lundi 13 juillet 2009
Nonstop - J'ai rien compris mais je suis d'accord
Frédo c'est ton meilleur pote. Malheureusement pour toi (ou pour lui visiblement), il est en hôpital psychiatrique. Alors tu le visites de temps en temps. A chaque fois, il te raconte des histoires. Toi, tu t'empresses de les noter, car tu veux les méditer à la maison. Et t'as raison, parceque tu comprends pas grand chose à ce qu'il raconte. Déblaterrer des abérrations, énumerer de manière cohérente. Le problème avec ton pote Frédo, c'est qu'il est fou, et lui il le sait, il l'assume. Alors il déconne avec, rebondit avec les mots, joue avec ton cerveau. A chaque fois que tu ressors de ces visites, c'est un peu la fanfare dans ton crâne. Une fanfare hallucinée, à la gloire du retournement cérébral. Les boucles électro bondissent, reviennent en boomerang, tapent sur un beat qui lui même écrase des riffs de guitare (à parier qu'il y a Serge de Noir désir la dessous...). Ca virevolte, le ton qui avale des cigales, dans ton cerveau en maillot de bain. T'as plus qu'à te rhabiller d'ailleurs. Puis les premières visites, elles t'emmerdent un peu. Il te présente ses potes: Flipper le dauphin, Carlos et ses chemises hawaïennes, R2D2 le robot cuistot expert en brochettes. Frédo c'est un garnement. Après, il tisse des histoires dessus, il a le don de t'embrouiller. Déjà que cette fanfare te ravage le crâne, si en plus il faut disséquer ce qu'il essaye de te dire... Alors ouais, au début il parle mais tu l'écoutes pas. Puis peu à peu c'est l'hypnose, ses talents de conteur t'ouvrent l'apétit. Tu mélanges un peu tout d'ailleurs. Une histoire de batman qui mangeait une ostie, ou de marathon dans les orties... Enfin, tu sais plus trés bien. Mais quand les mots, le message commence à devenir insistant, tu commences à comprendre que c'est sûrement pas Frédo le fou, mais toi, eux. Frédo, il apelle appelle au secours, sous son côté cynique branleur. Frédo, il te met en garde. Frédo, il te propoe d'inverser le miroir pour voir les choses dans le bon sens. De suite, tes visites elles deviennent moins drôles. T'as un peu peur quand tu vas le voir. T'essayes de le calmer, de le rassurer, mais au fond c'est toi qui finis par appeler à l'aide. Parceque t'es paumé, parceque t'as peur, parceque ca te file la nausée de réalisme. Parceque comme l'étranger de Camus qui comprend pas trop ce qu'il lui arrive, comme Céline, comme Ionesco, toutes ces absurdités sont des gros molards et finissent par te mettre d'accord. D'accord pour réaliser, pour assimiler que c'est pas drôle, que c'est pas un divertissement, pas un match de foot, pas un grand spectacle. C'est la télé nationale présentée par des castors cannibales, c'est ta famille bâillonée et sodomisée en direct devant toi. Ton pote Frédo, il va plus loin que son pote ado Michniak, il va plus loin que ses oncles maboules Diabologum. Il a vraiment tué quelque chose, qui n'est même plus de l'art, et quand bien même ça en serait, on s'en foutrait. Ton pote Frédo, il t'a fait prendre conscience que c'est toi qui es à l'hôpital, et eux. Et tu veux des frites avec, connard?
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1 commentaire:
ah, enfin une chro qui me donne envie d'essayer
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