mardi 17 mars 2009

Alain Bashung - L'imprudence

Je me balladais par cette journée ensoleillée dans ce parc, en plein été, verdoyant et d'une fertilité à toute épreuve. L'optimisme se décantait sous mes yeux et la vie déroulait. Béat d'admiration et de bonheur, j'apercevais au loin ce labyrinthe décoratif, dans ce jardin à l'anglaise. Typique amusement puéril, faux défi que de trouver le centre, puis d'en ressortir, je me décidais à rentrer dedans.
En pénétrant, mes sensations se sont brouillées, je ne comprenais pas bien ce qu'il se passait. Impossible de ne pas angoisser. Le temps au beau fixe la minute précédente passait à l'orage, mais un orage qui avait déjà eu lieu, ce qu'il reste d'un cyclone en quelque sorte. Humide, moite, le temps devenait suffoquant de lourdeur. Quant au décor, au moment précédent d'un idylle naïf était devenu dévasté, désolé. Pourtant, je ne pouvais pas m'empécher de continuer à m'enfoncer dans ce labyrinthe, qui paraissait de moins en moins accueillant, et qui n'avait plus rien de rassurant. Opaque, je ne voyais rien, le brouillard enveloppait les dernières visions que je pouvais avoir. Comme happé, j'essayais pourtant d'aller encore plus loin, à tâtons, en m'agrippant aux bordures qui s'amolissaient au contact de mes mains, qui se dérobaient. Les contours se faisaient de plus en plus flous, il était impossible de se situer. Je commencais à suer abondamment, et une certaine peur s'emparait de moi. Mais elle perdait face à cette curiosité malsaine, faite de fascination morbide. Je finissais même par m'assoir et par observer alentours les déluges visuels qui m'étaient proposés. Ce que je prenais pour désolation était en fait d'une richesse sans pareil, faite de subtilité et de souci du détail. Ces sensations s'introduisaient en moi sous forme de mots visuels, de métaphores de mots, de jeu sur la langue que je ne soupconnais pas possible. Tout cela prenait peu à peu un sens, et quand je commencais a me glisser au plus profond du labyrinthe, que je croyais en effleurer certains contours, il s'échappait encore plus loin, devenait encore plus sombre, encore plus glauque. Ce n'était même plus un labyrinthe mais une sorte de puit sans fond dans lequel je tombais peu à peu, sans jamais pouvoir atterir. Tout au long de la chute, j'observais un grand panel d'images, toutes plus évocatrices les unes que les autres, toutes plus riches en sens pour moi. Je croyais comprendre, je croyais pouvoir m'aggriper à ces images pour stopper la chute, mais les bords se fissuraient au moindre contact, provoquant l'effondrement des contours. Une chute que je croyais sans fin. Lorsqu'un souffle de vent me rappella l'entrée dans ce labyrinthe qui n'en était pas un, me rappela le soleil, la vie que je croyais disparue. Ce souffle de vent en quelque sorte balayait tout ce que j'avais vécu, et je me retrouvais encore une fois à l'entrée, de l'imprudence...

All the stars are dead now, RIP.
"La où la ruine n'a que faire de la mélancolie"

lundi 16 mars 2009

PRODIGY-dans la trogne


50€ le billet, fallait pas compter. De toute façon, à moins d'avoir voyagé, il est impossible d'être français et d'avoir vu Prodigy sur scène depuis une plombe. Dernier passage recensé? 98 à Belfort, et pour la capitale faut remonter à 97. On parle de "retour" mais ils ne se sont jamais arreté même si deux d'entre eux ne se sentaient plus trop vers 2004. Ca arrive. Bref, on va faire court niveau présentation car ceux qui lisent attentitvement ce site auront compris que ce groupe est estimé (pour au moins 50% de la rédaction) ici bas. 12 ans donc sans un signe de vie pour les parisiens, eternels raleurs insatisfaits qui ne se déplaceraient pas de toute façon pour un "dance act". Ou pas. Alors forcément, quand ils montent sur scène (ce qui est finalement arrivé après vicarious bliss, misanthrope pousse disque sympathique, et south central horrible duo qui font de petits gestes frénétiques de poulets malades en singeant justice et se croyant evil après avoir trituré une série de MP3 dans un multi effet, blindant leur mix de breaks toutes les deux mesures, vide, inutiles, à vomir!!), même si je n'y croyais pas, il se sont fait ovationner. Je l'esperais encore moins, le groupe va jouer fort. Très fort. Les basses sont ultra présentes, peut-être trop, à tel point qu'il devient dure de respirer (!!) dans les premiers rangs. World's on fire ouvre le concert et pose la base d'entrée de jeu pour ceux qui l'ignorent encore: prodigy sur scène entame une guerre que vous perdrez de toute façon. Un tank vous passe sur le corps, mad max dans la sono écrase tout, à vous faire perdre vos légumes mesdames, à vous rendre impuissants vous messieurs-la perte de légumes n'est bien sur pas exclue dans votre cas. PUISSANCE!!! Liam Howlett s'agite comme rarement derrière ses machines, combat son armada de synthés, semble tout donner-quitte à surjouer, après tout c'est de la musique électronique. Oui, Prodigy a fait le choix de faire de ses concerts un monument live en privilégiant le coté impressionnant et l'aspect spectacle massif plutôt que l'obscurantisme classique du DJ recroquevillé derrière son système computer. Pas l'ombre d'un doute, on aime ou pas mais tout cela dégage une telle puissance qu'il est difficile d'affirmer, sur ce terrain précis, qu'ils ont une concurrence viable. Le batteur tape comme une brutasse et soutient les rythmiques improbables de Monsieur H, le guitariste fait voler (pour de vrai cette fois) sa guitare- ambiance de guerre. Contrairement aux tournées précédentes, Keith Flint semble plus investit dans les lives du groupe, ne quittant que rarement la scène; mais il semble aussi un peu crevé de cette tournée qui ne semble pas prête de s'achever. Maxim est le MC possédé, le voodoo people à lui seul, incroyable de présence. Les yeux des "invaders" surveillent méchamment la scène pendant qu'en dessous, entre deux flashs stroboscopiques à rendre aveugles s'abbattent breathe, Big gun"comanche" down, firestarter, warrior's dance, their law, soit un mix efficace d'ancien et de nouveau-pas un seul morceau de AONO, soigneusement évité, même le très classique Spitfire. Sur les morceaux les plus lourd du groupe (Poison ou l'impressionant remix de breathe qui suit l'orignal) le son devient extrêmement épais, dense, étouffant. Les basses de Poison pressent la cage thoracique. Diesel Power en rappel s'impose comme un morceau hip hop à la densité magistrale pendant que Smack My bitch up et sa rythmique sèche et lourde lamine les énergies restantes. Enfin, prodigy rappellent en bauté qu'ils sont là depuis 91 déja avec out of space, tube undeground des raves anglaises. Non, ils n'ont pas de concurrence sur ce terrain: la guerre sonique. Ils en demeurent les rois. Impressionnant.

mercredi 11 mars 2009

WATCHMEN


Réaliser l'inadaptable, pari audacieux ou pas, reste un film qui existe (enfin ou déja) et qui a tous les arguements pour dynamiter le train-train quotidien du blockbuster d'action. De la BD adulée (posons la base: je fais parti de la geek-omunity qui attendait le film) on attendait un long métrage raté car forcément ambitieux et forcément robespierre-esque dans sa nature même, celle qui allait obliger Snyder à couper des tronçons entiers du pavé de Moore et de Gibbons. L'histoire? Faut-il faire affront en écrivant quelques mots à son sujet? N'importe quel autre site internet l'a déja fait au même titre que des centaines d'autres en articulant plus ou moins toujours la même chose: super héros/uchronie/violence/humanité/Nixon/Nucléaire. Les avis? Etrangement enthousiastes du coté presse et cinéphile, plutôt mitigé coté fan, et scandaleusement (mais logiquement) descendu coté génération bas-du-front. Evidemment, il ne fallait pas s'attendre à une réussite parfaite car le matériau de base est d'une densité telle qu'il faudrait des pages et des pages pour éclaircir toute la richesse du boulot Anglais. Mais de toute évidence ceux qui ont pris l'habitude de qualifier Snyder de bourrins plus par habitude que par réel arguments sont également dans la même erreur que ceux qui rentrent dans la salle de cinéma en espérant voir du bonhomme en collant foutant la grosse branlé à du méchant dégoulinant. Musique habilement choisie, Dylan, Cohen, Wagner, Glass habillent le film de façon trop présente pour certain, c'est un point sur lequel je ne trancherai pas: Il faut voir de beaux clins d'oeil quand les viet-namiens se font atomisés et il ne faut pas avoir peur de rire de la scène de cul du film, Hallelujah! On reproche aussi à Snyder ses ralentis: c'est à dire qu'on doit en compter une dizaine en tout et pour tout dans un film de presque 3 heures: crions au scandale, y'a de l'abus. Il est d'autant plus drôle de voir que le générique, unanimement salué par contre est lui... entièrement au ralenti. Ceci dit, je conçois tout à fait que ce procédé puisse user, mais de là à souligner ceci comme un act de bourrinisme...

On dit que Snyder a vidé le contenu de la BD:il était évident que 3 heures allaient être insuffisant, et qu'un film (vous savez, au cinéma, il est impossible de faire pause et donc de s'attarder sur une case ou un plan, et de bénéficer ainsi de la même possibilité de contemplation que sur l'oeuvre ultra foisonnante de Gibbons) devait faire dans le concis. Réjouissons nous, l'édition "director's cut" fera pas loin de 3h30. Alors oui, le chapitre en palyndrome, par exemple, en pati. L'approfondissement du personnage de Laurie passe à la trappe et la révélation quant a sa filiation avec le Comédien, sosie d'iron man, tombe comme un cheuveux sur le cake. Pire encore, un des passages les plus brillants est sauvagement amputé: la relation et la séparation Rorschach/ Malcolm n'est ici que résumé à un entretient maladroit. Et enfin, Veidt, personnage central finalement du livre est raté, le plus mal loti au niveau ressemblance film/bd, et son role final apparaît claire dès les premières secondes- a mon sens, et bien qu'il garde ses caractérisqitues essencielles: être le méchant qui veut la paix, mais surtout l'ennemi d'un nouveau type que même les années 90 n'avaient pas encore pris le temps d'adapter à leur fiction: celui qui possède le capitale et les ressources.

Reste un Niteowl ambivalent, impuissant (au sens propre) sans son déguisement, bedonnant et ridicule, incarnant l'épopé Batman dans ce qu'elle a de risible et maladroite; Rorschach, un des personnages de fiction parmis les plus passionnants de ces dernières années, et Dr Manhattan, sorte de super-superman atomique misanthrope et depressif. Vous pensiez voir de l'action, vous verrez une poignées de secondes à vous faire serrez les fesses (les scènes gores, peut-être discutables), entre de nombreuses minutes à observer le mythe américain version Yuppie (pour l'époque) s'effriter sous vos yeux pendant qu'un omniscient se pose des questions, nu, bleu, sur Mars. Et si Snyder a du couper pour faire court, il ne s'est pas privé de livrer une oeuvre extrêmement fidèle, qui prend son temps (je ne parle pas des ralentis, plutôt de quelques plans contemplatifs bien amenés) et qui pose les différentes questions que Moore soulevait dans son oeuvre sans trop devoir amputé l'idée générale. On soulignera une fin changé par rapport à l'originale, largement discutable mais qui se veut également plus vicieuse à mon sens. ce film n'est pas parfait mais il est ambitieux, il à de la gueule.

Coil - The new Backwards

Deuxième édition. Dérive nocturne, manque total de discernement. Un traitement autre que light est prôné. Impossible de ne pas revenir aprés coup sur ce qui a été dit...par moi même. Revenir, pas vraiment, plutôt ajouter. The new backwards n'est pas juste une enième livraison d'un Coil hyperactif, d'un chrisopherson archiviste de la mémoire de John balance, ou minutieux avec des souvenirs. Ce disque représente bien plus qu'une galette pour fan en manque.

Ceci est mon testament,
Je soussigné John Balance, désigne Peter Christopherson comme légataire universel. Peu de choses d'ailleurs, une grande part de tristesse, de difficultés, mais quelques vocaux, et une longue carrière faie d'alchimie sonique sans précédent. Ces bandes sont tout ce qu'il reste de moi, dans une dernière course effrenée vers la beauté ultime extraite de la laideur. Travail d'orfèvre dûment buché par ce stakhanoviste de Peter, je laisse derrière moi l'une des plus belles aventures de la musique moderne, l'une des plus poussées, des plus abouties. Pas vraiment ma dernière fanfaronnade, plutôt ma dernière introspection. Poussées à l'extreme, mes névroses sont catalysés par les instrus toujours plus riches de Peter. La science du langage, cette capacité à parler avec les sons, a créer et a détruire des toiles toujours plus ambiancées. The new backwards est ma dernière signature, notre dernière signature sous le nom de Coil (ou non...). Grandiloquance dans les sonorités rampantes, agencement de textures improbables, de rythmiques faite à base de rien, de cercles sans aucuns centre, la plus grande laideur aboutit à notre plus grand bonheur mélodique. Qu'il est facile de poser n'importe quelle partie vocale dessus. Peut être avec un certain manque de cohérence, je n'étais pas là pour en vérifier et en modifier les aboutissements, mais elle sont bien là, d'une rare vérité, sincérité. A fleur de peau, souvent ecorchées, mais toujours rendues belles par la grandeur de la toile de fond, par son apaisement, par son côté spatial et lunaire. Impensable. Religieux. Profane. Profondément tranquille, quitté de toute crainte. Tel un pendule le son se fait insistant, et chaque apport révèle le précédent, chaque aboutissant montre au grand jour les tenants. Musisque du corps, en rien cérébrale, viscères mises à nues, d'une sensibilité exacerbée. Je te et vous lègue Coil, mon seul enfant.

vendredi 6 mars 2009

Jex Thoth - Jex thoth

Jex thoth, improbable disque marquant. Aucune révélation musicale, aucun changement dans ce qui se fait, aucun écart stylistique. Du trad doom. Et trad, pour une fois colle juste au genre. Traditionnel dans la façon de pondre des riffs, tous plus efficaces et pesants les uns que les autres, traditionnel dans la façon d'agencer quelques claviers par ci par là, pour rendre leur musique suffisament psychédélique. Proche des climat de Reverend Bizarre dans la lourdeur moderne, mais largement plus proche du early Black sabbath, celui que tant de groupes plagient jusqu'à plus faim, sans jamais livrer un seul truc digne d'interêt depuis St vitus. Traditionnel encore, car les ambiances sont pesantes, légérement moites. Et pourtant ca reste d'une fraicheur impensable au genre actuellement. Depuis trés longtemps un disque n'avait pas parlé si vite, ne s'était pas livré instantanément pour rester valable passée les premier morceaux. Non, encore plus fort Jex thoth enchante, au fur et à mesure, les athmosphères se transforment en hymnes hippies, plus qu'en ballades funéraires. La lenteur même des guitares est plannante, aidée par cette section de claviers, mais aussi et surtout par la voix de la chanteuse (Jex Thoth) qui livre un récital d'une beauté quitté de tous les carcans doom (pas besoin de growl içi, ou de suraigus barbants enchainant sur un solo encore plus barbant). L'essence même du doom, voire du métal, comme l'entendait Black sabbath: suffisament sombre et noir, mais aussi suffisament haut en couleurs, bardé d'aparâts attirants et faciles. Jex thoth nous parle, nous fait même flotter au gré des diverses ambiances, qui congruent tous vers le même point: la beauté de leur musique, la lumière dans la lourdeur. Mélodique, facile d'accés, mais forte en ambiance, voila la musique de Jex thoth, les vrais héritiers de Paranoid.

Scorn - Stealth

Mick Harris. On pourrait discuter largement du gazier, que ça occuperait des pages et des pages. On retiendra sûrement en plus de sa présence sur Scum, Painkiller avec Zorn et laswell, qui nous a livré les plus beaux moments de gloire de la musique extrême dans un guts of a virgin dejanté au possible et dans un execution ground apaisé, ambiant, aux confins du jazz, du dub, et de la musique enervée. Fondateur.
Et scorn, sorte de fascination pour la rythmique, pour la musique electronique underground, pour toute cette musique obscure et torturée, où le rien remplit un tout. Au gré d'albums fondateurs, Mick Harris est élu pape du "dubstep" (ouais jla reprends à mon collégue cette phrase) et Scorn devient le projet phare pour toute cette scéne anglaise emergeante, ou même son collègue Kevin Martin dans the bug ralliera la cause. Dubstep ou pas, là n'est pas la préoccupation principale à l'écoute de ce nouveau Scorn. On reconnait la patte d'Harris, cette fascination pour les boucles obsédantes, mais quelque chose a durci chez Scorn, quelque chose sonne plus fin du monde qu'avant. Encore plus froid, viscéral qu'avant, Stealth peint des paysages ravagés, sans aucune vie au gré des beats et des infrabasses. Le rendu sonne encore plus lent, maltraite encore plus l'auditeur, sans l'agresser, vu la douceur et la richesse des beats. Rampant, Stealth tisse peu à peu quelque chose de post industriel, de marécageux, sorte de sables mouvants dans lesquels on s'enfonce peu à peu sans rien pouvoir y faire. D'ailleurs jolie métaphore pour un Mick harris qui s'adonne autant à la pêche qu'à malmener ses machines, il nous noit dans un déluge de sonorités riches et minimales. Une fois lancé, c'est un peu une course haletante au ralenti, un labourage de crâne sans aucune concession ni goutte de luminosité. Mick Harris va encore plus loin.

My dying bride - The lies I sire

On passera sur la pochette, qui finalement est tout ce qu'il y a de plus moche, typo typiquement métalleuse, collée sur des couleurs plus blanches qu'à l'accoutumée, remplie de clichés, mais bon, My dying bride n'est pas le groupe qui les évite. Pourtant par le passé, sur 34,788% complete, le groupe avait su se renouveller, changer cet écueil, et le reste de la discographie déclinait unmétal depressif à travers de différents choix stylistiques.
Pourtant, My Dying bride risque de livrer le disque le plus chiant de 2009, le plus vide et le plus imbitable sur la durée. Sur le précédent opus déjà, on sentait ce côté chiant, qui était effacé par quelques compos valant la peine, ou MDB arrivait à reproduire la magie qui les caracterisait, romantique, accolé à un riffing épico depressif. Içi, encore une fois exit cette schizophrénie qui nous avait tant plue sur The light at the end of the world, entre passages enervés, voix blackisantes et moments de pure tristesse. Stainthrope oublie qu'il peut crier, à part sur a chapter in loathing, bien poussif et mal amené. Les compos quand à elle sont redondantes, fatiguantes et d'une longueur malvenue, entre riffs aigus mal placés, breaks qui débarquent comme un cheveu sur la soupe (pas la peine de sortir le violon à des moments inutiles hein, on vous en voudra pas). Reste toujours ce chant de Stainthrope toujours aussi majestueux et grandiloquant, mais qui perd en intensité à pleins de moments (Sanctuario di sangue et son chant à la hetfield, quel gâchis). Impossible de ne pas s'emmerder, de surcroit quand la production rend le tout encore moins passionant: je pense à ce sont de batterie fisher price, qui cache une rythmique peu inspirée, à ce riffing trop lourd qui cache un manque de poids sur la durée. My dying bride tombe dans son propre ecueil, veut jouer du My dyng bride ce qu'il y a de plus pur, mais au final livre un disque encore moins glorieux que Saturnus et son veronika decides to die, caricatural et ereintant de manque d'inspiration sur la longueur. Cette chronique arrive tôt, certes, mais My dying bride vient de signer le disque de trop, celui qui clôt définitivement l'attrait que l'on pouvait avoir pour le groupe et qui s'est éteint avec songs of darkness world of light. Redites poussives, marquées par un grand passé doom death, MDB n'est que l'ombre de lui même tout au long de cet opus mal ciselé, mal emballé, pas terminé, pas inspiré, chiant comme la lune.
Il aura une place dans le top de 2009, pour sûr...

lundi 2 mars 2009

LE MUSCLE CARABINE - TROISIÈME GORGÉE


Ceci est une revue regroupant un ensemble de dessinateurs/illustrateurs de bandes dessinés (indés) dans un magnifique format gigantesque-du genre à éviter de s'endormir avec ça sur la trogne, réveil non garantie. Les 40 pages de cette revue sont composés de dessins tous sombrement indépendants et rigoureusement ésotériques, pour ne pas dire que ce genre d'illustration est aride de par l'omniprésence du sexe ou de corps désincarnés qui invitent à une contemplation solitaire des plus étranges. On retrouve notamment Michael Kupperman, Laurent Lolmède, Frédéric Fleury, Muzo, Robert Crumb, Y5P5, David Sandlin, Blex Bolex, Francesco Defourny, Chris Hipkiss, Daisuke Ichiba, Xavier Robel, Aurélie William Levaux, Jonathon Rosen, Ion Birch, Bruno Richard, Anne Van der Linden, Mïrka Lugosi Gilles Berquet et Stéphane Blanquet. Ce dernier édite l'oeuvre et signe la couverture. Blanquet est responsable, entre autres, de la pochette de Nonstop il y'à quelques années, ou encore de sérigraphie sortis chez TTDMRT. Outre le livre même, est également fourni un supplément détaché et surtout, un 7" où Williams Burroughs vous parle directement dans votre cerveau.
Un très bel objet.

OXBOW-lover ungrateful


Pour ce premier 7" solo de leur carrière, Oxbow a raté son coup: pochette anecdotique, son qui ferait tout juste des envieux chez cromagnons -ou Robedoor- où le groupe éxécute en acoustique un morceau tiré de nacrotic story et un autre de "an evil heat" avec zéro fougue. Pour fans hardcore exclusivement. Une fois n'est pas coutume: gardez vos sous!

JOHN FRUSCIANTE- the empyrean


Quiconque écoute la musique avec ses deux oreilles a remarqué depuis belle lurette que les potentiellement excellents red hot chili peppers ne font aujourd'hui que sortir de magnifiques objets tout juste bon à caler un vieux meuble, et le CD lui-même peut alors servir de cure-ongle de luxe. Il n'en va pas de même pour les rondelles en solitaire de l'excellent John"bras ruinés"Frusciante qui systématiquement, à chaque sortie, renforce le bien qu'on pouvait penser de lui. Il a certes atteint un sommet avec Ataxia au coté d'un (ex??) Fugazi, il n'empêche que sa musique oscille joliement entre rock minimale et pop au confin d'un psychédélisme doux, non aggressif mais bien possédé. Cette fois-ci, même la pochette met en garde: John, même en solo n'est pas tout seul; dans sa tête, ils sont nombreux. Au delà de quelque maladresse (dark/light, mauvais gout gospel/ boite à rythme antillaise sur fond de remake de Mavin gaye), on se dit qu'entouré de mec comme Flea, il ny'a aucune raison pour qu'un jour, les RHCP refourguent un disque écoutable.

PORTISHEAD- Machine gun


Si le monde de la musique est blindé de frileux, voilà une poignée d'adeptes qui se sont pris la mornifle la plus brutale et constatablement étrange de ces dernières années. Du groupe de Bristol, on retenait une musique aux ambiances jazz de club enfumés mais polie, de musique de films langoureux mais appliquée, et d'une connaissance du hip hop qu'on aurait volontier plus rapproché de Guru que de Flavor Flav. 10 ans de silences (j'insiste sur le S à la fin) qui se retrouvaient saccagés en moins de 5 minutes* par ce martèlement sincèrement industriel et faussement organique (comprendre " ça ne suinte pas le 2.0") où la voix, seul fil conducteur commun de la brillante décénnie passé se retrouve blessé par balles entre cette ligne sèche et ses claviers agressifs-minimalisme allant jusqu'à la pochette représentant une capture visuelle du studio où l'on peut distinguer un mouvement obscur devant un synthé modulaire. Le tapis de scratch à laissé place à la puissance digitale du sampler, le film n'est plus un polar des 60's mais un film d'anticipation des 80's. Ils ont osé le sortir en single. Quand on voit comment peuvent se comporter les fans de Reznor quand celui ci ne sort pas sa guitare, il ne reste plus qu'a saluer l'audace de ces 3 anglais.

*Ce single 12" monoface était sorti en format classique avant l'album, mais se trouve aussi en édition limité, ainsi que dans la box qui accompagne l'album.