Toujours dans cette optique Hip hop moderne, salissant les flows avec des sonorités électroniques, voire complétement spatiales (on pense au dernier Antipop Consortium), Cadence Weapons balance en 4 minutes refrain envolé se frottant à des couplets crades, avec basse groovy puis basse salie. La formule marche divinement d'ailleurs et son électronique crado offre un écrin parfait à son flow lassé. Vu la lourdeur et la saleté des basses distordues, on s'attendait en voyant "dirty version" à quelque chose d'encore plus massif voire noise, te collant une mornifle d'infrabasses. Pourtant la dirty version est en fait une version beaucoup moins massive
du morceau, bien plus électronique d'ailleurs, où la voix se pose en contre poids total face aux sonorités foutraques.
A l'inverse Speech Debelle joue dans une cour largement moins artificielle et cette londonienne vise à faire passer un message d'un hip hop beaucoup moins bardé d'effets. Sur
better Days, les instruments sont foncièrement rock, avec cette guitare acoustique, ces quelques notes parsemées et cette batterie qui cogne drolement bien. Le flow de Speech Debelle (c'est une femme, pour enlever tous les doutes) est intelligible et se rapproche parfois dans les sensations que procurait Illmatic de Nas, version européenne. La musique est foncièrement pessimiste, les mélodies entetantes (guitares de Where do we go?) sont le support des paroles dites conscientes de la demoiselle, peignant un tableau de sa propre vie. Quelque chose de foncièrement adolescent donc, que l'étalage de desespoir sur mélodies tristes, mais à part deux trois violons en trop, les deux morceaux du maxi (declinés en radio edit tronqué comme à l'accoutumé et en version instrumentale pour Better days) sont efficaces. Il manque encore un peu de mordant à cette demoiselle pour que l'angleterre ait leur Casey. (Big Dada)
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