mercredi 16 mars 2011
Austin Peralta – Endless planets
Même si on s'attendait pas à celle-ci, elle reste quand même cohérente en plus d'être bienvenue. Brainfeeder, le label de flying Lotus nous balance un disque qui n'a rien à voir avec le reste du catalogue. Le disque d'un musicien de jazz d'une vingtaine d'années, qui a déjà bossé avec Erykah badu (celle là elle est pour mon collègue, spéciale dédicace) ou encore Chick Corea. Le mot jazz est dernièrement à la mode dans les sphères des musiques dites déviantes, intellectuelles, arty, fashion, appelez ça comme vous voulez. Même les types qui font du rock et qui n'assument pas accolent le mot math, ou jazz à leur description, histoire de pas rentrer dans une case trop étroite qui ne leur correspondrait pas. On a aussi toute la vague électronique, où certains types se contentent de sampler un peu de sax, ou d'amuser la galerie avec quelques ambiances ''lounge jazzy'' que ne renierait pas les compilations d'Hotel Costes ou autre Budha Bar (re dédicace aux parisiens cette fois ci). Bref, la sortie d'un disque dit ''jazz'' sur brainfeeder n'inspirait pas grand chose. Pourtant Austin Peralta livre un brillant disque old school, naviguant dans les eaux d'un Coltrane période Meditations, d'un Arkestra dans le côté ethnique et brillant, et parfois vers Rabih Abou Khalil dans le côté chaloupé des rythmiques. Le pianiste sait s'entourer pour former un quintet, mais aussi de quelques toucheurs de machines, dont le Cinematic Orchestra (bien que leur touche soit restreinte, voire complétement absente, et c'est tant mieux). Jolie surprise que ce disque atypique qui permet au catalogue de Flying Lotus de ne pas s'engouffrer dans une voie dubstep déjà périmée, qui aurait pu faire mal à un label frisant le génie sur de récentes sorties, notamment celle de Teebs. La musique du pianiste est parfois grisante d'inventivité, et respire la joie de composer. Aucune démonstration instrumentale, en primant sur l'accessibilité du tout, lorgnant du côté de l'époque Olé de Coltrane, qui brasse quantité d'influences mais aussi de plans dans un même morceau. La production ronde rend toute sa splendeur à la basse qui se pose en contrepoids parfait au jeu de cymbales. Une odyssée rythmique qui s'envole au gré du combat mélodique que se livrent saxophones et piano, et qui permet à endless planets d'être suffisamment passionnant et attrayant. Mention spéciale au final que représente Algiers, dans son petit quart d'heure qui fait se côtoyer l'insistance rythmique feutrée et des lignes mélodiques magiques dans une pièce qui nous fait voyager bien loin. Si Flying Lotus le dit lui même ''cet album vise une direction que j'ai envie de suivre avec Brainfeeder'', on attend la suite avec impatience. Inattendu et grisant. (Brainfeeder)
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