mercredi 11 août 2010

SPECTRE-Death before dying


je ne pensais pas qu'un nouveau Spectre verrait le jour aussi vite, surtout au vu de la qualité de celui-ci. Après une période silencieuse -que personnellement je n'avais pas perçu- où le Ill Saint a mis son label en hiatus, laissant inquiets les plus fervent fanatiques de la basse et du rythme Skiz Fernando actualisa son réseau d'enfûmés enchainant tournées et albums (Sensational, Mentol nomad, Kouhei...). Internal Dynasty, album sorti fin 2008, en co-prod avec Tool Box et exclusivement en vinyle faisait montre d'un Fernando en forme, mais comblant le vide de ses morceaux parfois en roue libre par l'omniprésence d'une poignée de MC de tous horizons. Death Before Dying fait presque figure de déclaration officiel de bonne santé et de retour dans la direction classique de Spectre, celle d'un hip hop/dub riche en sample et en basses visqueuses. Skiz a revu son studio pour, il semble, se concentrer massivement sur la possibilité de l'ordinateur au coeur de la création. Pour autant, les effluves lourdes restent singulièrement habitées du grain épais, la patte Wordsound. De façon assez remarquable, le vocabulaire de Spectre s'élargit d'avantage sur cet album. Si rythmiques lourdes restent une force constante, les essais variés se multiplient. Entre beat qui s'emballent, s'enrichissent, on trouve aussi au milieu de l'album l'improbable morceau que RZA aurait pu pondre dans un excès de soul brumeuse au casque. En fin d'album même, deux morceaux (dont un deterré d'une sortie antérieur) chantés exclusivement par une voix féminine. Ajouté à cette élargissement remarquable du champs d'opération, il est à souligner l'excellente tenue générale des compositions. La musique de Spectre a régulièrement souffert d'une baisse de tension, de passage à vide, de moments flottants. Skiz a ici embarqué sa production dans une concision éclatante qui se confond dans une construction remarquable de sa musique. L'album ne semble jamais s'allonger, ne parait jamais long. Tout s'enchaine avec un dynamisme remarquable, facilitant la déambulation de l'auditeur dans ce magma sonique, dans cette dense ossature étouffante. Un album suintant la maitrise, une réussite déléctable. Vite! Un passage en France dans une salle qui saura restituer au mieux l'épaisseur du son du Ill Saint.

3 commentaires:

Damodafoca a dit…

Cette pochette colle parfaitement avec le bandeau du site.

Neocreed a dit…

quand on n'aime pas ses premiers skeuds (genre the second coming, brr), est ce que ce nouveau disque peut nous réconcilier avec le taff de spectre ?

Damodafoca a dit…

tout dépend de ce que tu n'aimes pas dedans... SI tu trouves parfois trop branleur/amateur et un peu bouche trou, alors oui, cet album pourra te réconcilier. SI tu n'aimes pas le son hip hop ultra baveux, limite gothic, cypress hill sans lumière, alors non, tu ne seras pas plus fan.