mardi 17 août 2010

Coil - ...and the ambulance died in his arms

Nous sommes le 4 avril 2003, lors du festival All tomorrow's parties. Coil est dissout en son sein, et si le groupe existe encore en tant qu'entité artistique, le couple est quant à lui mort, christopherson ne supportant plus de voir la destruction de son partenaire John Balance, alcoolique touchant le fond. C'est aussi un enregistrement glaçant à posteriori, vu que John Balance s'écroulera finalement pour mourir peu de temps après ce concert.
C'est aussi le seul enregistrement live avec une qualité sonore aussi intéressante que la série des quatre live (volume 2 chroniqué dans ces pages) voire supérieure qui présente une esthétique très éloignée de cette fameuse série. La musique de Coil est içi lunaire, contemplative, poétique et atteint des sommets de grâce que seuls ces deux architectes semblaient pouvoir atteindre en studio, là où les divers live étaient de vrais sessions de musique cathartique improvisée et déstructurée. Cinq titres pour plus d'une heure de musique, avec une ambiance bucolique qui semblait bon enfant, pour un groupe qui semble dominer son propos. Coil étale sa musique en prenant son temps, en choisissant d'allonger des morceaux studios tout en conservant leur identité onirique et en leur insufflant un immense souffle mystique et religieux. John incarne un maitre de cérémonie guidant la transe là où il le souhaite en récitant des mantras où en se baladant dans divers contrées ésotériques et habiles. Un shaman tout en dérision qui fait preuve ici de tout son talent et surtout d'une grande maitrise des ambiances que déroule derrière christopherson, en bon architecte qu'il est. L'étrange snowfall into military temple, proposant une sorte de délire cosmique directement inspiré de leur EP how to destroy angels, avec cliquettement en tous genres et combat contre le temps.
Coil généreux réinterprète et mélange, pour nous offrir une mixture qui traverse leur carrière, comme une sorte de pont intelligible entre leurs passages musicaux les plus arides où les plus contemplatifs vers leur dernière escale, la moon musick. C'est ainsi que peu à peu cette cérémonie aboutit sur cette interprétation phénoménale de the dreamer is still asleep, morceau clôturant le music to play in the dark volume 1, prenant l'aspect içi d'un ragga où john balance récite et répète pour nous faire atteindre les cieux souhaités. Cet enregistrement live est surement leur sortie officielle la plus valable et se pose en contrepied net de leur quadrilogie, chose que finalement coil a fait tout au long de sa carrière. La mixture sonore existe sans fin, peut être malaxée et façonnée pour mieux la recréer selon les besoins. Les frontières des possibles sont ouvertes et cet enregistrement est en une preuve tangible.

1 commentaire:

Neocreed a dit…

LE live accessible de Coil et aussi le plus poignant. Vraiment un incontournable de la disco et pas l'un des plus chers en sus.