Premier jour d'une trilogie qui s'annonce bien. Oxbow à la maroquinerie, en tête d'affiche: un concert que je pensais éviter à cause de finances justes, mais le souvenir des concerts précédents m'a rappelé à l'ordre. Aquisition d'une place. Après tout, Oxbow mérite d'être en tête d'affiche et vu la qualité de leur prestations, la (fuck) fête est difficilement manquable.
La première partie est assuré par Pneu. Je n'ai absolument rien contre le duo, mais à force de voir leur nom souvent revenir, et de lire trop de chroniques s'extasier sur leur musique, je n'ai qu'une envie réelle-et un peu adolescente: fuir cette première partie. L'excuse est toute trouvée: pas envie de trainer après le concert, faut manger avant.
Alors que tout le monde s'est bien gentiment dirigé dans la fosse, nous nous posons à un endroit stratégique de cette magnifique salle parisienne: derrière la console. De ce point, il est possible de jouir du spectacle visuel (car la salle est petite, donc pas besoin de prendre ses jumelles) tout en profitant du son otpimal, et en pouvant s'avachir contre la barrière. Magnifique idée que voici puisque le groupe s'installe juste face à nous, à coté de la console pour entamer un set accoustique. Dan Adams troque sa basse contre son violoncelle, Davis occupe un kit syndical, Wenner une guitare sèche, et Robinson, costard-moustache arrive en fendant la foule pour assurer une prestation sans micro. Autour, les gens en contact avec Eugène n'osent le regarder, baissent les yeux quand il se raproche car tous savent qu'aujourd'hui, ils sont en danger. Une paire de morceaux plus loin -pendant lesquelles le groupe instaure une ambiance pendant qu'Adams semble se débattre difficilement avec son immaitrisable instrument- le quartet refait le chemin inverse et entame directement avec Down A Stair Backward de Narcotic Story, soit un des meilleurs riffs enregistré ces 10 dernières années sur un disque. A la console lumière, comme d'habitude dans ce genre de concert c'est du grand n'importe quoi mais le début est particulièrement porté sur les light rouges, choix judicieux qui donne à Eugène se déshabillant progressivement un aspect de prophète des enfers, avec ses svastikas et étoiles (ne serait-ce pas un aigle impérial sur le torse fraichement ajouté à la panoplie du "tatouage polémique"? Ou un simple pigeon?). D'ailleurs, dans le lot des scènes improbables qui n'arrivent qu'à un concert d'Oxbow, il faut désormais ajouter lorsque l'ami Gulo tente de monter sur scène (éjecté au bout de 4 longues secondes par l'aimable chanteur), me rappelant -pour une raison que j'ignore- la scène où Bateman se sent happé par un concert de U2 dans le livre d'Ellis, version absolu. Scène immortalisée chez le voisin d'un magnifique cliché laissant croire à une eternelle semi étreinte entre les deux hommes.
Alternant entre des titres de Narcotic story, Fuckfest (fraichement ressorti) et Let me be a woman (Sunday en rappel), le groupe est impressionant. Dan Adams est la force tranquile, il laboure la musique par sa basse précise et puissante. Il écrase de lourds accompagnements mélodiques de par un son totalement maitrisé, hallucinant de justesse et de pertinence. C'est particulièrement remarquable sur le morceau d'ouverture. Wenner, l'architecte sonore du groupe assure ses parties de guitares avec une assurance déconcertante. Au coeur des structures flottantes qui semblent se dessiner, il est toujours extrêmement précis, pose au mieux ses riffs alors même qu'il donne l'impression (fausse) d'être à coté. Pour preuve, le musicien replaque les larsens exactement de la même façon sur disque que sur scène, genre d'exercice technique assez aléatoire pour un lambda. Enfin, Davis reste le batteur complètement génial qui assure à Oxbow une des rythmiques les plus impressionantes de la scène rock sauvage. Comme Crover ou Signorelli, ses rythmes sont habités d'un feeling remarquable, d'une exactitude bluffante face à l'apparente instabilité des constructions orchestrales. Chaque roulement est savamment administré, chaque frappe, ultra puissante, est sure. Tous donne l'impression d'une maitrise instrumentale jouissive, pendant que Robinson ne se force pas à jouer au chanteur, tant la musique et les paroles guident son attitude, sa voix. Avant le rappel, le groupe semble s'orienter vers l'éxécution d'un Shine anthologique, qui est en fait plus proche du morceau disponible sur le tout frais "song for the french", accompagné d'un "french", justement.
Tout comme certains autres groupes dans d'autres genres (the locust), Oxbow pratique une musique que d'autres tentent aussi de jouer, mais avec une intelligence qui fait cruellement défaut à bien des formations, sans jamais sacrifier la musique au profit de la démonstration stérile. Un groupe qui demeure remarquable.
9 commentaires:
Faites péter les photos de juj ki branle eugene!
Relis bien, je te dis où les trouver!
tout ça me dit pas quel est le frustré qui m'a pété l'arcade (oui, je commence à croire que c'était intentionnel, cf nextclues)
mais y t'es arrivé quoi à ce concert julien ? t'as voulu monter, on te tej, ok rien d'exceptionnel mais comment tu t'es retrouvé en sang ?
c'est moi
bah voilà, le connard ci-dessus (désolé, j'ai pas retenu ta gueule ni même gardé souvenir de ta paternelle intervention, grand) devait faire partie du nombre de ceux qui ont trouvé le concert sauvage trop fort et tout et tout, mais ont aussi trouvé que la sauvagerie ça se vivait gentiment comme un parisien bien élevé à la bonne musique, et pas comme les petites merdes de coreux bourrés du premier rang qui, si j'en crois la plupart des reports, ont fait chier ou amusé pas mal de monde, qu'ils m'en voient ravi ; bande de pisse-froid ; ça fait deux concerts d'Oxbow que je vois dans cet état, je suis bien décidé à continuer
ahah, soit pas deg' vieux
t'as perdu c'est le jeu
Ca me fait penser au mec au tout début du concert "mais battez vous putain!!". J'ai la vidéo.
hahahaha, je veux
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