samedi 9 octobre 2010
Horse Gives birth to fly - Ouroboros
La musique d'Horse gives birth to fly est vivante. Ses lentes processions sont autant d'incantations d'un insecte humanoïde, d'un humain insectoïde, d'une divinité ancestrale. Comme millénaire et longtemps congestionnée, elle devient avec Ouroboros un nouveau talisman religieux, le renouveau, ou l'avènement d'une nouvelle ère. Ses deux longues pistes sont des paysages désolés dans lequel cette divinité se glisse langoureusement. Le serpent du péché originel contemple avec ses propres yeux les paysages écrasés du son d'Horse gives birth to a fly. Rampant au rythme décharné d'une nappe imposante, il s'élève peu à peu au dessus des éléments qui se déchainent ou au contraire s'évaporent. Ces lourdes complaintes sont pluvieuse et orageuse, mais aussi lunaire et cosmiques. A l'instar de l'effet live que peut procurer Inade, ou encore de la lourdeur nauséabonde d'une nature vivante que nous peint Kammarheit, Ouroboros est un diptyque visuel touchant. L'impact des sons atteint tous les sens. HGBTF est une synesthésie traumatique. Les assauts que sont les deux morceaux (plus un remix par un des membres lui même, Micca l'artiste chargé des visuels en occurrence) sont des coupures temporelles. Shoshone et son instrumentation grandiloquente sont une dévolution d'un instantané figé vers une accalmie des sens. L'aspiration mystique d'Ouroboros remplace l'agression à l'état brut par la lente digression des glitchs de lady white snake. L'électronique pure et malsaine combat avec les forces déchainées des éléments. Man Versus Wild, ou pire encore, la création de l'homme combat contre son environnement. Tel un film apocalyptique, peu à peu les visions d'horreur de la nature qui reprend son leg alternent aux visions épileptiques de chamans cybernétiques cognant sur des gongs tibétains. Se perdent dans le brouhaha de la discorde les chœurs des moines aspirés peu à peu vers le néant. L'ouroboros est en fait une spirale qui crisse et avale tout sur son passage. Un peu à l'image de Coil sur How to destroy angels les terrifiantes visions d'ouroboros canalisent une énergie incantatoire dévastatrice. Le final décline une conclusion vrombissante, comme si les chevaux s'étaient bien fait mouches et que l'humain avait définitivement perdu sa place sur son morceau de terre pour évoluer dans le néant intersidéral. La messe est dite et ce remix terminal n'est qu'un épilogue qui ouvre la porte à la suite de cette aventure profondément inhumaine. On imagine leurs prestations live comme de longues messes douloureuses qui ouvrent une brèche vers une expérience sonique purement physique. Comme le texte de ce joli artwork, (limité à 60 exemplaires, avec un texte différent dans chacun, qui forme un tout) le signifie : ''Enchantement ce qui est piège, collet'' . Long live the new flesh. (Lien Myspace, Site Web graphique de Miccam)
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