mardi 2 août 2011

XOMBI- John Rozum & Frazer Irving, DC Comics

Depuis l'ouverture de BTN, je me dis qu'un jour, il faudrait que je fasse une chronique BD, voir même tenir une sorte de billet régulier. Lorsque vous lisez la petite présentation sur le coté, il est spécifié qu'on parlera de tout, et si depuis quelques mois le cinéma est présent dans ces pages, que quelques livres et même revues ont eu leur place ici, les BD n'ont pas encore eu leur chronique. Il y avait pourtant eut un billet surWatchmen, sur Dodgem Logic, qui auraient pu mettre sur la voix, et quelques tentatives avortés de chroniques (black hole, pour ne pas le nommer) doivent somnoler dans un vieux disque dur-me tenant à l'écart par prudence d'un regard poussé, n'étant pas un fin analyste de la mise en page d'untel ou du "storytelling" d'un autre.

C'est en ouvrant le deuxième numéro de Xombi que j'ai vu l'opportunité de corriger le tir. A peine arrivé à la cinquième page, une nonne dégomme des mômes à coup de revolver tandis qu'une autre fissure du crâne de mioche au coutelas. Etonnamment publié par DC (on aurait pu s'attendre à une série Vertigo, le label adulte de l'éditeur), Xombi dégueule de concept dans tous les sens, si bien que les 22 premières pages de la série contiennent plus d'idées que 95% de la publication actuelle par an. Rozum, scénariste, ressuscite une série qu'il avait défini dans les années 90 et qui s'était étalé sur 22 numéros. Il rend vie à son personnage, David Kim, un scientifique infesté de nanotechnologies increvable. On pense d'ailleurs fortement à Vertigo lorsqu'on lit les premiers numéros et on pense plus encore à Grant Morisson, le génie écossais. Même foisonnement, même hystérie, même ambiance. Et Rozum se paye Irving aux dessins, qui sort tout juste de quelques collaboration avec Momo, puisque responsable de quelques unes des pages les plus terrifiantes de Batman & Robin. Irving est un génie, il dessine un monde psychédélique et etouffant comme peu et colore lui même ses crayonnés avec classe et rigueur. Et lorsqu'un génie s'associe à un malade mental comme Rozum (je m'appuie juste sur le scénario que je lis actuellement pour tirer de telles conclusions quant à la santé mentale de l'auteur), le résultat est simplement brillant. Complexe mais fluide, Rozum écrit une histoire qui actuellement semble totalement maitrisée. Pour les connoisseurs qui n'auraient pas encore tenté, Xombie se rapproche dangereusement de l'age d'or de Vertigo (radote). Pour les frileux quant aux comics, le style de Frazer Irving devrait convenir pour se plonger dans cette fresque sans rejets allergiques.

Pour les curieux, la série comporte actuellement 5 numéros (VO) facilement dénichables dans certaines échoppes, quant aux curieux qui ne seraient pas adeptes de l'archéologie, une version relié devrait probablement sortir d'ici quelques mois.

PS: l'illustration choisie est la couverture non définitive du n°4, à mon sens illustrant au mieux la créativité habitant Rozum & Irving.

Aucun commentaire: