lundi 15 mars 2010

THAVIUS BECK- Dialogue


Avant que Labwaste soit mis entre parenthèse fin 2007, Adlib semblait bien se diriger vers une musique de plus en plus orientée dancefloor, comme si l'aspect purement hip hop indé ne satisfaisait plus le beat maker. On aurait également pu croire que Beck lorgnait sévèrement vers une musique de plus en plus rude, de par une association obscure avec Reznor (par obscure j'entends: qu'a t-il fait concrètement a part un remix?). Lors d'un passage parisien en hiver 2007-08 alors qu' il accélérait sensiblement le BPM de ses rythmiques, on avait tous les éléments en main pour croire que la musique de Beck, en tout cas, allait se muter sur son prochain album. Puis la collaboration avec K-the-I??? nous affirmait comme le contraire.
Dialogue se sera fait attendre, finalement. Mais la surprise n'est pas là pour autant, si ce n'est dans la teneur générale de l'album. On sait Beck peu fan de sa voix, aussi, il s'évertue pourtant à poser cette dernière sur la grande majorité des morceaux collecté ici. Choix intéressant; même si Adlib ne sera jamais le MC le plus rapide de l'ouest son timbre est agréable, contraste avec la musique parfois glaciale. Il confère de plus au disque une cohérence qui faisait défaut à Thru, album qui semblait s'égarer à bien des endroits. Sur le plan musical en revanche, la musique de Thavius ne semble pas avoir tellement évoluer. Sa production prend de l'ampleur au fur et à mesure qu'il avance dans sa propre discographie. Mais son utilisation de certains procédés techniques propre à la musique électronique le rattache indubitablement à une certaine facilité, renforcé par une production qui ne s'aère pas, qui reste trop enfermé dans un écrin digitale. Le déluge de synthés et de charley numériques, par exemple, sur "Go!" qui est néanmoins impeccablement rappé, accolle au disque un aspect brouillon. Ces quelques défauts d'effets techno gabber au robot ménager n'empêche pas le disque d'être remarquable. Trop d'exigences de notre coté? Nous finirons par souligner l'artwork très soigné de la pochette, réalisé avec soin par Sonny Kay (Mars Volta) et qui semble faire écho à une pochette plus ancienne de Del tha Funky Homosapien.

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