mercredi 5 octobre 2011

KICKBACK- Les 150 passions meurtrières

Il fallait bien débuter quelque part. Après tout, on aurait pu partir de l'origine pour remonter jusque là, et oublier certaines choses. "Les 120 journées de Sodome" pour commencer; Sade, la base. Ou le film, "Salo" de Pasolini. On est pourtant loin ici de la comédie et de la bouffonerie, du moins dans le propos et dans l'intention, car ce mini album en a fait rire plus d'un. Donc pour ouvrir ce mois d'octobre, on se penche sur Kickback, dont on avait déjà évoqué le dernier album en date.
Après deux albums de Hardcore assez classique mais bien exécuté, Kickback, avant de se lancer dans la préparation d'un long, enregistre 6 titres d'un hardcore qui s'appuie sur le groove en re-nouvellant son écrin avec un producteur tout neuf derrière la console. Le groupe se sépare de sa prod étouffé et métallique, et s'éloigne de l'étiquette qu'on lui colle au boule et qui ne lui convient pas, celle du NYHC. Simon Doucet, batteur des Bushmen et de quelques autres formations intègre Kickback et fait largement partie de l'équation faisant l'intérêt de ce disque. Avec donc Ed Rose, producteur de Coalesce la formation la plus teigneuse de l'hexagone couche 6 titres basé sur l'admiration du chanteur pour le marquis. Soulevant quelques débats et moqueries, Kickback propose malgré tout avec Les 150 passions meurtrières un mini album cohérent et sérieusement composé. La hargne du groupe reste unique et ses membres s'acharnent à composer des morceaux d'un hardcore virulent mais qui s'aère, dans des compositions qui évitent les évidences. Les morceaux se construisent loin des facilités, prennent de la consistance dans leur développement. Seul exception, le troisième morceau, beaucoup plus linéaire mais totalement nouveau pour le groupe: une guitare dresse un riff mélodique et entêtant, tandis que la voix, calme, parle et récite un passage du livre (les 120 journées) dudit marquis menant le tout vers un renforcement de la tension via la batterie. Ed Rose capture la batterie et la finesse de jeu de Doucet avec une maîtrise remarquable; ce dernier cale des rythmes complexes et des breaks impeccables au milieu des riffs à moulinet. Sur le calme morceau éponyme, le charley sonne comme des lamelles métalliques fendant les couches de 6 cordes. Le groove de la formation parisienne est magnifié par la production, définitivement plus rock qu'auparavant. On regrettera juste les paroles parfois trop directes, pas dans le sens frontales et agressives, mais dans le sens d'un premier jet, d'une ébauche. Domination, violence, agressions sont les thèmes évoqués, que ce soit à travers les samples, le texte lu et les paroles, comme une prolongation aux thématiques Sadiques, une vision contemporaine. Un disque crasseux et pesant, appellant une suite, mais qui verra le jour bien plus tard, après moult avortements.

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