mercredi 29 décembre 2010

Killing Joke - Absolut Dissent

Il y avait quelque chose de dérangeant avec ce disque au premier abord. Killing Joke nous avait laissé sur un Hosanna tribal et incantatoire, une suite à un Pandemonium du fond des grottes, primitif et préhistorique. En quelque sorte, le projet n'avait jamais semblé aussi pharaonique et mégalo. Pourtant, ce petit nouveau semblait moins méchant, plus tubesque, plus dance, voire eurodance. Finies les échappées tribales et les mélodies aux violons. En quelque sorte "Here comes the singularity" est un véritable pied de nez à leur propre son, et un écho à leur propre morceau "Eighties". Cette sensation de son ronflant et surfait, de vocaux encore plus caricaturaux, d'effets parsemés sur des guitares balourdes, d'une bofitude bovine. Un peu à la Nine inch nails dernière période, Absolut Dissent semblait représenter tout ce que l'on pouvait craindre des clichés de Killing Joke: un rock testostéroné et bodybuildé, proprement sali et pleins de concessions dans le choix des morceaux pour satisfaire les gatherers de toutes les époques. Coleman en bon général mène les troupes avec ses thématiques paranoïaques dignes d'un vrai fan d'X Files, assène ses diatribes haineuses à un état qui complote pour le control total.
Pourtant ce double LP surgonflé se révèle aussi addictif qu'il s'était annoncé grandiloquent. Une collection de tubes, rien d'autre. Des refrains qui s'enchainent, des mélodies que l'on redemande, du dancefloor pour clichés Halloween travesti, des claviers aussi larges et pompeux que cette pochette et autant de morceaux en mode déclaration de guerre vaine. On réhausse le ton sur quelques morceaux de bravoure agencés intelligemment pour ne pas perdre le fil: the great cull, the raven king, Ghosts of ladbroke grove, Honour the fire, et on gonfle le côté ridicule sur un tube new wave plus que bienvenu (European Super state). A l'arrivée, un disque qui revient largement sur la platine et qui imbibe le cerveau de refrains fédérateurs. Au fond, quoi de plus Killing Joke qu'un édifice caricatural et monumental? Une grande galette de Post georges Frêche punk. En espérant que le prochain disque soit entiérement dub.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

celui là je l'ai trouvé redondant à la première écoute, et il me fait le même effet à la dixième!
je pense que ça ne changera pas à la vingtième...
c'est un peu leur "Night Time" des années 2010. faut faire avec, le temps que ça leur passe...
avec un peu de chance, dans quatre ou cinq ans il nous composeront l'"Extremities" des années 2015!