vendredi 10 septembre 2010
O.Children - O.Children
Il paraît qu'Interpol étaient les nouveau Joy Division. Il y avait de ça dans le premier disque, ou alors on a voulu y voir, de ça. Il paraît que les Editors écrivent de grands morceaux, entre pop et post punk habité, avec des teintes new wave (sic). Il paraît aussi que ce revival des années 80 a fini par ennuyer. Pourtant on a beau trouver à y redire, des fois ces disques arrivent à raviver en nous ce malaise où ces mélodies immédiates, ce raffinement british aux airs de société industrielle. On pense bien evidemment au Horrors, mais aussi au dernier The National, haut en couleurs et remplis de tubes. O.Children souffre des mêmes défauts, qui le rendent encore plus attachant. En gros on n'a pas forcément envie d'entendre un énième disque du gabarit, d'une misérable complainte ringarde et faisandée. Mais cet artwork nous prend par la main. Une fois n'est pas coutume, on se laisse éternellement porter par ces mélodies tristes, ces rythmes à la fois envolés et mid tempo, ces ambiances plombées et ces claviers qui rehaussent le tout. On est en chemin conquis, et on a beau leur dire qu'ils nous la feront pas, en instaurant un dialogue avec le disque, leurs arguments sont de taille. O.Children est un dandy qui joue sa dernière carte au champ de course, un looser au monocle, avec ses morceaux monocordes et désespérés, qui n'aspirent même pas à la gloire. Dead disco dancer est clairement dansant, mais de cette danse du desespoir, celle qui voyait s'écrouler Ian Curtis dans des convulsions. Les arrangements sont partout, donnent l'impression d'en rajouter trois tonnes, entre violons et claviers qui s'immiscent au milieu des choeurs, d'une production synthétique lointaine et évasive (Fault line). Smile est un hypocrite morceau de bravoure, qui commence langoureusement pour peu à peu se transformer en hymne romantique imparable. O.Children compose avec l'énergie du désespoir, l'urgence d'une tête de turc, le délice de l'espoir. Puis O.Children c'est aussi cette voix, celle qui réveille surement chez nous ces délicieux et létaux tons graves de Closer. Tobi O'Kandi élève ses morceaux là où on ne les attendait peut être pas. C'est ce qui rend ce disque si doucereux.
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