lundi 31 octobre 2011

CODY SIMPSON - Coast to Coast

Bah quoi, c'est Halloween non? Quoi de mieux qu'un clone austral de Justin Bieber pour faire revenir les morts? Rien. Strictement rien. Au risque d'aguicher au passage quelques blondinettes à appareil dentaire qui rêvent de surf et de crème de visage la nuit, mais bon, à ce prix là franchement! Vous aurez bien quelques bonbons (gifles) à leur filer. 

Cody Simpson donc. Des milliers de kilomètres le sépare de son comparse et aîné canadien (Justin est de trois ans son aîné, un monde vous comprenez). Pourtant les deux créatures semi-extraterrestres ont toutes les deux été découvertes sur le net, "grâce" à leur clip aguicheur et à leur minois de pré-ado tout droit sortis d'un camp d'émasculation pour jeune aryen dépressif. Le sourire large comme une pagaye, le regard aussi pénétrant qu'un couteau suisse dans une brique, le casque d'Albator ou de Mireille Mathieu (au choix)... La panoplie complète du parfait petit Playmobil de la musique expérimentale dodécaphonique et arythmique quoi. 

Ah les opérateurs de musique en streaming ont parfois de riches idées. Ils savent que j'aime écouter de la grande musique pop, des trucs comme The Soft Pink Truth, The Horrors ou Kim Fowley (j'suis un peu innocent en zik moi...) alors ils m'offrent sur un plateau le dernier album du platiné surfeur de la grande barrière de Corail. Cody Simpson, né le 11 janvier 1997, "chanteur et surfeur australien" dit sa page wiki. Presque dix ans nous séparent. Un univers aussi. Une certaine idée de la vie. Mais il finira par se poser des questions lui aussi lorsqu'il écrira son autobiographie comme son pote Bieber. Parce que oui, Justin a déjà son autobio, très humble cela dit: De mon premier pas vers l'éternité: mon histoire, disponible chez Michel Lafon. Ca doit valoir son pesant de cacahuètes... 

Bref. J'écoute ce Coast to Coast qui quitte le Golfe de Carpentarie pour aller à la conquête de l'Amérique. Je me déhanche nonchalamment sur la balade hivernale Not Just You, m'extasie devant ce p'tit gars au nez raboté qui arrive à serrer des filles qui ont bien dix ans de plus que lui (en tout cas le maquillage les y aide). Je m'enthousiasme comme une midinette sur On My Mind et ce jeune minet qui tombe amoureux d'une photographie (ça me rappelle mes cours sur le Nosferatu de Murnau d'ailleurs, merci Cody) et qui fait des gros check à son pote le vendeur de télévision... Je brûle et salive sur All My Day, morceau en carton où le jeune homme gesticule dans tous les sens sur des chorégraphies de Mia Frye mais peine à se remettre la mèche. Et puis mes oreilles prennent soudain feu lorsqu'il entonne son sémillant iYiYi (prononcer aïe-aïe-aïe-aïe) en duo avec le rappeur subversif Flo Rida. 

J'en suis tellement tombé amoureux que j'ai fini par ne plus distinguer les différences pourtant notables entre toutes ces mélopées enrobées de vaseline (appelée aussi gelée de pétrole).Il m'aura fallu une deuxième écoute, avec les clips sous les yeux pour comprendre l'ampleur du plagia qu'il m'était donné de voir. L'escamoteur de kangourou est en train de siphonner par le fond le marché des 8-15 ans que son pote l'emmancheur de caribou détenait jusque là. Au final, cet enfer ne m'aura pas permis de résoudre l'insoluble dilemme cornélien: est-ce pire d'infantiliser les mimiques et les gestuelles des adultes ou bien de faire des thématiques de pré-ado des paradigmes visants à régir la vie sentimentale d'adultes en perpétuelle dépression identitaire? Sur ce, joyeux Halloween. 

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