mercredi 20 mai 2009

Enslaved - Vertebrae

N'a de black metal que son passé j'ai envie de dire. Et certains de ses fans aussi. Les autres ont fui avant d'en arriver là. Ils auraient du fuir depuis Below the lights finalement, qui était la première sommation. A quoi bon s'attacher au passé viking du groupe, qui a surement fait ses preuves en son temps, mais aurait rapidement tourné en rond. Aucune raison donc, de surcroit en connaissant la capacité du groupe à avancer, à ne jamais tomber dans une redite putassière de la précédente livraison. C'est d'ailleurs pour cela que ce groupe est si à part, si respecté dans le monde métallique. A petits pas, le groupe est allé trés loin. Etant l'un des groupes les plus blacks de la dynastie black, ayant même partagé à ses débuts un split avec Emperor, Enslaved n'en a eu que faire. Bien leur en a pris, vu ont sont restés les groupes de black originels norvégiens (mis à part satyricon et Mayhem, en gros, en passant sur les deux derniers Satyricon, taillés pour faire rêver une pucelle hongroise en mal de sensations).
Enslaved se libère à chaque fois plus de ses références, obligations, et insère à chaque fois une once d'experimentation supplémentaires pour teindre son métal d'influences progressives. Voila, le mot est laché. De black il ne reste plus rien sur ce Vertebrae haut en couleurs, Runn ayant fait la transition pour en arriver à ce degré de tons fauves. Voix claires, textures psychédeliques, oniriques, guitares et riffing plannant, Vertebrae est un peu le repaire des dieux vikings. Le buvard nordique en quelque sorte, celui qui va t'agresser par ses sonorités colorées. Puis la production est d'une justesse troublante, avec Joe Baressi aux manettes, Enslaved atteint son valhallal, largement lancé depuis trés longtemps. Quand on voit comment les premières salves avaient été lancées dans Below the light, pour porter ses fruits dans un Isa majestueux, puis pour éclater dans un Runn aux limites black, on se demande quelle saveur pourrait avoir la suite. Enslaved sera rock, floydien, à l'entente du soli de ground, des guitares acoustiques qui l'accompagnent, des constructions. Belle surprise, pour un disque éblouissant qui laisse béat.

1 commentaire:

gulo gulo a dit…

valhallall ? c'est le valhalla hallal ?
sinon, pour moi le groupe n'a jamais été black, mais viking, ce qui est un peu différent - et il l'est de plus en plus ou presque, en tous les cas il est fidèle (tiens justement un mot qui tient à coeur à ces bigots de metalleux) à lui-même, et c'est chouette