Le rapport ? Aucun, mais quand tout ce cirque s'active, on se dit que foncièrement, un groupe comme Enablers devrait aujourd'hui, avec un LP de la qualité de ce dernier album, être sacré champion du rock, celui qui en impose un peu, celui qui fait crade, celui qu'on aimera toujours pour ses trouvailles, ses sonorités, ses audaces et son cran. Attention, je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a qu'Enablers aujourd'hui. Si tu es un lecteur régulier, tu le sais, ce n'est pas le propos. C'est juste le temps. Quand on voit tout le génie du trio de base augmenté de Scharin (June of 44, autre groupe fascinant, ou encore HIM, projet non moins passionnant) à composer et produire une telle musique, on se pose des questions. La rythmique est extrêmement soignée, Scharin blinde la musique mais de sa touche et de sa frappe parfaite et créative, tandis que Goldring (Swans) gribouille des riffs absolument prodigieux sur sa 6 cordes - à genoux devant l'obsessionnel "Career", ni plus ni moins. Simonelli est un des attraits principaux et premiers du groupe, poête habité et passionné parlant de sa voix chaude et imposante sur les couches des trois autres. Par paresse, on songe à Slint, qui déjà marquait durablement mais discrètement le rock en ...91 (!!) avec son indépassable Spiderland. Les classe des patrons, simplement, gravé dans 10 morceaux parfaits et enfermés dans un packaging vinyle magnifique.
vendredi 30 septembre 2011
ENABLERS- Blown Realms And Stalled Explosions
Comme une époque révolue, tout le monde se précipite, ou du moins tout le monde parle de la réedition de Nevermind depuis une semaine, l'album évènement de Nirvana. On ne s'éternisera pas à débattre pour savoir si cette place d'album indispensable est justifiée ou pas (j'entends les pro-Bleach et les pro-In Utero déjà gronder), mais un sentiment étrange se dégage de la parade autour du disque au bébé nageur. C'est à se demander si aujourd'hui il existe encore des groupes de rock qui proposent quelque chose qui ne soit pas forcément jovial et nerveux, un groupe qui ne serait pas une énième relecture des Talking Heads ou des Gang of Four et qui serait archi influencé par les Strokes, les véritables salopios qui ont un jour poignardé ce que l'on appelait jadis le rock indé pour lui fournir ses tees trop court et ses coupes de cheveux interdites depuis la fin de 1987. Il y a un public là dehors qui ne se lasse de sacrer Cobain mais qui ensuite revient aux affaires avec du rock dansant un peu pute et un peu pénible.
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