
mercredi 31 décembre 2008
ART ENSEMBLE OF CHICAGO-les stances à Sophie

mardi 30 décembre 2008
OUTLAW ORDER-Dragging Down The Enforcer

KING MIDAS SOUND- Cool out EP

lundi 29 décembre 2008
GODFLESH-Godflesh

jeudi 25 décembre 2008
(THE) MELVINS- (A) senile animal 4xLP

vendredi 19 décembre 2008
SKULL DISCO- Soundboy's Gravestone Gets Desecrated By Vandals

lundi 15 décembre 2008
Burzum - Filosofem
Des fois on depoussière des disques, pas si plein de poussière que cela d'ailleurs, car ils font partie de ceux qui restent en haut de la pile, que l'on garde avec attachement et que l'on sait qu'un jour ou l'autre on reviendra dessus. Filosofem posséde cette caractéristique qu'il m'a initié (tardivement) au black métal et qu'il restera surement un des sommets des choses ecoutées dans le genre. Passons sur les histoires vendeuses du groupe, qui font rêver les passionnés de hype et la verve morbide que l'on cultive tous. Filosofem est surement le manifeste de Vikerness, le disque d'un seul cerveau, celui d'un homme (blessé), fruit de ses angoisses, de ses turpitudes et d'un cerveau malade. Finies les morceaux plus punk, plus énergiques du début de Burzum, le pas vers la mélancolie ultime est enfin donné (même si il était annoncé en filigrane bien avant). Filosofem se situe bien aprés la tristesse, bien aprés la lutte, bien aprés la rage. Filosofem est le manifeste du vide emotionnel, du froid sentimental. Car aprés la peur, aprés le desespoir, il n'y a rien. C'est un peu pour cela que Filosofem est aussi vrai, aussi touchant, avec si peu d'armes. Monotone, binaire, répétitif, axé sur une batterie parfois absente (sur le thème en deux parties) qui répète des rythmes sans grande portée, sur une guitare sursaturée répétant inlassablement des mélodies brouillonnes et chargées de mélodies simplistes, le tout portée par une voix fatiguée, usée, criarde mais aussi chantée, lorsque la force de geindre n'est même plus là. Filosofem c'est aussi un pavé ambiant de 25 minutes, qui met en exergue un clavier minimaliste sans aucune ambiance, relevant la hauteur d'un vide palpable, d'un rien nauséabond. Sont saupoudrés au gré de morceaux glauques des notes de clavier parcimonieuses, étouffantes. La folie est bien palpable, mais aussi la prise de compte, une ambiance déroutante à couper le souffle, le tout sorti du rien, un manifeste d'ambiance noire, de savoir faire mélancolique et surtout de nihilisme. Filosofem est bien au delà de toutes les productions black métal soi disant dépressives que produisent les Etats unis à l'heure actuelle. Filosofem est un pilier, une plaque tournante de vérité, et surtout le manifeste funéraire d'un one man band qui finira par s'autoétouffer. La preuve que le vide est parfois rempli. D'òù l'interêt de depoussièrer ses armoires.Must have.
jeudi 4 décembre 2008
BRUTAL TRUTH- for drug crazed grindfreaks only!

PRODIGY- invaders must die (mp3)

Psychic TV Sala Apolo 2 (Barcelona)
Il y en a qui étaient venus voir un groupe de musique industrielle live. Ils seront déçus, car le concert de Throbbing Gristle était en début d'été. Ici, pour un groupe de rock (cf chronique correspondant aux deux derniers disques), rien de mieux qu'un concert de rock, psyché de surcroît. Ça sent le bien être alors qu'on pensait que ça sentirait le malaise, ça joue avec nos émotions en lançant un des débuts les plus tendus qu'il puisse être (trussed). Ça reste pas mal bloqué sur les deux derniers albums d'ailleurs, à part une incursion dans un morceau plus ancien, donc plus expérimental, donc plus martial, donc plus prenant, et surtout plus libre, plus axé sur les grandes étendues. Libre, pourtant ce concert de rock l'aura été. Genesis se permet d'improviser des vocaux un peu partout, de modifier les tons pour modifier complétement un morceau. Je pense notemment à Hookah Chalice, morceau catchy à souhait se transformant en une sordide comptine boiteuse et maladive. Ils s'amusent les bougres, se foutent de nos gueules, rigolent entre eux, ont des trips de junkies pas encore décrassés, puis toujours ce ton légèrement hautain, reflétant l'égo surdimensionné de Genesis P Orridge, voulant s'imposer plus de l'ordre du gourou/rock star que du frontman nevrosé. Et ça prend. De grands moments de gloire, avec un higher and higher deglingué, un Maximum Swing plus groovy que n'importe quel morceau de funkadelic.Les énergies se décuplent petit à petit, le son se fait moins hésitant, le volume et le ton montent pour rentrer dans certaines escapades bruitistes où Orridge utilisera son fameux violon (le break de hookah chalice entre autres, majestueux).
Puis les chansons du dernier album, tout en couleurs, en délires visuels, avec un No good trying sur la brèche, un Pickles and jam qui prend aux tripes et un papal breakdance qui ravage tout sur son passage.
Rien de bien prévisible en somme, qu'un groupe de rock n roll qui s'amuse comme jamais, joue d'une manière trés libre, décuple certaines énergies ou en réduit d'autres. Puis j'oubliais le double rappel (j'oubliais pas, je le gardais pour la fin en fait) où durant une vingtaine de minutes, la trés velvetienne foggy nation se transforme peu à peu en un sister ray (reprise du velvet underground donc), on le savait que ce monologue (Andy says to candy...) nous rappelait Lou reed!
Enfin, c'est genesis et le guitaristequi reviennent pour nous interpréter un Milk Baba incantatoire, au delà des hauteurs et finir de transcender un retour dans le temps palpable.
mercredi 3 décembre 2008
TV ON THE RADIO, bataclan

TRICKY, élysée montmartre

vendredi 21 novembre 2008
2nd GEN-irony is

Wajid Yaseen est un terroriste sonore, un pure, avec le parcours type djihad de la musique-jetez moi des pierres pour l'utilisation galvaudée de ce mot, et aussi, d'avance, de tous les raccourcis qui suivront. Bassiste un temps des extrêmes fun>da>mental, avant de se laisser charmer par les possibilités offertes par les nouvelles technologies, en créant deux projets électroniques complémentaires: 2nd GEN et Uniform. Le premier qui nous interesse ici est proche d'une
électronique concrète et agressive, là où la seconde entité se veut plus abstraire, ambient. Irony is est un album brut, violent, presque insoutenable. La scène rock qui a accueillie l'album avait à l'époque souligné la violence du propos déployé ici, là ou d'autres scène rejetèrent l'album en bloc, n'y voyant qu'une oeuvre bruitiste et facile, le caprice d'un type qui découvre les joies de l'équation: Bar+Synthés+disto. Ceci dit, l'album est loin de la noise pure, loin de l'enfermement d'un Null ou d'un Akita. Wajid amène le bruit par le rythme, comme un emballage charmant enfermant une mauvaise surprise. Une sorte de Techno Animal encore plus radicale, plus agressif. L'album bénéficie d'une production ravagé, agressive, où tous les sons ont été minutieusement mis en pièces, dégradés, pour se coller comme des lambeaux dégoulinant sur le squelette rythmique. Les claviers se détériorent progressivement, les sons se percutent dans un déluge de distortions. Il se permet même de transcender le rock en surpassant un début de chanson par l'agressivité de ses machines. Un morceau comme and/or, addictif qui ouvre le disque est un classique instantané. Et un titre comme scarred permet de comprendre le propos de 2nd Gen: progressivement, tout se détruit, rien ne survit. Une des plus importantes pièces de musiques électroniques agressives modernes.
DANIEL MENCHE- Animality

Daniel Menche est comme beaucoup de musiciens de noise particulièrement prolifique. Genre dès qu'un son tiré du Mac sonne, j'enregistre le tout. Ca permet aussi de relativiser quant à la difficulté de réaliser une telle musique. Bref, ce animality n'est ni mauvais ni facile. Admirable? Menche joue le temps d'un morceau sur les variations possibles autour d'un seul et même motif rythmique incessant. Comme ça, ça peut faire peur, mais étonnament, la sauce prend, un
peu comme vous pouviez vous laissez avoir par le salt marie celeste de NWW. En version plus digitale. Moins naturel. Moins effrayant aussi. La plage titre se déploie lentement mais ne verse pas dans l'ennui, ce qui est relativement remarquable pour ce genre d'exercice de style peu évident. L'objet est également très réussi, magnifique digisleeve tout en pliures.
HARRIS+PLOTKIN-Collapse

Deux des plus importants musiciens contemporains Anglo-saxons se rencontrent sur ce magnifique album de dark ambient. Collapse est une des toutes meilleurs collaborations de Mick harris, bien loin de l'insipide album avec ambre, ou encore loin du monolithique et obsédé disque avec Laswell. Collapse est aussi et surtout une sorte de revanche sur evanescence, l'autre collaboration Plotkin/harris (n'oublions pas Bullen!!), comme une réponse à l'album de scorn. Car enfin, Plotkin ne pose pas que sa guitare, il fait la moitié du boulot, compose à dose égal sur ce coup-ci. Ce collapse étale sur ses compositions une dark ambient opressante, les nappes brodées par la paire sont aquatiques et envahissantes. Sorti sur Asphodel, l'album a souvent été perçu comme possédant une fibre hérité du black metal sous tendue derrière le vaste travail de production du duo. Il reste en tout cas une des meilleurs oeuvres griffé Harris dans le domaine ambient, et un excellent investissement pour peu que vous ayez des affinités avec ce genre. Bien moins monomaniaque et obsédé que les travaux d'El tornado sous l'appelation Lull.
MGR-nova lux

PLOTKIN+WYSKIDA- 8 improvisations

WOLF EYES- Human animal

Après avoir mutliplié les sorties sur des formats confidentiels ( comme bien des formations) tels mini disc, cd-r ou cassettes, wolf eyes se faisait signer sur le très respecté sub pop et entrait par la même occasion par la grand eporte des musiques indépendantes et néanmoins hype en étant perçue dès lors comme la nouvelle référence d'une new school noise en pleine ébullition. Après un album largement distribué et la redécouverte de biens d'autres pépites plus ancienne, ou encore un disque avec Anthony braxton( ah, ces vieux jazzeux, toujours là pour montrer qu'ils sont bien plus extrêmes et moins frileux que ces jeunes metalleux limités!!) Human Animal prend légèrement à contre pied la formule wolf eyes. On aurait pu attendre un album encore plus bruyant, il n'en sera rien. Ce second album pour sub pop s'ouvre sur le sentiment d'une quiétude fraichement trouvé par le groupe. Pourtant, bien que l'album soit moins agité que son prédécesseur, il n'en est pas moins terriblement plus dérangeant, absolument effrayant. L'album se déroule sans que la part bruyante du disque ne se fasse vraiment ressentir, tout semble serein mais les sons déchirant le spectre sonore sont malsains, terrifiant. Nappes larges et glaciales, rompues par des infra basse inhumaines, Vapeurs synthétiques mêlées aux samples "made at home". Execrice de style ou coup d'essai, cet album s'inscrit dans un parcours passionnant car audacieux, mais il serait appréciable que cet album ne reste pas qu'une parenthèse.
DAVID LYNCH- the air is on fire

aller explorer les malaises des longues avenues troubles de la ville. Chaud, lourd, pesant, contemplatif. Les obscurs champs sonore de Lynch gagnerait à être plus souvent publié.
Chris & Cosey - Trust
Chris Carter et Cosey tutti. Ces deux là ont beau avoir un passé glorieux au sein de Throbbing Gristle bien entendu, mais aussi dans un début de carrière largement conseillable, mélangeant angoisse post industrielle dans des samples à experimentations électroniques toujours plus poussées, influençant la dance music et la musique techno; il faut bien se rendre à l'évidence. Premièrement, même si Carter était un bidouilleur de machines de génies, allant jusqu'à construire son propre matos, il sombre içi dans une facilité déconcertante. Pas que le tout soit désagréable, mais ils semble singer les gimmicks que eux même avaient insufflé à la musique électronique, en sombrant dans de vulgaires clichés aujourd'hui périmés. Pas forcément que le talent n'y soit pas, mais il semblerait que le couple l'ait joué facile, la carte de la dance music un peu kitsh, des vocaux sans fond et d'une ambiance passé aux oubliettes. On a du mal à penser que le couple phare de la musique electronique ait pu livrer ce sous ... eux même. A préférer la première partie de carrière.
Zoviet France - Digilogue
Zoviet France s'inscrit parfaitement dans la "thématique mensuelle": le labourage de cerveau. J'avoue ne pas être fin connaisseur d'un groupe surement trop mesestimé par rapport à son statut culte dans le milieu et son aspect révolutionnaire de l'approche sonore, surtout du à la faible diffusion de ses objets mais aussi au prix exorbitant de ceux là. Pourtant Digilogue est un de mes disques de chevet depuis que j'en ai fait sa connaissance. Mon collègue faisait signaler la difficulté de parler d'ambiant, ou du moins d'en dégager une qualité intrinséque vu que c'était surtout une musique physique qui parlait ou pas. Digilogue est ceci poussé à son paroxysme, une musique qui ne parle qu'au corps, et qui touche l'esprit par l'état de transe dégagé. Les armes sont classiques: la répétition. Pourtant les sons sont traités de manière complétement novateurs, plus pour leur mélodie, le choix de celles ci sinon pour leur présence physique et visuelle. Digilogue est un es disques les plus visuels qu'il m'ait été donné d'entendre, et pour peu que l'on se laisse porter par le minimalisme incantatoire des compos, on se prend à imaginer Zoviet France comme le Steve reich moderne, dépeignant des paysages modernes et fictifs, parfois robotiques au gré de textures toutes plus physiques les unes que les autres. En quelque sorte Digilogue est un corps qui vit, un corps pas forcément humain comme l'était celui de steve reich dans Music for 18 musicians, mais un corps à moitié robotisé qui se ballade dans des contrées pourpres au gré des pulsations. Digilogue est passionant, vivant, sorte de tableau des plus touchants que l'ambiant a pu créer.
jeudi 20 novembre 2008
SCORN-List of takers

KK NULL+Z'EV+CHRIS WATSON- Number one

WHITEHOUSE- Ascetists 2006

ULVER-Shadows of the sun

Suite à un blood inside remarqué, j'étais avec un ami peu après la sortie du présent disque quand à ma question "t'as écouté le dernier Ulver?" il me répondit "J'aime pas Depeche Mode". Si la réponse me semble imager, qu'en est-il vraiment de ce dernier Ulver en date? Il me semble bien pouvoir affirmer que jamais Depeche Mode n'a été aussi habité, aussi religieux même que ce disque ne peut le laisser supposé. Fini le rock foutraque et ingérable de blood inside. Bienvenu au temple Ulver. Garm chante, dans sa bure, sur de longues plages rarement rythmées, tout en cloches et orgues majestueux. Il est d'ailleurs amusant de constater l'orientation de ce disque. Non pas qu'Ulver s'éloigne de ses travaux précédents. Non. Plutôt décalé si l'on se réfère aux propos d'un Garm plus jeune dans 'lords of chaos', le fameux. Néanmoins, d'un point de vue purement musicale, Ulver abbat encore une poignée de titres remarquablement pensés et exécutés. L'album est sombre, triste. Et la discographie d'Ulver se dote encore une fois d'une pièce remarquable, pertinente dans ce chemin que le groupe trace, comme un hommage perpétuelle à leurs influences ( Coil et FSOL), tout en continuant de se renouveller sans cesse et de proposer de magnifiques portes de sorties à un genre qui n'en demande pas tant: le rock.
KK NULL-Kosmista Noisea

FINAL-2

De manière assez étonnante, ce disque de Justin Broadrick (comme une poignée d'autres) est sorti sur un label hip hop: Rawkus et sa sous-division Sentrax. Emprisonné dans leur délire du moment avec son pote Kevin qui était ce qu'ils avaient définis eux-même comme l'ambient isiolationniste, 2 de Final est un disque à la beauté renversante. Composé à moitié de morceaux bruitistes et de l'autre coté de morceaux plus éthérés, le disque s'articule surtout autour du travail du son de la guitare. En ce sens, Final est un projet étonnament proche de Godflesh qui se caractérisait par une production massive et fouillée -n'en déplaise à ceux qui n'y verraient qu'un minimalisme de cicronstance. 2 est l'approche abordable de Broadrick (recadrons: pour l'époque) dans sa conception de la guitare, loin de la torture de larsen continue d'un ...streetcleaner, au hasard. Tout le travail du disque (et du projet) est une sorte de remise en question des capacités de la guitare, un hommage aux pères de l'industrielle via le spectre large de la 6 cordes. Le quatrième morceau multiplie les instruments invités, tel le piano ou le violon, et se veut même être une sorte d'hommage de Broadrick à Eric Satie.
NEW RISEN THRONE-Whispers Of The Approaching Wastefulness

Il arrive parfois qu'un disque de dark ambient se plante. C'est précisément le cas. Enfin... toute la difficulté d'évoquer une telle musique est de trouver le mot juste. Finalement, cette "non musique" a un impact à 99% subjectif. Dure de dire si tel ou tel disque est de qualité. Qu'est ce qui est réelement interessant chez celui ci qui fera défaut à celui là ? c'est aussi bien le poblème pour bien des autres formes musicales. Mais quoi, si un batteur joue mal, alors on pourra affirmer que c'est mauvais d'un point de vue rythmique. Si un guitariste ne trouve pas un seul riff valable sur un album, on dira que c'est pas inspiré et que ca ne vaut pas les 573 sorties annuelles du genre. Ou si un beat est putassier on pourra y voir sans problème l'aspect opportuniste de la musique. Mais dans ce cas précis, qu'elles sont les émotions solicitées et qui ne peuvent faire appel a rien d'autre qu'a notre ressentit? Le vide? Peut-être. Le néant serait une bonne réponse, il semble. Pourtant ce NRT avait tout pour plaire, une dark ambient bien foutue. Le problème de ce "genre", c'est que Lustmord ( à qui on reproche finalement la même chose sur son dernier effort) a déja dit beaucoup de choses. Où est le renouvellement quand l'excellent a déjà été dit? Non, définitivement, ce NRT ne provoque pas grand chose, trop monomaniaque, trop déja entendu, trop regretable.
KLF- Chill out

MACHINEFABRIEK-Weleer

Godflesh - Songs of love and hate
C'est bizarre, j'aurais juré que ce serait mon collégue qui aurait réglé son compte à ce disque. Normal, vu la fascination qu'il portait à ce groupe au moment où je l'ai connu. Surement que les digressions de Broadrick l'auront fatigué et fait s'éloigner de ses premiers amours. Et c'est un tort. Parceque finalement godflesh reste LE projet fondamental de Broadrick avant que celui ne péte un cable (je m'excuse pour cette réduction sachant les nombreux projets géniaux du sieur, de techno animal à curse of). Mais il fallait le dire, il commence à nous ennuyer. Pourtant avant c'était autre chose que de l'ennui qui rongeait ses disques. Streetcleaner était un brûlot terrien, rampant de métal industriel, un truc empoisonné sinueux qui incrustait sa crasse dans toutes les endroits de ton cerveau. Un truc ennuyant car on ne comprenait pas ce qui nous attirait dans cette bête dégueulasse. C'est aprés un selfless quitté de toutes émotions, glacial que paraît ce qui restera surement le meilleur disque d'un des plus grands projets à connotation industriel jamais crée. Broadrick brouille encore une fois les pistes, en revenant à quelque chose de plus brut, de moins humain, empris d'une fatigue émotionnelle bien palpable au gré de riffs rebondissants, d'une rythmique qui claque, qui ricoche et revient dans ta propre gueule. Songs of love and hate (notez l'hommage à Cohen d'ailleurs) est un peu la balle de squash que tu n'attrapes jamais et qui au contraire profite de tous les rebonds pour te revenir dans la gueule et te frapper douloureusement. Même le chant est quitté de toute rage, sorte de traumatisme post selfless, un froid machinal d'une chaleur jamais égalée. Chaque riff englobe, se projète et revient le plus rapidement possible sans prévenir avec une rondeur incalculable. Ce son aussi, il faut en parler rend grâce à la musique en la rendant accueillante (et pourtant Dieu sait que ça n'était pas évident). Ca n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il sera remixé par broadrick lui même en version "dub" de part la fascination rythmique prouvée dans l'effort. Ne me parlez pas de Ministry qui n'est jamais arrivé à cet aboutissement machinal et deshumanisé, ce manque de vie, d'espoir. Welcome to the machine.
Pimentola - Minsantropolis
Pimentola est encore une fois la preuve que chez Cold meat Industry, recemment ça ne chôme pas. Au niveau stylistique je parle, les groupes livrent des disques d'une grande variété. Et pimentola est surement une des meilleures choses sorties l'année dernière dans un genre "industriel". Ce mot commence d'ailleurs à vous, et à m'emmerde car finalement rien içi ne l'est réellement, si ce n'est le rendu final. Pimentola a bien des égards a de grandes influences stylistiques mais au gré du disque arrive à s'en affranchir. Ils glissent facilement d'une électro rythmée à un dark ambiant plannant, où à des morceaux plus libres. Le tout montre un groupe avec des ambitions chamaniques, lorsque des percussions tribales sortent de nulle part et remplit sa mission mystique. L'ambiance est plus que là et Pimentola surprend au détour d'un morceau, par la variété des samples proposés, des textures entourant les thémes de base. Puis le gros point fort, c'est que Pimentola se bonifie au gré du disque pour livrer une unité déroutante et un potentiel mélodique hors du commun dans le genre. Favoris.
KEVIN DRUMM-Imperial distortion

MERZBOW+ JAMIE SAFT- Merzdub

Jamie Saft. Vous connaissez? Musicien discret, aussi bien présent sur le catalogue de Tzadik, que gentiement convié par Yauch et les bad brains pour la réalisation du dernier LP de la bande à HR. Il s'associe ici avec Akita pour ce qui est sans doute une des plus belles pièces du Japonais de ces dernières années, et considérée par bien des admirateurs du maitre ès Japanoise de la sorte. Et c'est normal! Car le disque est une franche réussite. Eblouissant dans ses textures, dans sa diversité, le moindre craquement synthétique prend ici une dimension exmplaire, le son de l'album est magnifique, riche, envôutant. Les compositions s'articulent autour de divers motifs, allant de la noise experimentale pure à des passages effectivement plus dub traditionnel avec ses guitares typiques ou ses rythmes timides. L'album se finit comme jamais on aurait pu imaginer un disque griffé merzbow puisse s'achever: une basse ronde, une guitare obsédante et aigües, le son de la pluie. Le travail de Saft est remarquable, et tire Merzbow vers des contrés inconnus. Une franche réussite!
MERZBOW- Senmaida

Visuel rassurant, total serein. Déjà. Et connaissant le sieur, finalement, le disque même est en (presque) opposition avec la pochette. On pourrait s'attendre au pire, et il n'arrivera pas. Masami Akita est un mec à la discographie cyclique, qui pourrait s'apparenter quelques part à la lecture d'un livre du marquis de Sade. Chaque nouvel enregistrement, chaque production s'inscrit dans un cycle, une logique, une obsession du moment pour notre homme et creuse un peu plus loin la fascination actuelle. Ainsi, après avoir planté ses vieux synthés analos (symbolisé par une triple compilation chez Important Rds) et être passé au laptop comme seule source de travail, il y'a le cycle des albums avec des rythmes, des beats, des batteries. Senmaida s'inscrit dans cette optique, celle des merzbeats(et ses petits frêres). Le deuxième titre est probablement plus agressif, plus bruyant aussi, mais dans l'ensemble, le disque s'écoute facilement, passé l'aspect monomaniaque du rythme. Pas le plus terriblement buryant et effrayant des enregistrements de Merzbow, en somme.
AUTECHRE & HAFLER TRIO- aeo3 3hae

MERZBOW+GIFFONI- synth destruction

mercredi 19 novembre 2008
Foetus - Deaf
This recording is a collection of unintended indiscretions before microphone and camera. Un fou. Un vrai. Le genre de type qui incarne à lui tout seul toutes les icônes rock n'ayant jamais existé. Elvis qui aurait dejeuné avec Alan vega et qui n'aurait que captain Beefheart à la bouche. Un taré en somme. Et son premier album en est la preuve. Tu le classes industriel si tu veux, mais c'est bien plus (ou bien moins que ça). C'est un peu tout et n'importe quoi d'ailleurs. Comment mélanger un piano cabaret saloon à une grosse rythmique industrielle aprés un passage disco. Tu rajoutes une contrebasse derrière une grosse nappe noise et tu obtiens ton split Miles Davis/Merzbow. En gros rien de tout cela n'était prévisible. Foetus arrive le temps d'un album à te faire croire que ni les stones, ni les beatles, ni Suicide, ni throbbing gristle n'ont jamais rien composé. Tu rajoutes sur des compositions d'une richesse incroyable (jamais une mélodie n'est tenue trop longtemps) la voix hallucinée du plus grand barge de tous les temps (même beefhart est un enfant de choeur à côté de lui) et tu obtiens le disque le plus rock n roll jamais composé, un truc endiablé qui te fait bouger sans te faire bouger, que tu trouves d'une laideur magnifiée et qui t'écorchera l'oreille avant de te mettre du baume au coeur. Cet objet est le diable en personne. Il parait que le rock est la musique du malin, nous avons notre Satan.
GZA te joue Liquid swords pour toi, public!

Biosphere - Substrata
Toute forme de vie est prônée sur ce disque. Toute forme de nature aussi. Nous sommes bien loin de l'héritage nihiliste laissé par toute la scéne industrielle. Ici Biosphere fort de son passé électro nous livre un des disques les plus beaux qui soient. Rien de dark ambiant, rien de sombre, juste une ode à la beauté de la nature, et à sa rencontre avec la technologie, donc l'humain. En quelque sorte, la rencontre de divers instruments avec des nappes formant des samples de nature (les travaux suivants de Biosphere prouveront cette affiliation, en l'occurence le polar sequencies) créent un combat aboutissant à quelque chose de largement apaisé, un faux duel entre deux entités vouées à se compléter. Substrata c'est un peu cela, l'apaisement ultime, le repos mérité et la contemplation maladive de la beauté.A aucun moments de mauvais gimmicks ne reprennent le dessus en lançant des beats qui gacheraient le tout, mais au contraire quelques samples vocaux parmi le paysage agrémentent l'ambiance d'une touche surdimensionnelle. Biosphere est ailleurs, dans des contrées éloignées, une nature hybride assez moderne, quelque chose de technologiquement naturel en quelque sorte. Jamais un disque d'ambiant n'était allé aussi loin dans son propos.
Blood Axis - The Gospel of inhumanity
Fascination européene, fascination des lumières, de la philosophie, de la fée verte. Blood axis est un peu tout ça dans sa formule industrielle. Les sampleurs fous qui transforment un hymne symphonique en chanson martiale. Et à coup de Bach, de Prokofiev, les gaziers sont trés convainquants, tissent une ambiance des plus lyriques, peu propice au sourire d'ailleurs. Peu de vocaux en sont réellement, mais certains textes sont déclamés (Nietzsche par exemple), ou des bandes sonores. Il est facile de les rapprocher des Joyaux de la princesse (ils n'ont pas partagé un split pour rien) mais ce côté trés historique, trés témoignage, ambiancé, sorte de voyage dans le temps aux allures décadentes fait d'eux des frères. Là où Blood axis fait fort, c'est dans l'accessibilité de sa mixture, que certains conchieront d'ailleurs, mais devant l'évidence tubesque de certains moments (je pense à Reign I forever et son sample des montaigus et des capulets de Prokofiev) on ne peut que s'incliner. Aprés, en indus martial symphonique, ce disque reste une référence et le côté plage ambiant ou montée dans la finesse (absinthe, le final de The Voyage) rajoute à la réussite d'un disque immergeant, une bande du passé.
lundi 17 novembre 2008
PIG DESTROYER- Natasha

Psychic TV - Mr Alien brain vs the skinwalkers
Psychedelic TV. A la sortie du précédent disque j'avais lu des remarques comme quoi Genesis avait sabordé son projet en le transformant en groupe de rock. Et bien oui. Pas pour autant sabordé d'ailleurs. On connait sa fascination pour le rock 60/70's et ça n'est pas quelque chose de nouveau. A l'époque ils nous reprenaient As tears go by des Stones, maintenant c'est au tour de roller coaster des 13th floor elevators. Alors oui, ça pue le rock n roll, parfois le garage même (foggy nation) avec une énergie typique. Mais qu'est ce que c'est bien fait! Aprés l'hommage qu'était Hell is invisible á la musique rock, voilà l'hommage à ses propres amours, l'hommage à Lady Jaye (RIP), l'hommage au rock insouciant, au psychédélisme, à Syd Barret, aux champignons, au grass... Et pourtant on a droit à bien plus qu'une légère compilation de morceaux raccoleurs. Déjà le son évolue énormément, les textures se font bien plus plannantes, enfumées. La basse n'a jamais autant cogné (même dans la période la plus "electro" du groupe) avec des moments d'insouciance jamais imaginés (Papal breakdance). Genesis continue son évolution au chant, en variant les registres mais en gardant une ligne directrice émotionelle. Sa voix à l'image du son est modulée, feutrée comme putassière, éreintante comme reposante. Et ce n'est pas le morceau I love you, I know où une rythmique ancestrale presqu'indus (le mot est lâché!) cotoie des sifflements dans une bouteille qui changera la donne. Ressortez vos classiques, depoussierez vos vynils!Quant au dvd fourni avec le disque, on a droit à un métrage d'une petite demi heure entre lives, enregistrements studio, images nostalgiques de lady jaye et pougnes visuelles (lsd?).
ALors oui, Genesis a transformé son temple en groupe de rock, et c'est tant mieux.
samedi 1 novembre 2008
Coil - Music to play in the dark I & II

Moon Music. Symphonie d'une angoisse mélancolique nocturne. Rêverie romantique glaçante. Coil livre sûrement ses pièces les plus fascinantes. Un article pour deux disques intemporels, proches de la perfection et pourtant comportant de grandes différence. Là où le premier se centre sur des aspects parfois psychédéliques, flottants, volatiles, émotions noires d'un semi sommeil, d'un coma éveillé; le second livre le côté plus intimiste de ces délires nocturnes. Rassurant, reposant mais à la fois angoissant comme une nuit de fièvre, pleins d'images contradictoires et invraissemblables, Coil se glisse au travers des genres tel un cauchemar non bienvenu dans une nuit apaisante. Pièces au piano (un ether à glacer le sang), électronique, parties plus ambiantes, psychédélisme urgent (Red Birds will Fly Out of the East and Destroy Paris in a Night), le tout s'insinue langoureusement dans une orgie de sens tous plus abstraits les uns que les autres. Jamais autant à l'aise avec son propos (et pourtant Coil l'a toujours plus ou moins été, il n'y à qu'à regarder sa discographie plus que fascinante), le groupe tisse des ambiances insomniaques mais pourtant apaisantes. Certaines pièces atteignent une perfection peut être jamais égalée (je pense au The dreamer is still asleep du premier volume). Monde à part, entité en soi, ces disques sont indispensables.
Einstürzende Neubauten - The Jewels
Kollaps est loin, trés loin. Pourtant le propos final est resté le même. Les armes sont différentes, moins extrêmes. Le tout reste dans l'ambiance, dans la finalité du son et l'aboutissement physique de celui ci. A ce niveau là les choses n'ont pas changées. Neubauten livre la suite de Alles wieder offen en moins verbeux, peut être plus concret et plus homogène. Ils ne jouent plus au marteau piqueur mais le tout pilonne tout de même. Les nappes envoûtent et certains beats se font menaçants. La machine prend le dessus sur l'humanité du précédent effort. La sensibilité reste à fleur de peau. Neubauten extraie toujours la beauté de la laideur de ce qu'il joue. The Jewels est éprouvant de part sa concentration athmosphérique, qui de bout en bout joue avec nos nerfs. Vous (et eux non plus) n'appréciez pas le mot industriel et pourtant leur dernier effort joue largement dans cette cour, en sublimant l'ambition. Le mixage est déroutant, certaines basses surplombent les percussions, on tappe sur n'importe quoi mais jamais n'¡mporte comment. The Jewels est une leçon mélodique qui prouve que Neubauten a encore une place dans une scéne qu'il a contribué à façonner. L'avancée est plus que notable. Celui qui ne le concède pas peut gentillement aller retourner les strategies against architecture.
Matt Elliott - Howling Songs
Recemment on a eu droit à une chronique de Third Eye Foundation. C'est tant mieux car finalement je me suis toujours moins interessé au projet antérieur du Sieur. Et pourtant, ses travaux en solo font largement partie de mes disques de chevet. Chacun de ses disques se font plus affirmés, toujours plus douloureux, éreintants et chevrotants. On pensait le sommet atteint avec un failing songs douloureux, qui sentait le fond d'un verre où les mouches se seraient collées, verre qui n'aurait pu être fini par dépit. Içi le propos se durçit. Le verbe se fait encore plus criard, plus electrique même. La folk de base de Drinking songs est corrompue par des influences bâtardes: musique klezmer que l'on sentait venir, influences yiddish, aspect electrisé des instruments, la foudre emplit le propos de Matt Elliott. Et cette voix, qui finit par moins dérailler, par affirmer son désespoir en le scandant, sans se sous produire, où lacher avec parcimonie quelques mots au sein d'un morceau. Howlings songs est furieux (sic), véritablement angoissé, urgent, et les instruments se poursuivent au dédale de morceaux tiroirs, soutenu par une base nettement inspirée. Matt Elliott a fini par briser son verre. Rien n'est réellement bancal, pourtant tout donne la nausée. Howling songs clôt (j'imagine) une trilogie avec brio, extremise le propos et finit par hurler ce qui était scandé en filigrane dans les opus précédents.