samedi 25 avril 2009

CYPRESS HILL- Stoned raiders


On est quand même rarement méchant sur ce site, et pour une bonne raison: vu qu'on ne nous envoi pas de promos, on chronique ce qu'on se procure (légalement la plupart du temps). Et sincèrement, se payer des disques de merde ne fait pas franchement parti de nos loisirs. J'ai pourtant fait l'incroyable, redonné une chance à un album que j'avais soigneusement planqué, genre dans l'endroit le plus rude de chez moi pour dénicher un disque, avec l'espoir de ne jamais retomber dessus. J'aurais pu choisir n'importe quel autre disque de Cypress, mais non, il fallait que ce soit celui-là. Pourtant je crois bien être capable de trouver des qualités à Skull & Bones, pourtant loin de fracturer une patte à un canard. J'aurais pu parler de temple of boom, leur chef d'oeuvre mais ça sera pour plus tard -demandez pas quand. Mais non, par je ne sais quel concours de circonstance c'est celui-ci que j'ai été déterrer. En effet, cette semaine j'ai entendu des gens dire du bien de ce disque, alors que j'étais resté sur l'idée d'un album plutôt raté. Verification. le fait est que tout dans cet album est embarassant, si bien que si je le pensais peu aboutit à sa sorti, maintenant il n'y a qu'une seule possibilité: c'est une merde. Tout dans ce disque est mauvais, Cypress tourne à vide, ils se parodient eux-même, B Real devient non plus un MC intéressant de par sa voix mais plutôt une sorte d'élément des plus pénibles à écouter. Muggs, le patron du posse conçoit des instrus plates, sans le moindre intéret. Les morceaux en général sont niais, le groupe imite Cypress Hill en faisant du remplissage: un mauvais morceau typé metal en ouverture, riff zéro degré, une reprise/coda de "how i could just kill a man", ou encore un morceau retrospectif un peu laborieux. Les mecs de fear factory sont mis à contribution pour les parties rock, Bobo fait les batteries, et un morceau plutôt pute avec MethodMan et Redman: Rien de mémorable, au contraire. Sur les photos du disques, tous se sont laissé pousser les cheveux. Visiblement, c'était une période difficile pour le crew.

lundi 20 avril 2009

ZENI GEVA: Pan!


Je me rappel quand le dernier album de Zeni Geva est sorti, la bio promo commençait par "Zeni Geva are legends". Aujourd'hui -soit 8 ou 9 ans plus tard, le temps passe tellement vite- aller voir ZG sur scène c'est être sur d'aller voir des légendes. Noise depuis le début, brut, composé de KK NULL, le nom qui arrache un sourire aux plus scéptiques, le noise maker japonais himself, de Tabata, ex boredoms et du batteur originel, également artisan chez Ruins, Zeni Geva foule le sol Parisien -ou presque- après une tentative avorté l'an dernier suite à des problèmes familiaux. Je passerai vite sur Stuckometer, j'en attendais plus de ce groupe que la salle a bien vendu sur son site, car je crois qu'en ce moment, le free rock bruyant abstrait et surtout aproximatif ne me fait ni chaud ni froid, si ce n'est que ça m'ennui et que pendant tout leur set, mentalement, je me demandais comment ça se passait entre un promoteur et ce genre de groupe pour boucler une soirée. Ils sont payés pour ça? Derrière, ZG enquille sauvagement, avec un son d'une extrême lourdeur -par rapport à cette sympathique salle, on peut en déduire que dans une plus grosse structure, le trio aurait tout brulé sur son passage. A l'heure ou tant de groupe se tente à une noise qui peut vite pêcher par quelques maladresses, Tokyo envoie une de ses plus brillantes comètes, une de celle qui affiche une maitrise du son, une éxécution exemplaire. Du coup, pas la peine de palabrer des heures sur ce set majoritairement articulé autour du dernier album en date, car simplement, le niveau de ce groupe est au dessus du lot, largement. En un mot comme en cent: Zeni Geva are legends.
ps: On me signal que j'ai oublié de parler du public. Ceux qui passent régulièrement ici savent une chose: je suis un poissard, dès qu'un casse couille vient en concert il me trouve, et se fout à coté de moi. Pire encore , il me poursuivra si jamais je tente une évasion. Cette fois-ci ce n'est pas un mais plusieurs indigènes. Une tribu, car comme le disait Alan Grant au début de Jurassic Park: "ils se déplacent en troupeau". L'équipe nous a prouvé l'interet d'avoir des drealocks - pour des coups de fouets- et d'avoir bien manger a la cantine étant petit -la graisse collante, ca dissuade. Je ne parlerais bien sur pas de la consommation de houblon, signe distinctif des plus beaux énergumènes. Je finirai par dire que l'hygiène et rock'n'roll reste quand même deux notions qui peuvent ne pas aller de paire, car comme me l'a si bien fait remarqué Monsieur Drago pendant un de leurs exercice Decathlon: " En plus ils puent!".

vendredi 17 avril 2009

VENETIAN SNARES aux caves Lechapelais


Ambiance techno crust teuf-moi-non-plus-j'y-étais-pas-en-94, défilé de dreadlocks, sarouel, Queshua, sketchers et treilli Celio*-finalement la geekomunity electro qui martèle a plus de lien avec celle du hardcore punk qu'elle ne pourrait le penser. Moults première partie (quelques bonnes pistes de la part de Krumble, même monsterX) puis le Canadien enchaîne et va plus loin que les autres, un truc en plus, ça marche mieux, ça sonne moins gabber thunderdome à la Yahourtière, même si ca bourre du beat dans un genre des plus délicat. Le fun. Aussi percutant qu'en disque, le son en plus, les danses embarassantes aussi.

jeudi 16 avril 2009

(HED)P.E.- s/t


Y'a quelques temps, mon collègue sous forme de défi avait décidé de causer d'un des rares bons disques de Néo Metal. Rares? Oui, il y'en a eu quelques uns, vous pouvez les compter sur les doigts d'une main, même en ayant perdu des doigts, mais à condition d'exclure la formation de Chino Moreno. Les noms? Le premier LB, l'unique (à ce jour) Snot (et encore, on est vraiment plus proche d'un punk-metal/funky qu'autre chose), et ... le premier album de (Hed)PE-responsable de cette immonde pochette qui vous a probablement froissé la pupille, en plus de rentrer facile dans le top 5 des visus les plus laids jamais osé. La formation Californienne dépose sur un album aussi discret que fantaisiste une suite de compisitions tordues, qui tout comme le groupe Floridien au même moment s'affranchie complètement du format chanson pour étaler ses compositions jusque dans des outros indéfinies, des breaks sans fins, confus. La guitare se mèle aux samples de façon troublante, sort de son cadre d'instrument rock et va tacler les sons SF (en relation aux paroels type "conspiration partout") en passant par la case WahWah si chère aux beastie boys qui ne doivent pas être le dernier de la liste "inspirations". Le son de la batterie, tout en tension et en précision marque une rythmique très légère (qui ne déborde pas) et maitrisé, qui se couple à de profondes basses très loin des grosses baveuses délivrées par le rock noise de la même époque. Helmet devrait cependant demander des royalties? Y'a de l'idée. En fait ce disque, tout comme la bande à Borland jouit d'une certaine approche innocente de la musique, presque originale puisque ces morceaux se construisent de tout et de rien et, au risque de me répéter, sortent du cadre de la composition classique, mais se relance continuellement d'accidents sonores. Le DJ n'est bien sur pas innocent dans l' approche particulière du groupe, sorte de pirates dreadlocké (pas encore à l'époque) qui jette les disques qui ne lui serve plus dans la foule en concert et fait du skate entre les autres membres quand ses platines ne sont pas sollicité. En fait (hed) pe éxécute sur ce disque un album...fun. Pas prétentieux, la musique du combo s'articule autour de thématiques distillées par un chanteur qui aurait presque toute légitimité à pratiquer ce rap/metal/reggae maladroit puisqu'il est un des trop rares "minorité visible" avec le gazier de Candiria à officier dans le genre. Problème, les gimmicks ne passeront pas le cap du "difficile" second album, le groupe se perdant en facilité pré-metalcore avant de se perdre tout court dans un turn over des plus hallucinant. Ce disque, sorti en 97 (rappel toi les chemises attachées bien jusqu'en haut avec un dickies) demeure cependant une sorte de sous-beach boy orienté metool rap pas dégueu, mais aussi un exemple de créativité pour pleins de jeunes gens qui dans leur garage, reprennent encore une fois Killing in the name. Audacieux.

mercredi 15 avril 2009

100% DYNAMITE! Dancehall reggae meets rap in New York City


Soul Jazz a déja été évoqué ici. Si vous ne vous en rappelez pas, il y'a une chose de sur: c'était pour en dire du bien. Car ce label est excellent, mené par de vrais passionnés de musique au sens large, très large. Les mecs derrière Soul Jazz piochent dans les plus obscurs bacs à disques (ceux de leur propres magasin, sounds of the universe à londres?) pour dénicher perles rares, très rares, 7" épuisés et pressé à peu d'exemplaires. Non, ils ne vont pas à la recherche de références d'AmRep, mais plus vieux encore, genre premier 45 tours de Throbbing Gristle ou dubplate de Lee Perry (dans l'idée). Voyez? Ils sortent depuis plusieurs années des compils qui suivent des thématiques précises (les débuts de l'acid house, les dub du studio one, le post punk brésilien, les premiers disques DIY, le funk de la new Orleans, les premiers enregistrements hip hop de la grosse pomme etc...) toujours accompagné d'une trame graphique propre au label: coloré et à la limite du mauvais gout, mais quand même agréable et toujours bien documentée. Alors certes, tout ne peut pas intéresser le chalant chez Soul Jazz, mais prendre le simili risque de se plonger dans une de leur compilation est la quasi certitude de s'ouvrir à de nouveaux horizons tant ce qui domine ici n'est finalement pas le style mais l'amour de la musique. Le dernier exemple en date est cette excellente double compilation des formations qui ont mélangé hip hop et reggae à New York (only). Vous n'êtes pas franchement du genre à vous enquiller ce genre? Pas grave, vous avez quand même de grande chance d'apprécier ce double. SoulJazz déterre des trucs aussi obscurs que Fu Schnikens, Mad Lion, Lady Appache ou même Shaggy, le même looser de Boombastic, qui dans ces premiers essais imitaient le cheval en beuglant sur des beats minimaux et enragés. En démontrant que le dancehall peut être agressif et créatif, les productions massives des morceaux compilés ici forment un ensemble cohérent et invite à découvrir un genre quasi inexistant (finalement). Bref, une compil Soul Jazz dans toute sa splendeur: indispensable et singulière.

DISTANCE- Repercussions


Après une écoute succinte au casque d'un magasin qui me poussa vers la caisse avec le disque en main, je pensais que Planet µ s'était spécialisé dans la violence y compris dans ces signatures dubstep. Que nenni, même si les corones de ce brave DJ sont effectivement parfois moulinées par une pédale de distortion, la musique de Distance est quand même plus délicate que celle de Jamie Vex'D, pote de label, ou que de Mr Harris, leur maître à tous -quelle drole d'obsession on fait ici. Distance semble typiquement le mec qui s'est interessé aux musiques électroniques suite à son incapacité à intégrer un groupe de metal. Bref, encore un metalleux contrarié. Et quelle option avait-il, ce pauvre bonhomme, si ce n'est celle de trafiquer un fruityloop pour se faire plaisir? On vous le demande. Second album ici décliné sur deux disques: un premier qui semble être purement l'album, un autre une sorte de ...compilation de single (?). Le premier fait son rôle d'album, se construit, monte, redescend, bref, tout le travail "dramatique" tout en tension de l'érection d'un album, envisagé tel quel, alors que le deuxième rassemble un amas de morceaux allant du bon au passable, comme ce terriblement mauvais misfit qui mélange violons classique et guitare trash old school- qui a dit "indigeste"?? Comme souvent dans le genre, les maladresses peuvent largement faire passer un album de bon vers "dispensable", ce qu'est exactement ce disque, à défaut d'être mauvais.

GODFLESH- songs of love and hate+love and hate in dub+in all languages


Broadrick s'évertue à dire à qui veut bien l'entendre que son dernier projet, Jesu, est bien plus libre que Godflesh ne l'a jamais été. Peut-être que monsieur Flesh devrait prendre un peu de son temps pour se repasser les bandes de songs of love and hate. Bon, l'espingouin en a déja parlé, et il était même étonné que je n'en ai causé avant lui. Semi-réparation, l'essentiel a déja été dit. Cet album reste néanmoins un des sommets de Godflesh, celui de l'intégration parfaite d'éléments plus organiques (comprendre la batterie de Brain Mantia) dans la musique plus industrielle du duo Green/ Broadrick. Le son du duo se réchauffe, moins froid et clinique que le précédent Selfless. Le groove refait une entré fracassante après une premier immersion dans Pure. Et la fin de l'album offre un de ces moments où les anglais, de manière inattendue, pose un morceaux des plus mélodiques, puissant, où la voix de Broadrick, à la limite de la justesse, guide le magma sonique, préfigurant ainsi une large partie de ce qui se prostituera plus tard sous le nom stupide de "post hardcore".

A peine cet essai transformé, Broadrick et Green, toujours dans ce projet sans liberté (sic) dilate leur version "rock" d'un alter égo "dub" qui renforce le coté rythmique déja extrêmement présent sur l'original. Le son y est cette fois colossale (suis-je un des seuls à déplorer la production de l'original qui aurait pu être un poil supérieur?), la basse de green vrombit comme jamais, ramone le bas du spectre toujours avec cette délicatesse de bûcheron qui, encore une fois, fera largement école plus tard. Si les voix peuvent devenir cette fois-ci hors de propos-ou tout du moins singulières- Love and hate in dub demeure un album primordial dans le parcours du duo, et pose ainsi un album de remixs des plus interessants.

Enfin, ce petit coffret de misère proposé par EAR"beurre dans les épinards"ACHE ressort aussi le plus que dispensable "in all languages", dvd regroupant un ensemble de clips tous miséreux, avec peu de moyens. Presque aucun interet, sauf pour le fan hardcore, mais qui n'entache en rien l'intérêt de se procurer cette boite pour l'ensemble, puisque les albums de godflesh deviennent de moins en moins évident à dénicher.

Et si, à l'occasion d'un ATP, Green redonnait signe de vie pour nous pondre une reformation évenement de Godflesh (et la france de rester sur le carreau pour une tournée éventuelle)?

mardi 14 avril 2009

FIEND-Agla


Alors que le genre se sursature de groupes médiocres qui jouent plus mal les uns que les autres - car il ne faut pas mentir à nos lecteurs, savoir repéter un seul riff pendant un morceau de 7 minutes n'est en aucun cas une prouesse technique- Fiend fait plaisirs aux oreilles et conforte le consommateur que cette fois, ces deniers n'ont pas été vainement perdus dans un "disque de plus". Avec un line-up assez hallucinant (composé d'anciens... non laissez tombé, vous l'avez déja lu partout) Fiend dépose une poignée de compositions qui vont piocher dans le doom stellaire, inspiré et surtout magnifiquement branlé. La voix d'Heitam, pote d'Adam Jones (je voulais le placer) et MC de Senser (notez avec quelle subtilité je vous amène tout cela pour simplement dire que ça brasse large) va s'encanailler loin de ces performances de frontman techno/hip hop/rock pour aller piocher du coté d'un Ozzy dépossédé du blues originel, accompagner par l'incroyable frappe de Monsieur Doucet, celui la-même qui par son savoir faire rythmique faisait en grande partie et à lui seul une des forces de Kickback (sur scène comme sur les 150 passions). Accelérations, breaks, China placé tout en puissance, Doucet habille et dynamise les compositions tissées par le quatuor tout en aisance et martèlement. Les deux autres qui se partagent les 10 cordes présentes -Heitham assure aussi quelques guitares- ne sont pas en reste, mais ce qui reste en tête, à la sortie de ce trop court disque, c'est qu'il y'avait un moment qu'un disque du genre n'avait pas été simplement ...bon!

jeudi 9 avril 2009

Oddateee - Halfway homeless

It's the O, the O, the double D, the A to the T to the triple E. Elle nous marquera celle là. On aimerait tous se présenter de cette façon. On aimerait tous avoir autant de références aussi. Et de bon goût dans le métissage de celles ci. Cet album est frais, il suinte l'urbanité. Il vient du bronx, de là d'où viennent tout ce qui nous a façonné (des baggys à la violence, des drogues à la critique de la société). Quelque chose est touchant chez cet homme, dans sa façon d'aborder des thématiques souvent surjouées, mais terriblement réelles. Oddateee raconte sa vie, crache sur tout et pas grand chose, laisse transparaitre une rage anxieuse et triste. Son flow d'ailleurs nous rappellerait presque des grands noms du Wu tang, de la maladie de Ol' dirty bastard à la classe de Method man. Puis ce jeu sur les ambiances, cette variété assumée, entre electro industrielle, beats ravageurs, piano, ambiance plus groovy (Ricans) ou ces nappes éreintantes (Godbody, pagan baby). Oddateee donne l'impression de faire partie de notre bagage hip hop depuis trés longtemps car indéniablement il surfe sur des acquis (c'est sensé être négatif si c'est bien fait?). Il sonne vrai, terriblement généreux, et c'est pour cela qu'Halfway homeless s'impose comme un des disques hip hop de l'année. Wake up son this is just a dream! Mais alors un trés mauvais (Not even one).

Made in Mexico - Guerillaton

Yo soy hijo de la revolución, pendejo. Que os den por culo a todos y que se vayan a la chingada estos gringos. He quedado claro wey? Que nunca más vea tu pinche cara por aqui.
Mitigé. Forcément sur papier ça fait rire. Mais de suite le son fait moins rire. De la no wave, du noise rock joué avec des rythmes latino (et c'est même pas qu'un truc alléchant, vrai de vrai sur les envolées lyriques). L'ex guitariste d'Arab on the radar use du côté aigu de son instrument, des sons saccadés, assez similaires tout au long de la galette, terriblement groovy et péchus. Le courant passe rapidement, c'est assez easy listening de bout en bout, en quelque sorte un Mc lusky ayant mangé trop de frijoles et de chile. Par dessus la maitresse de cérémonie réhausse le niveau total avec des vocaux complétement possédés et variés, incantatoire, délirants, chuchotés ou même criés.
Le gros problème, c'est que sur la durée, ça a fortement tendance à nous fatiguer et a répéter la même sauce. Et ce qu'on aime dans le bon chile made in mexico, c'est justement que jamais deux n'ont la même saveur, même si les deux piquent. Ils auraient gagné à livrer un ep plus cohérent et moins lassant.

mercredi 8 avril 2009

Doctor Flake - Minder surprises

On l'affuble de tous les noms, de toutes les comparaisons possibles, de toutes les etiquettes inimaginables entre abstract et cie, sorte de dj shadow français (lu quelque part, vous ne rêvez pas). Avec ce Minder surprises, il faudra se résoudre à l'évidence, trip hop lui convient bien. Surement du à cette intrusion de guitare, de feeling pop, de vocaux et d'ambiance sexuelle qui nous rapelle evidemment le mezzanine de Massive attack. Cette chaleur on la retrouve tout au long d'un court album qui ne s'use à aucun moment, se livre facilement et soutient la comparaison avec ses précédents efforts. On virevolte entre certaines ambiances, en commençant par cette reprise de la BO de requiem for a dream (decidemment cette chanson fait fureur dans la scéne française, on repense à l'hommage live que lui a fait Ez3kiel sur son versus tour). Richesse des instruments, variété des ambiances, on navigue entre un mélancolique fightclubbing et des morceaux plus rageurs, où la rythmique hip hop (let us play with your brain, eclarcie) se mélange parfois à la rage d'un flow (hip hop tourist). Finalement ce doctor flake n'invente rien, on rapprocherait les samples et les morceaux de pleins de groupes différents. Mais il reste frais, et s'écoute tout seul.

Khanate - Clean Hands go foul

Ya quelque chose de pourri dans le royaume. Tout ce temps pour sortir cet epitaphe douloureux, chute de sessions de Capture & Release, tout ce temps pour le retoucher, tout ce temps pour l'améliorer. Tout ce temps pour livrer l'oeuvre la plus aboutie de l'entité doom/pré doom/post doom/apocalyptique la plus interessante de toute la masse des projets de O malley et compagnie. Khanate marque quelque chose de différent, Things viral nous l'avait prouvé en son temps. Khanate est un peu le depottoir public, la catharsis ultime, la tension jamais déchargée. Et ici ils poussent encore plus loin. Dubin et consorts restent fidèles à eux même, poussent toujours le vice des silences à leur paroxysme, l'intensité du son suivi d'un rien qui rend le son posterieur encore plus intense que le précédent. Mais quelque chose dans les textures est largement différent, plus blindé d'effets, plus travaillée, moins évident, encore plus rampant et vicieux. Le tout est moins lourd, bien plus ambiancé et donc d'autant plus glauque. Plus retenu, plus sobre, plus maitrisé aussi surement, Clean hands go foul explore des contrées où n'était jamais allé khanate: certains riffs se font même plus bluesy, des distortions, des reverbs passent plus dans les aigus, la rythmique se fait plus bruitiste, moins calé, jouant sur la variété des textures possibles (importance des cymbales). Dubin se ballade toujours au dessus de ce magma haineux, de ce désert d'amour, en éructant comme jamais, possédé comme à son accoutumé. Le dernier Khanate, mais surement le meilleur. Et ca n'est surement pas ce morceau fleuve final qui me contredira, cauchemardesque comme peut l'être un disque de megaptera, éreintant car plus proche de l'ambiant que du doom, khanate est allé bien plus loin, pour la dernière fois...

Mi Ami - Watersports

Avec un nom de groupe pareil, un nom de disque pareil, ça sent la future hype. Et qu'est ce qu'elle serait meritée. Parceque j'ai rien compris. Il t'arrive quelque chose de fort dans ta gueule, tout déconstruit, sans aucune concession, des mélanges de partout, et pas des plus mauvais, sur une difficulté des structures plus que déroutante. Imaginez Talking heads qui aurait copulé avec un groupe psychédélique, à tendance funky. Ouais c'est ça en fait, les Talking heads modernes. On pourrait en dédier un chapitre dans American Psycho. Et c'est pas ce chant sous hélium complétement délirant (qui a dit irritant? reecoutez moi ça) qui me fera dire le contraire. Ya du meurtre dans ce disque, de la folie non contenue, ou plus sournoise (Pressure). Puis la continuité est trop forte, nous avons à faire avec une seule piste, de ce post punk tribal funky halluciné, qui virevolte avec les émotions pour mieux nous lacérer ce qu'il nous reste d'agressivité. Aprés je mets mes oreilles au calme, promis.

The Prodigy - Invaders must die

Alors c'est pas moi celui qui en parlerai le mieux, et c'est pas moi le premier qui en parlerai. Mais bon, le collègue ayant parlé du live, et de Invaders must die sur sa sortie single, je me colle au disque, car ça commence à faire quelques temps qu'il tourne. Et le temps fait son effet avec ce disque. Au tout début on trouve ça pas terrible, voire complétement faisandé, kitsh à souhait (les claviers sont des fois insupportables, certains vocaux hispanisés dignes d'un des pires morceaux de makina: refrain de take me to the hospital) ou resucés. En même temps Howlett nous avait déjà quasiment tout dit sur Music for the jilted generation, dans un disque d'une densité accablante et d'une richesse sans fin pour l'époque toujours aussi actuel dans une musique rapidement obsolète. En 2004, le AONO avait plus que déçu, suite à un fat of the land en forme de cercueil d'inspiration, mal caché par une ribambelle d'invités qui rendait l'écoute entière fatiguante.
En 2009 Prodigy renoue finalement avec le plaisir, avec ce qui les caractérisait depuis le début, la folie des beats, des changements rythmiques, cette fusion rock/punk/electronique/dance allant à l'encontre de l'intellectualisme, véritable teuf sur cd, rassembleuse et fédératrice. C'est un peu tout ça à la fois ce invaders must die, du chanteur reggea de thunder, au retour de la voix dance féminine de warrior's dance, de la folie mélodique qu'est take me to the hospital, le funk groovy de colors, ou même l'hymne house que peut représenter Stand up. Invaders must die n'est rien de plus que du prodigy version 2009, au sommet de sa forme, donc rien de bien décalquant pour ta face vu que de l'eau a coulé dans les musiques electroniques dansantes depuis music for the jilted generation, et que pleins de groupes se sont accaparés ce créneau electro/rock. Mais il faut quand même dire que malgré des premières écoutes laborieuses, ce disque nous met tous d'accord sur l'arrivée, et laisse bien loin les justice et autres fatiguants suiveurs. Contrairement a AONO, Howlett a renoué avec l'inspiration, l'envie de renouer avec sa passion pour la teuf musicale.
En prime, un objet plutot classe, qui contient un dvd un peu light mais plaisant, surtout pour les vidéos live de world's on fire et warrior dance. On y voit le potentiel live de ces morceaux (décrits par l'autre à paris) et surtout un prodigy toujours aussi en forme. Pour les clips de Omen et Invaders must die, les vidéos sont belles, mais j'ai encore du mal avec invaders must die.
Rien de nouveau, rien de moderne, mais le retour de l'efficacité qui caractérise ce groupe depuis pas mal d'années. Il m'aura bien eu au final...Pourtant c'était pas gagné.

mardi 7 avril 2009

Dälek+Oddateee@Rockstore (Montpellier)

Pas trés original de suivre une chronique par une autre, à croire que l'inspiration ne coule plus. En même temps, si je me permets de chroniquer l'écho provincial de ce concert au nouveau casino c'est sûrement car certaines choses seront à ajouter ou nuancer par rapport a la torgnole parisienne (visiblement).
Déjà on a eu le droit à notre salle quasiment vide, et bon, déjà que le rockstore n'est pas forcément la meilleure salle que j'ai fréquentée, vide elle laissait une sorte de malaise palpable. Puis c'est aussi tout ce public non hip hop , qui venait surement à son premier concert de hip hop en majorité.
Et c'est sûrement d'ailleurs sur ce point là que Dälek revient aux sources de from filthy, dans ce retour au hip hop, aux bases old school qui forme son son et ses origines. Fini les premières parties de groupes de post rock/core hypes, dälek s'entoure d'Oddateee qui vient pour nous parler du "real hip hop". Le gazier m'avait pas forcément marqué sur cd, avec quelques moments cools mais une ambiance sonore un peu lointaine. Bon, Montpellier ne dérogera pas à la règle, on aura notre session DJ, plutot cool d'ailleurs, avec du scorn, du dälek (!), un peu de dub, un peu de ragga, de dancehall, et même du missy elliott (sic). Mais bon, il aura pour mérite de chauffer le peu de monde présent pour lancer sur sa propre prestation (des plus cheaps) ou il s'accompagnera tout seul a l'aide d'un mac. Bon alors le mec est visbiblement enchanté de cette tournée, et il nous fait bien rire, ya même de trés bons passages, virulents et haineux, mais certains gimmicks deviennent repetitifs: tuons notre ex girfriend, NY sucks my dick, gimme a O to the double D to the A to the T to the triple E. Ouais, ok.
Mais lorsque Oktopus s'empare des machines, le son prend une ampleur agressive, quelque chose nous assaille. Déjà, la puissance sonique, mais aussi et surtout a quel point les samples vivent pendant que cette guitare nous triture le cerveau. Les samples sont ronds, ricochent mais nous agressent de face, comme une autoroute que nous prendrions en contresens. Peut être qu'ils auraient pu jouer encore plus fort (lorsqu'on voit la puissance sonore developpée sur le dernier morceau ou tout le crew se retrouve sur scéne) mais déjà quelque chose etait eprouvant.
Je rejoins Damo d'ailleurs, quelque chose de haineux, de noir, dans le flow plein de venin, dans ce bidouillage de samples toujours poussées a l'extreme. Vivant, le set evolue peu à peu vers quelque chose sans concession et d'une agression sans aucune pause. Dälek ne communique pas, il nous laboure juste ce qu'il nous reste de discernement. Surement trop court (je ne sais pas ce que le set a reellement duré ailleurs) du au manque de public, aux problemes de micro, et surtout legerement frustrant car on en demande toujours trop, on aurait voulu qu'ils nous rendent sourds, à vie.

mercredi 1 avril 2009

DÄLEK+ODDATEEE+VUNENY


Vuneny, je crois, ouvre. C'est marrant. Ca ressemble à Picore, mais aussi un peu à plein d'autres trucs lourds et langoureux, du trip hop qui aurait viré le miel en somme, et accessoirement, ça me fatigue. J'aimerais m'enthousiasmer pour ce genre de formation, mais ça me le fait pas. Long, terriblement "déja vu" -même si c'est destiné aux oreilles- et basé sur des constructions inexcitantes. C'est rude mais pas méchant, j'aimerais y mettre du mien, 'voyez?
Oddateee avait déja acompagné Dälek y'a 5 ans lorsque le trio (à l'époque) ouvrait pour Isis et Jesu (et abbattait tout simplement LA prestation de la soirée). Il vient ici présenter son deuxième album après un premier discret mais sympathique essai, mais scinde son set en deux parties distinctes: une dédiée aux platines et une à ses propres morceaux. Si la seconde est sympathique, la première fait son petit effet, mix élégant et habité de hip hop classique (Cypress Hill, Ghostface) et de titres plus singulier (dont un de Dälek) et bruyant. Classe, le hip hop sur un gros sound system dégage toujours une puissance bienvenue. Pas de temps mort, pas de répis, Dälek, Oktopus et Destructo Swarmbot enquillent sur le set du pote au "triple E" façon 36 tonnes dans les gencives. J'ai bien du voir le groupe une dizaine de fois sur scène, ce soir l'ambiance est différente, il y'a quelque chose de vengeur dans l'atmosphère. Oktopus confiant lors du soundcheck semble avoir retrouvé la fougue d'il y'a quelques années et se bat à nouveau seul, saute, regarde très mal les premiers rangs et les provoque derrière son poste de controle. Le son du dernier album prend l'ampleur qu'on pouvait attendre sur scène, amplifiant encore l'épaisse couche sonique du groupe. Au bout de 3 ou 4 jets issus du gutter tactics (j'en profite pour revenir vite fait sur l'album: il est enfin disponible en vinyl et l'objet est magnifique: doubles 12" colorés et paroles incluses!) Spiritual healing vient s'imposer comme le genre de classique qui fait forcément son effet dans une salle survolté au même titre qu' Ever Somber. Et la salle souffre des attaques d'Oktopus. Chose peu évidente car pas obligatoire chez eux, ils assurent tout de même un rappel premièrement avec Atypical stereotype, extrêmement lourd, puis subversive script avec Oddateee accompagné du guitariste de Picore (!). Pose Hip hop ego trip pour le fun, la salve finale achève les oreilles les plus résistantes. C'était fort mais pas encore assez. Dälek a été grandiose, comme d'habitude, mais une dose de surprise, une énergie d'antan s'est à nouveau incrusté dans le set. Bref, une excellente surprise (?)!