Si ce billet ne s'était pas effacé trois fois de suite il aurait surement été plus complet. Mais critiquer un disque aussi volatile que celui ci fait que chaque billet en devient différent. C'est aussi cela qui est fascinant, que la musique à l'image de son artwork soit finalement une déclinaison de visions des mêmes sons où l'impression d'un flou artistique à base de juxtaposition extrème se fait plus fort avec le disque qui avance. Aix car le compositeur a crée ce disque par chez nous, à Aix en Provence, dans un parti pris artistique plus que fascinant, bien que pas forcément novateur. Les sons s'additionnent par couche, et les boucles se superposent de manière à créer une répétition pleine de brouillard où l'entité finale n'a rien à voir avec les pièces prises une par une. Ielasi developpe une alchimie lors de ces morceaux à priori remplis de rien, d'un minimalisme concret. Cette sensation que 1+1=3, par le savoir faire de son créateur, et là où ces sonorités parfois nauséabondes, parfois insipides sont mises en boucle, le traitement en devient foncièrement différent. Les ingrédients de cette réussite sautent aux yeux. D'abord le son. La production est claustrophobe et donne cette sensation de ricocher contre les murs d'une pièce minuscule, ce qui crée une sorte de symétrie qui en vient à faire des rappels de sonorités. Deuxièmement, le choix des rythmes qui animent ces boucles sont jazzy, et sont en parfaite corrélation avec cette production feutrée. Pour finir, le parti pris artistique est respecté et la mission est réussie. ielasi nous prouve qu'une succession d'images peut créer à elle seule son sens selon la manière dont on les agence.
Musicalement vous me direz? Ielasi copule largement avec les disques de Coil les plus feutrés et les plus répétitifs. Imaginez une sorte de mélange de leur période time machines avec l'apaisement des sonorités des music to play in the dark. Un disque qui remplit ce cahier des charges existe d'ailleurs: Astral Disaster. C'est aussi un des tous meilleurs Coil. Rajoutez à cela un souffle plus contemporain, beaucoup plus plannant et parfois dansant, et vous obtenez un objet inatendu qui se place au sommet de vos disques de chevet nocturnes.
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