L'an dernier sortait le nouveau disque du loner, la suite d'un album jamais sorti: Chrome Dreams, retour sur la sortie du personnage le plus marquant de l'histoire du rock.
D'ailleurs, beaucoup ne l'admettent pas. Ils pensent que Young resuce la même formule usée depuis des années, avec des albums qui ne décollent plus depuis sa période faste du début des années 70. Déjà, ça serait oublier Arc, ce manifeste de musique noise, ou Deadman, ce drone complétement rachitique dans la forme. Et de deux, il est facile de critiquer un vieux de répéter les mêmes schémas en sachant que 80% de la scéne métal essaye de pondre des riffs aussi interessants que le faisait Black Sabbath. Puis finalement il n'y a rien a justifier, que ceux qui n'aiment pas Neil Young ne l'écoutent pas car de toute façon ils ne sauront et ne voudront pas apprécier ces complaintes de l'homme libre, et ceux qui l'aiment le venereront. La dernière personne qui cherche à se justifier est bien l'auteur lui même, qui compose avec cet insatiable besoin de jouer, d'exprimer ses sentiments, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et tout ce qu'on trouve dans cet album est d'une beauté imparable, pleine d'espoir, de mélancolie romancée, pas surjouée pour un sou. neil Young se livre de bout en bout, des parts d'histoire, des moments de vie. Au niveau stylistique il ne s'impose plus aucune barrière. Certes il n'inventera plus rien, entre les ballades typées Harvest (beautiful bluebird), le son plus rêche de Rust never sleeps (spirit road) et l'espoir naif de after the goldrush, ou la sobriété réaliste de sleeps with angels. Mais il s'en moque, et nous asséne avec classe des morceaux tout aussi efficaces les uns que les autres, avec un masterpiece de 18 minutes (ordinary people) ou s'entremêlent passages plus rêches et optimisme candide.
Et lorsqu'il regarde le chemin parcouru (The way), les choeurs d'enfants appuient cette candeur et cet apaisement. Et plus sincère c'est, plus beau ça se termine. A aucun moment ne guette l'ennui et depuis Sleeps with angels le loner ne nous avait jamais autant gâté. On en redemande.
[Macho)))]
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