Bêtement, on attendait, ou on espérait une suite à "Unquestionable truth", alors que les intentions, notamment de Borland sont tout autre:"amusons nous tant que nous en avons encore l'âge". Le guitariste sait ce qu'il vaut sur le marché du rock'n'roll, il n'est pas idiot, il connait sa cote, et n'ignore pas qu'il est convoité par les plus grands. Pourtant le petit génie de la guitare semble incapable de s'épanouir en dehors de son groupe de toujours. Et le clip promo de ce nouvel album le montre dans une grande forme: déguisement, maquillage, pose ridicule, Borland joue son propre jeu à fond... et derrière la guitare, le constat est similaire: Peut-être moins efficace que sur le mini album de 2005, Wes est capable des riffs les plus décisifs, des triturages de 6 cordes les plus inventifs, comme il l'a toujours fait avec le groupe. En ce sens, l'album Gold Cobra, attendu pendant plus de deux ans est un disque d'une grande logique dans la carrière du groupe. S'écartant de la sur-production de Chocolate Starfish, ce disque fait le lien parfait avec le premier album et Significant Other: tout est là et rien ne bouge, mais renonce cependant au surplus de vernis de "CS&HDFW" en optant pour une production plus mate. Compositions impeccables, sens du spectacle, Lethal toujours d'une aide précieuse quand il est temps de gonfler la musique de trouvailles, et une section rythmique solide et puissante (John Otto est un excellent batteur, Rivers un bon bassiste). Reste ce qui plombe le groupe depuis ses débuts et plus encore depuis le troisième album (pour faire court: une production ahurissante quoique bien trop bidouillée, les meilleurs riffs de Borland, et un Durst qui s'auto-parodie jusqu'au bout, couinements aigües et paroles embarrassantes en guise de cahiers des charges pour chaque morceaux): son chanteur. Fredo s'était montré particulièrement efficace et sobre sur le mini album, tendant à montrer que le leader du groupe pouvait aussi fermer sa gueule et se faire pertinent. Evidemment, avec l'ambition de passer du bon temps en faisant du LB et rien d'autre, Durst offre une prestation assez éloigné de "Unquestionable truth", mais reste loin du vomi verbeux à ultra sons que fut Chocolate Starfish. Mais entre les tentatives (même pour rire) à l'autotune et des morceaux comme "douchebag", on navigue quand même largement dans le pénible.
EN 2011, Limp Bizkit existe encore, livre un album musicalement solide, assez dispensable dans sa globalité (ie. avec ses voix et ses morceaux bonus- contentez vous de la version normal). En somme, c'est tout ce qu'on attend d'un gros blockbuster estivale: du bourrin qui tache, pas forcément malin, construit avec quelques bonnes idées et qui en met pleins la gueule. Mais pas inoubliable, avec quelques blagues scato-lycée et un sens de la mise en scène peu subtil.
1 commentaire:
Une critique carré de cet album, ça fait plaisir. Sur les bonus Back Porch est pas mal je trouve : http://www.youtube.com/watch?v=oiXRHaqDeZ8 Elle avait sa place sur l'album.
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