vendredi 23 août 2013

THE ASPHODELLS - Ruled by passion destroyed by lust

Bateau garé en double file, je descend dans la cave de mon club préféré. Veston mal placé, moustache peignée rapidement, la graisse de mes cheveux encore suintante, prêt pour aller danser un jerk nocturne sans fin. Je regarde l'heure. Ma montre à gousset indique que la nuit est déjà bien avancée. Entre rassemblement de poivrots habitués au lieu et gitans en recherche de conflit, le club est bondé d'ondes négatives. Pas grave. Les basses sournoises sont relativement tranquilles mais font leur effet, le bas ventre est secoué chez l'ensemble de mes confrères. L'alcool a fait le reste : personne ne se rend compte du son extrêmement fort du melodica qui se débat derrière. Coup de rasoir sur la mousse de la première pinte, on enfourne rapidement. On reste concentré sur le rythme. C'est l'hypnose et ça ne fait que commencer. Guidé par la passion. C'est certain. Deuxième godet et mon froc en velours, bien qu'ample, ne cache plus que mon genoux ne résiste plus à ses roulements de 808 intempestifs. Troisième godet et le ton monte. Le type qui s'acharne sur sa guitare n'a pas changé les cordes depuis une éternité. Complètement rouillé, le garçon risque le tétanos à chaque nouvelle note. Nouveau breuvage. J'ai arrêté de compter. Je ne vois définitivement plus clair et la fille qui joue au strip burlesque est fusillée des oreilles par une montée de moog fulgurante. Elle ne s'en remettra pas. La chute inévitable. Le ton monte entre les gitans et les types qui tiennent les murs, rivalisant du point de vue du taux d'alcoolémie. Les coups sont imprécis mais efficaces. Du sang. Le type qui marmonne des trucs au micro, avec son accent à couper au couteau ne s'arrête pas pour autant. Une nappe de Prophet inonde la salle. Bagarre totale. Le jerk incessant doit pourtant cesser. Je remets mon veston et j'embarque au passage la fille au sol. Direction mon bateau. Ruiné par la luxure.

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