David Edwards est un artiste fascinant. Depuis le premier disque de 16 Horsepower jusqu'à aujourd'hui il mène sa barque musicale là où il veut. Il fait sensiblement la même chose à chaque fois, tout en le faisant sonner differemment. Les influences restent les mêmes, comme si le gazier habitait dans sa campagne américaine, qu'aucune actualité musicale ne le touchait et qu'au final il se repassait inlassablement ses vieux vynils poussiéreux. Ses vynils de country, de folk, d'americana, mais aussi de quelques canons de post punk et de new wave. C'est pourtant faux, David Edwards bouge, tourne avec ses groupes, vient même nous visiter dans notre vieille Europe, et doit donc obligatoirement faire des rencontres. Mais rien ne fera basculer sa vision et son parcours. Un parcours qui semble tout tracé, qui semble savoir où il va qu'importe ce qu'il se passe. David Edwards ne politise pas son discours, sa musique. Il ne la salit pas avec les modes passagères. Sa musique est religieuse, et ce depuis le tout début. Woven Hand est la dernière incarnation de la vision de cet homme, de ce shaman moderne. Rien de bien différent que sur Mosaic, qui était l'apogée de l'art de Woven Hand. Rien de bien différent donc, mais pourtant chaque morceau laisse une trace indélébile dans nos oreilles et dans notre coeur. Un message de spiritualité, gravement nostalgique et sacré. Woven hand a la foi. The Threshingfloor est cette musique de bouseux qui ont appris à croire et à exprimer leur penchant. Cherchez la spiritualité où vous le souhaitez. Il n'y a de Dieu que là où on veut bien le trouver. C'est là le but d'une expérience mystique d'ailleurs. La terre d'où l'on vient, le respect pour cette nature qui nous entoure, et qui est la présence de Dieu ici bas.
Encore et toujours un artwork cartonné pas forcément compréhensible mais fascinant, ces choeurs poignants, ces intonations d'une rare justesse, ce langage parfois incompréhensible. The Threshingfloor respire, c'est un être vivant qui s'exprime, au travers de sa folk mystique et apaisée. Les tourments de 16 Horsepower ont lègérement disparu. Woven Hand a trouvé sa voie, et ce grace à la voix et David Edwards, souffle divin sur une musique désolée. Quand Edwards chante, ce sont 10 chants qui s'expriment à la fois. Une production, des effets, jamais je ne comprendrais d'où provient cette sensation mais ce n'est pas un mais dix Edwards qui te cernent de toute part. Aucune fausse note, aucun passage à vide sur cette musique du coeur, qui atteint des moments de grâce palpables, notamment sur behind your breath. La vérité est dans cette musique, fascinante et à la fois si simple. Ca n'est d'ailleurs pas pour rien que Woven Hand reprend cette fois ci non pas Joy Division mais Truth de New order, présente sur Movement, le premier disque postérieur à la mort de Ian Curtis. Froide et clinique, Woven hand lui redonne un corps qu'elle ne possédait pas, fantomatique morceau sur lequel plannait la mort d'un être cher. The Threshingfloor est une force, un levier. Son principal artisan est un prophète.
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