
Chez eux, une obsession devient assez vite évidente: l'eau. Est-ce d'ailleurs pour ça que Porter Ricks tient son nom d'un personnage de la série TV Flipper ? Probable. Outre les titres (nautical dub...), c'est l'impression d'immersion aquatique qui prédomine la musique produite par la paire et le traitement des échos et résonances. Lointaines, dégardées, mais lumineuses et confortables. Porter Ricks joue avec les impressions auditives, les va-et-vients de vagues synthétiques, les oscillations du son et les passages de rythme. Sur le premier mouvement "Biokinetics 1", le son s'apparente à un épais sable entourant la tête de l'auditeur, s'imposant avec force au milieu du sound design soigné. Sa suite est composé d'un beat à la profondeur troublante et assailli par des battements éloignés rempli d'un écho pesant. Ce second mouvement rappel légèrement l'exercice de style que constitua Salt Marie Celeste, sorte de cauchemar ambient naval produit par Nurse With Wound. L'effet d'omniprésence de l'élément aquatique est également renforcé par les magnifiques nappes qui habillent les différents morceaux. Epaisses et lourdes, elles dessinent au sein des non mélodies des éclairs d'une grande beauté. Les claviers y paraissent alors analogiques et instables. Leur traitement fait songer aux impressions soniques conceptualisées par Boards Of Canada pour illustrer leur couleurs et photos vintages. Les basses, infras, sourdes et lourdes sont les reines de l'album, même si elles sont parfois muettes. Elles se font élastiques et obsédantes pour la cloture de l'album sur Nautical Zone, conduit par des sonorités de bulles digitales et un début de mélodie aux claviers dubs lointains. Un morceau de conclusion qui, de manière surprenante, semble résumé l'ensemble des thèmes et évocations sonores mises en avant jusque là. Une nouvelle édition donc bienvenu d'un classique inépuisable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire