jeudi 23 octobre 2008

Daniel Darc – Amours Suprêmes

Après un crève cœur magnifique, l’ancien leader de Taxi Girl revient avec un titre hommage à Coltrane. Lacéré, mal en point, mais aussi revigoré par un album plus cathartique que jamais, Darc reste une icône de la musique française, un des éternels torturés qui savent faire vivre la langue avec peu d’armes, qui nous la rendent belle à travers la laideur. C’est d’ailleurs Bashung qui apparait sur ce disque le temps d’un L.U.V aux sonorités très new wave. Musicalement, pas trop de changements à l’horizon, si ce n’est une tendance au rock et aux guitares plus directes bien plus marquée que sur crève cœur. Les mélodies se font épurées, tout autant que les mots de Darc. On le sent à bout de souffle, avare de ses mots, ou effrayé de s’en débarrasser. Et même lorsque le tout semble saupoudré d’une once de joie, les thématiques abordées sont souvent noires. Quand avant Darc avait peur du futur, ou ne l’entrevoyait pas, ici il n’ose plus regarder le passé. Thématiques plus matures, mais aussi plus réalistes, cet Amours Suprêmes est la suite directe de crève cœur, exposition haut en couleurs, sourire aux lèvres, des névroses les moins cachées. Aucun intellectualisme outrageux d’ailleurs, les thématiques sont des plus humaines : mort, amour, angoisses essentielles d’un humain. Plus il avance, plus Darc livre des albums splendides, plein de réalisme et d’humanisme. Ce pessimisme constant est teinté d’un optimisme mal placé, d’un cynisme fatigué. Fausse pauvreté donc que contient cette galette, et archive sentimentale de plus pour un malade qui tente sa cure une fois de plus.

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

bouais ; je le lis un peu partout, comme de juste, c'est moins dark dans la forme, mais c'est trop plus dark sur le fond, tu voâs, mââture, adulte (rather ripped, anyone ?) ... je suis un pédé de goth, et cet album me le fait pas

Damodafoca a dit…

Ok avec Gulo! Mais je ne me risquerais pas a me limiter a ce seul disque: je supporte pas ce bonhomme.