lundi 20 septembre 2010

MELT BANANA, La Maroquinerie


J'avais un peu peur d'être déçu par Melt Banana. Normal, quand un groupe vous paraît si bon lors d'un premier concert, on se dit qu'il va falloir que le groupe soit sacrément balaise pour ne pas piétiner sauvagement le souvenir qu'il a pourtant laissé lui-même dans votre esprit. Un détour par Arkham, un second au Souffle Continu (j'aime les petits commerces de proximité) et direction la maroquinerie, où tout autour ça sent le cheveux gras et la bière, pas de doute, ce soir c'est du rock salement dégueulasse qui va secouer le sous-sol du 10ème. Le merch est appréciable chez Melt Banana, pas trop cher, ce qui va parfaitement avec le prix du billet car oui, je paye mes places de concerts, je ne suis aux frais d'aucune princesse.
Circle est un groupe que je ne connais que de nom, même si au stand ils ont un disque avec Sunburned Hand Of The Man, groupe psychédélique fascinant et inusable de la scène américaine. En caleçons pailletés du meilleur goût, Circle fait dans le spectacle jovial et le rendu me semble être un mix entre (l'idée que j'ai de) Green Jellö, Spinal Tap et André Rieu. Le batteur entre deux coups pointe de ses baguettes ses collègues, pendant que le chanteur échappé d'un porno hardcore gay des 70's fait de petites vocalises sur fond de viking hard fm. Jamais lu cette étiquette avant? Faut un début à tout.
Une vidéo d'un concert précédent de cette tournée à probablement joué sur ma crainte d'être déçu de MxBx, manque d'enthousiasme dans le public et un groupe peu agité de rigueur sur tu-tubes. Pourtant le bordel hystérico-japonais va commencer de la meilleure façon possible: Melt Banana Lite ouvre sur quelques morceaux (une dizaine?) avant Melt Banana. Dans le noir total Yako et Agata, la chanteuse qui jappe et le guitariste qui saigne du nez conçoivent un set de Melt Banana uniquement basé sur les machines, samplers et pédales d'effets. Ni basse ni guitare, et plus surprenant, pas de batterie, contrairement à ce que l'album live sorit l'an dernier laissait penser. De fait, Agata lance les rythmiques (probablement des sessions de batteries) depuis un lecteur mp3, et assure le reste du boucan avec un AirSynth, ce qui rend le tout très visuel, d'autant plus que la pénombre est transpercée par des torches accrochées à leur têtes. En version Lite, le duo étonne par la maitrise du son, forcément bruyante, allant cherché du coté de la noise pure, poussant la logique de l'approche guitaristique classique du groupe dans un paroxysme singulier, sans pour autant délivrer une bouillie sonore méconnaissable.
Puis la minuscule mais effrayante bassiste et un (nouveau?) batteur rejoignent le duo, les lumières s'allument et Melt Banana Lite devient Melt Banana. Dès les premières mesures l'hystérie est totale, coté public comme coté scène, ça se fritte déja au son de la basse sur le morceau d'ouverture de Celle Scape (je crois). Le batteur a une touche à sortir du lycée, avec un short Canibal Corpse et joue comme une brute qu'il est, précis dans ses breaks et d'une rapidité hallucinante. Rika Mmm', discrète et omniprésente 3ème membre permanent du groupe, est toujours aussi inquiétante, derrière sa basse plus grosse qu'elle et ses yeux qui vont chercher les autres quand besoin est pour que tout le monde soit bien raccord. A la fin du premier quart d'heure, il n'est plus permis de douter, tout est devenu chaos, et le groupe ne décevra pas ce coup-ci sur scène. Et à la fin du concert, l'impression restera la même. Mieux encore, après 2 rappels, dont un premier composé de 8 short songs (en 2,36 mns) et Scratch or Stitch en second, Melt Banana apparaît clairement comme encore meilleure qu'il y a 2 ans, et surtout un des groupes à voir absolument au moins une fois sur scène. Encore!

2 commentaires:

Crimble a dit…

j'ai failli verser une larme quand j'ai repris mes esprits après cette fulgurante version lite, quand ils se sont retrouvés au complet et que les premières mesures ont sonné. FANTASTIQUE!

ARKHAM a dit…

Les petits commerces de proximité te le rendent bien.