Putain. Ils l'ont fait. Ils sont revenus. Et en forme. Godflesh était resté comme mort suite au départ de Ben Green. Techniquement, Broadrick avait maintenu le projet en vie mais sans envie, avec une tournée de trop, de ses propres dires. La pierre tombale se nommait Hymns et était peut-être le moins bon Godflesh. Quoique. Hâtivement jugé, l'album a bien mieux vieilli que d'autres disques de la même époque, qui eux étaient célébrés et qu'on se repasse honteusement désormais. Hymns, a de réelles qualités. Et sa récente réédition lui fait largement honneur. Et pour cause : les démos de l'album sont incroyablement bonnes; addictives.
Suite à cette disparition, Broadrick fit un dernier tour avec Martin (Curse of the Golden Vampire, un album passionnant et d'une brutalité rare), avant de lancer Jesu, puis de réactiver Final, puis d'introduire Greymachine ou White Static Demon. Avec un parcours sans faute de 85 jusqu'à 2005, le bonhomme était arrivé à un point où sa musique était devenue sévèrement chiante. Jesu ne passionne que très moyennement, depuis un deuxième album qui indiquait très clairement le déclin. Puis vint la double surprise. Une reformation de Godflesh, avec le retour de Green, jusque là porté disparu. Un concert parisien mit les choses au claire: d'une puissance dévastatrice, Godflesh est un monstre. Et un album de J.K. Flesh au charisme indéniable.
Il a fallu attendre encore 2 bonnes années pour entendre quoi que ce soit de nouveau de la part du duo, mais le résultat est là. Minimal. Minimal dans son visuel, gris, dégueu, imprécis, aux mentions simples. Comme à l'époque. Minimal dans sa typo : exactement la même qu'au tout début. Minimal dans sa composition : Green à la basse, Broadrick aux cordes (guitares/vocales) et la machine. Pas d'invité, pas de batteur, pas de deuxième guitariste, pas de producteur. Et de la haine. En masse. En parpaing de 20. Epaisse. Crade. Rythme tendu, guitare qui plombe et basse qui tabasse le museau, Godflesh marque tous les points dès sa première mesure. Le duo est massif, vil. Si le second morceau est moins surprenant, les deux suivants, formant la face B, poussent le niveau de brutalité d'un cran. La BaR imite la double et le rendu se mèle aux voix désincarnées et dégradés, aux riffs dissonants et inondant l'oreille, aux lignes de basse si imposante que le sol même semble réagir aux impacts. Le spectre sonore est complètement renversé par ces 4 titres trop courts, d'une méchanceté qu'on ne pensait pas retrouver avec autant de joie. 20 minutes d'un bonheur qu'on imaginait disparu.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Leur concert au Hellfest était bien massif.
Enregistrer un commentaire