 ans plus tard type "da vinci claude". D'ailleurs il ne sera pas le seul responsable de cette chute puisque le duo de producteur, probablement plus motivé par le projet Cassius alors naissant, habillera de façon bien pute le "paradisiaque" qui succèdera 3 ans plus tard à ce second jet. Reste donc ce disque, un peu seul dans cette discographie aride en qualité, mais qui peut, à lui seul, justifier d'un intéret certain pour "l'homme qui capte le mic et dont le nom comprend double A".
mardi 12 mai 2009
AGORAPHOBIC NOSEBLEED-agorapocalypse
ANB, le retour. Un mec s'est barré y'a quelques temps déja, laissant la place à une demoiselle tout en rage qui hurle comme une tough girl s'égosillant sur du hardcore moshpit 2.0 dans tes dents. Sur moults passages d'ailleurs, Hull ralentit un peu le BPM et ANB semble plus proche du hardcore/metal que jamais. Mais ne vous y trompez pas, ANB reste le maitre du grind new school ultra violent, et comme le disait Broadrick, le groupe joue tellement vite que ça en devient parfois psyché. La production est ultra massive, mais le plus étonnant reste la programmation de la BaR. On savait que Hull s'appliquait tout particulièrement dans cette étape, mais désormais, l'illusion est totalement bluffante, d'autant plus qu'elle ne sonne plus comme une simple BaR, mais comme un réel batteur, Hull ayant très probablement travaillé avec des samples. Si bien que vers le milieu du disque, ANB offre un...solo de batterie! Bluffant, et ultra recommandé pour ceux qui ont un intéret dans la chose.
SCORN-Stairway 12"
Dans le genre "je suis atteint de collecitonnite aigüe, voilà un disque mono face de Scorn pas dégueu. Rien que le principe du disque ferait regretter de ne pas s'être rendu, ce soir là, au concert: tout est expliqué sur la face B du 12", et voici ce que cela raconte:
"★★★★★ Cheers for coming along to the Scorn launch night at The Crypt! You are now the proud owner of this special ltd edition one sided promo 12" by ~ Scorn. Only 250 made! The track featured is "Stairway" - taken from the forthcoming Scorn album "Gyral" (released in October '95) Your ltd edition number is → ___/250. Collectors price £50!!! Etched by Chin!!"
Ultra-Enjoy!
GRAILS- Doomsdayer's holyday
Grails est passé en peu de temps (à vrai dire, le temps d'un split) de gentil groupe de "post rock" à celui d'excellent groupe tout court, sans post ni rock. L'entité s'est développé son propre son, s'éloignant de n'importe quelle école, et s'affirmant à chaque enregistrement avec une identité bien singulière. En effet, Grails semble plus à voir avec le progressif et le rock psyché qu'avec ses petits contemporains avec qui ils partagent parfois un label. Amos et son posse dessinent une musique sans barrière, qui pioche vers la musique de film, les mélodies orientales, les rythmiques free jazz. Une pincé d'Art Ensemble of Chicago, une louche de King Crimson, une cuillière de Can, un zeste de Morricone. Le groupe tisse ainsi cette musique trouble, aussi bien dans les compositions, tortueuse, instables, que dans le son même, vaporeux, imprécis (ici, en qualité) qui semble apte aux "hallucinations sonores" comme ils se plaisent à présenter eux-même la belle affaire. Aidé ici de Randall Dunn, qui assure production et synthés analos, Grails redéfini une musique qui s'enferme trop facilement dans le cliché pour offrir un disque ambitieux, qui brise les cases de la composition rock moderne. En un mot comme en cent, ce groupe est passionnant.
samedi 9 mai 2009
SND-Atavism
Quand d'habitude je mets une photo avec une certaine mise en scène de l'objet, c'est que, tout simplement, je n'ai pas eu le choix, y'avait rien d'autres de dispo sur le web qui me paraissait utilisable. Celui ci pourra être l'exception: il me semble que cette photo met plus en valeur les qualités visuels de cette pochette qu'un simple scan de face.
SND est un groupe assez discret, et intrigant. Assez connu et respecté dans le milieu, ils sont pourtant parmis les plus discrets activistes de l'Electronique exigente et pointue -je devrais déposer cette appelation EEP...ou EPE...je sais pas. Quelques albums chez Mille Plateaux, puis Rob Hall, moitié du duo s'est occupé à d'autres projets. L'an dernier, ils ouvraient pour Autechre, et sortaient un maxi "4,5,6" aussi vite écouté qu'épuisé (et donc disponible sur ebay contre une rétine). Si j'avais trouvé leur musique sur scène un peu facile de par son hermétisme "tout au laptop", il y'avait néanmoins des agressions de maitrises sonores qui méritaient attention (le pasage de l'infrabasse qui retourne le boyau, foutrement bien planqué entre deux morceaux, rappelez vous!). Curiosité "on". Finalement, Raster Noton vient à la rescousse de l'auditeur désespéré et sort ce nouvel album. SND y fait ce qu'on pouvait attendre d'eux: une musique electronique...exigente et pointue! Minimalistes, les compositions s'articulent autour d'idées simples et progressent lentement vers d'autres formes, comme des glissements électroniques passant d'un plateau sonique à un luxuriant geyser digital. Froide, la musique l'est, mais propose une sorte de mélancolie presque impalpable tant elle apparait sous entendu derrière la rudesse des structures. Derrière un hermétisme évident, grouille en effet une sorte de plaisance auditive qui n'est pas sans appeler -excusez le raccourci- l'album amber d'autechre, ou encore un boards of canada mais qui aurait viré la chaleur analogique pour essayer de faire sonner un oscilloscope avec leurs propres règles. Ce qui se dégage c'est qu'au bout du compte, la formule fonctionne et que passé une première écoute qui peut dérouté, l'album amène l'auditeur loin de là où il pensait se rendre: vers un disque passionnant, extrêmement bien construit et obsédant, mais dans le bon sens du terme.
Si ce magnifique album vous tente, je ne peux que vous conseiller de vous le procurer via le label directement, car les magasins le revendent une fortune dûe au prix de l'import.
Curiosité "off".
dimanche 3 mai 2009
VENETIAN SNARES-Filth
Funk avait un peu joué le jeux du "retour de l'electro rave à l'ancienne" l'an dernier avec detrimentalist, qui multipliait les sons de vieilles bornes arcades mais aussi des sons de bécanes empruntés aux premiers morceaux techno des années 90. Bref, l'an dernier , il y'eut ce retour de l'ancien son electronique avec son album, mais ausis la réedition de Basic Channel, ou encore le dernier Prodigy qui affichait la même mine. Aussi, quand on a vu la pochette de Filth et que, de surcroît on avait lu le titre, on pouvait penser que le ton allait considérablement se durcir chez Funk. Et pourtant, pas vraiment. Les sons sont moins jouasses que sur le précédent, mais la débauche de beat et de breaks en tout genre est moins virulente que sur le précédent, comme si le rythme s'était calmé tandis que la bassline s'était déchainée. Alors certes, il reste cet esprit gabber à la yahourtière mais VS continue de proposer une vision différente de son trip sonique à chaque disque, et bien que la TB soit dans le formole, visiblement, cette démarche est tout à son honneur.
KODE9-Black sun/2 far gone
Kode9 fait parti, à mon sens, de ceux qui ont prouvé qu'il était possible d'imposer le format album pour le dubstep. Car le disque sorti précédemment avec Spaceape avait cette touche supplémentaire, cette aura qui lui conferais une légitimité à rester dans la durée, à dépasser le cadre du simple maxi, au même titre que de trop rares albums. Jusque là, si vous passez régulièrement ici ce discours ne vous est pas inconnu. Mais il faut croire que, simplement, les artistes de ches HyperDub ont ce petit truc en plus, cette capacité à ne pas pondre juste des suite de morceaux où finalmeent pointe l'ennui passé les 5 premières plages (Distance, Pinch, 2562...). Bref, nous n'avions pas chroniqué le disque de Kode9 mais il fait parti des excellents albums du genre, une réussite totale de par ses ambiances travaillées, ces voix soufflées discrètement comme toiles de fond. Kode9 revient en solo avant un album à paraître cet été avec ces deux faces gravés. Le beatmaker livre deux titres qui sortent les mêmes sons old school type jeux vidéos de l'album, mais les colle à des rythmiques plus cadencé, plus riche, orné de percussions digitales venant gonflé le beat premier. Une jolie sensation mélancolique se dégage de ces deux plages, courtes, comme vous l'aurez compris.
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