Reznor, grand depressif devant l'eternel (ou devant sa console de mix, au choix) postait un message sur son blog, à peine arrivé sur le vieux continent: "Is it bad that I want to go home already after one show in Europe?". Sacré Trent, tout pour la déconne. Serein, le public. Je ne sais pas pourquoi, mais autant j'aime NIN sur disque, autant ce groupe ne m'a jamais intrigué sur scène au point de payer la rançon quémander pour aller voir le show de mes propres yeux. Aussi, si je suis admiratif de Reznor producteur, chercheur de sonorités, passioné de musique, hôte de Coil pour apes of naple ou de tapeworm, je suis moins friand de son rock body buildé ultra calibré sur scène, de ses paroles niaises à en crever, et des poses H&M pour les photos promos (je sursaute à chaque fois que j'ouvre with teeth, mais vu que je l'ouvre pas souvent l'arrêt cardiaque ne me guette pas encore). Bref, tournée d'adieu, ou du moins "la dernière avant un hiatus indéfini" (comprendre: "dans 5 ans maxi je remets ça"), je me décide à le voir, car comme dirait l'autre, vaut mieux avoir des regrets pour des choses qu'on a faites que pour des choses qu'on a pas réalisées.
Mew en première partie, je n'en verrais qu'un ou deux morceaux et tant mieux, car c'est particulièrement laborieux, voir mou, comme quoi leur blaze leur va bien (désolé).
Bon, NIN, pile à l'heure: Le concert commence sur somewhat damaged et ça enchaine sur terrible lie. Le son est surpuissant, précis, et tout le monde bouge bien. Le concert débandera pas pendant tout le set. Reznor est un performer assez impressionant, il se démène sur scène comme un jeunot qu'il n'est pourtant plus vraiment, saute dans tous les sens, traverse la scène en long, en large et en travers, transpire comme un goret (il rentre dans le concours avec Steve Austin et Chris Spencer) et surtout, chante impeccablement bien. Toujours juste, comme son pote Maynard, pas une note de travers, sa voix de quasi-bluesman est puissante et n'en fout pas une seule à coté. Les exécutants derrière sont composés d'un basseux, d'un guitariste avec une paire de moufettes collées dans la chevelure (Robin Fink) et d'un batteur à la précision redoutable. Si NIN avait opté pour des écrans récemment, voilà que ceux-ci sont totalement absents pour cette tournée, laissant place à d'énormes rangées de spots au plafond et à des lights aveuglant en fond de scène, maculant l'espace de jeux des musiciens de couleurs franches et omniprésentes lors d'explosions instrumentales. Le fait est que ce show ultra calibré m'a profondément ennuyé passé la première demi-heure. Un peu comme ISIS, tout semble très calculé, très préparé (et c'est normal) mais je ne peux pas m'empêcher de trouver le temps long et de rire des situations les plus ridicules du concert: Hop, Reznor invite tout le monde à taper dans ses mains, fait des petits "hey!" en rythme, laisse un pseudo acappela sur Hurt, le sacre de l'adorateur absolu où il est interdit de ne pas être pétri d'émotion. Les fans féminines sont en transe - je me remémore les fanatiques de Jackson qui tombaient dans les vappes pendant "heal the world"- pendant que Reznor perd sa voix en fin de phrase, acteur studio certifié. Le batteur à même droit à son aniversaire(21 ans, le bougre, soit un an de plus que ...NIN) avec strip teaseuse déja entamées (la femme de Reznor? Mariqueen Maandig?) avec gateaux sur le groin et enchainement avec la suite. La setlist s'articule majoritarement sur downward spirale, broken et fragile, laissant de coté tout ce qui suit with teeth, et donc year zero (seul l'excecrable survivalism survit) ou presque. Je ne suis pas forcément preneur de ce rock pour stades, même si j'apprécie beaucoup l'exécution parfaite de la mer, un de mes morceaux préférés, le tout orchestré par des samples omniprésents que personne sur scène ne lance. Si notre Johnny avait 20 piges de moins et vivait aux USA, probablement qu'il s'appelerait Trent. Les fans sont ressortis heureux. C'est déja ça.
1 commentaire:
J'y étais, et bon, j'ai plutôt apprécié même si en effet, c'était pas transcendant, et que Reznor tourne en effet au vinaigre... Les claquements de mains et "hey", "whoooohouwhoo", ça franchement je supporte pas.
Haha sinon, pose HM pour l'intérieur de With Teeth, c'est totalement ça ^^
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