mercredi 16 mars 2011

Sonic Youth - SYR 9 (Bo de Simon Werner a disparu)

On ne sait pas vraiment quelles conclusions tirer de ce neuvième opus de la série des Sonic Youth recordings. Plusieurs nous viennent à l'esprit. Tout d'abord, que l'artwork est minable, bien loin des teints rosés du SYR 7, ou de l'apocalypse jaunie (pas de mauvaise blague en rapport avec de récents évènements au Japon) du SYR 8. Deuxièmement, le concept est beaucoup moins attrayant que celui du SYR 4 (reprises de compositeurs contemporains) ou encore que les diverses collaborations SYR 6 ou SYR 8 (merzbow). Ici, un réalisateur français pose son scénario, et demande à son groupe fétiche de lui composer une bande son. Du culot payant. Pourtant, le film, je ne connais personne qui l'a vu, et je ne le verrais surement pas (et je défie mon collègue cinéphile de lui régler son compte ici bas). Un cadre chaleureux pour accueillir ce nouvel opus de Sonic Youth. Jeunesse sonique qui n'a d'ailleurs plus grand chose de sonique en live (cf primavera sound d'il y à une paire d'années) et qui a peur de mélanger rock/pop et expérimentations dans un même opus depuis un paquet de temps (d'ou cette dissociation schizophrène entre enregistrements dits expérimentaux et enregistrements officiels). Dernière conclusion, c'est aussi que cet enregistrement s'éloigne des autres SYR, par son approche beaucoup plus rock, ses mélodies bien reconaissables, ses distortions bien coutumières et ses arrangements bien ranaldiens. On reconnait aussi ci et là les quelques riffs de l'ami Thurston, qui semble nous balancer des chutes de studio d'experimental jet. Une douzaine de moments rock sonic youthien, de jolis moments guitaristique, des agencements rythmiques du plus bel effet, un son etouffé qui rend beaucoup plus grâce à une musique tortueuse, mais une douzaine de moments qui n'ont pas grand chose d'une BO. Une sorte de labellisation d'un réalisateur, une etiquette SOnic Youth sur son film, et un gros coup de pub pour le monsieur, tout comme une intellectualisation de plus pour les New Yorkais, qui se la jouent cette fois ci français. Tout en n'étant pas dupes sur la démarche, et sur la qualité intrinséque du produit, on se surprend pourtant à retrouver les sonorités qui nous avaient toujours plus chez Sonic Youth, et ces bribes de morceaux purement instrumentaux nous emportent peu à peu dans des contrées beaucoup plus interessantes que le trio murray street/rather ripped ou eternal. Un retour vers les années intello arty o rourkiennes du groupe, et des morceaux beaucoup plus efficaces que depuis une paye. Quel dommage que l'enregistrement soit labellisé SYR finalement, pour un joli disque de faces B instrumentales de Sonic Youth, à ranger à côté de son destroyed room donc.

1 commentaire:

heptanes fraxion a dit…

et un putain de bon film qui m'a particulierement parlé en tant que quadra perché sur son fil tendu entre aliénation et conscience. . . . .