
Puis vint Matt Elliott (malheureusement trop timide pour l'aborder en début de soirée de jour à jeun, il n'y aura pas d'interview, chose prévue à la base). Matt Elliott c'est une longue histoire. Illustre Third Eye foundation, quelque chose se passa dans sa vie, et il monta ce projet, plus personnel que jamais, signé de son nom, versant dans la folk à la tristesse infinie accoudée par machines et boucles obsédantes. Et c'est ça que l'on voit sur scène, le désespoir d'un homme, influencé autant par Leonard Cohen (bah rien qu'à voir les titres des albums, sur qu'il fait une fixette) que par les mélodies des carpathes, slaves. Puis cet homme, au milieu de cette scène se transforme en un orchestre à lui tout seul, accompagné de ses pédales et de sa guitares sèche (un peu de flute etc...). L'homme seul qui chante la solitude, qui se sample lui même, qui crée des morceaux à tiroirs, sur une musique qui s'évapore, profondément marine. Fragilité et à la fois maitrise du tout, pour un artiste qui s'excuse lorsque sa boucle plante et qu'il se retrouve comme un bègue dans le silence pesant de cette salle. Cet homme est touchant car sa musique est profondément humaine, soumise aux aléas de sa voix, de ses boucles, qu'il aime à triturer pour livrer des morceaux soniquement massifs. Puis Matt Elliott a légèrement communiqué, avec un profond respect pour ces quelques personnes venues l'écouter, se mettre à nu pour nous, chanter le désespoir, en nous proposant un morceau final et en nous jurant que la prochaine serait bien interprétée. Et c'est sur The Maid we Messed (final habituel) qu'il termine, dans une orgie drum n bass renforcée de mélodies de guitares qui se muent en déluge sonique massif pour ensuite atterrir en douceur dans une version Dub et étouffée. Lui, plié en deux par le poids de sa musique, de sa sincérité et de son humilité triture ses pédales jusqu'au silence, pour ensuite partir. Un moment humain, comme on en voit rarement chez les Hommes.
2 commentaires:
Tu as de la chance de l'avoir vu dans une salle respectueuse et silencieuse (peut-être trop?). Les hurlements de certains ont gâchés la fin de son concert au point FMR l'année dernière.
tu aurais du aller lui parler
Enregistrer un commentaire