jeudi 5 juin 2008

RAGE AGAINST THE MACHINE + SAUL WILLIAMS- bercy

Ceux qui ont pris le temps de lire le laborieux rapport du concert de Devo auront bien compris que je suis dans l'incapacité de fournir des photos de concert jusque là, et en 24 heures, ma citrouille ne s'est pas changé en carosse. L'an dernier, Cornell, légendaire objet de sécrétions féminines de soundgarden avait laché l'affaire audioslave, ce super groupe-super blague qu'il formait avec le trio qui pouvait encore se sentir après 9 ans de loyaux services chez Rage aginst the machine. Et il leur aura fallu 7 ans pour faire revenir la voix du légendaire groupe. Légendaire ? c'est un bien grand mot, mais n'ayons pas peur, c'est le cas. A l'inverse d'un nirvana, RATM n'a pas eu besoin d'un drame pour devenir culte, et à l'instar des mêmes, ils sont aujourd'hui un des rares groupes de rock à exister depuis moins de 40 ans et à être totalement culte et respecté aussi bien chez les morveux que chez les plus vieux. Une longue attente pour rentrer dans ce merdique endroit qu'est le POPB plus tard, nous voici dans l'arène où se déroule l'évenement. Penses-tu l'ami: Groupe contestataire par excellence ( car malgré ce qu'on pourra dire, ils font partis des seuls chez qui le discours dépasse l'aura des ventes d'une auto prod ),
reformé après un hiatus en forme de blague, avec comme résultat des billeteries à secs ( en places, pas en pesos) en 5 minutes top chronos, ça se pose là. D'autant plus qu'il faut bien voir que RATM s'est séparé pendant une conjoncture musicale embarassante ( comprenez: le néo metal) et revient aujourd'hui dans un tout nouveau contexte. Le rock'n'roll est revenu, les sons de guitares lourds mais naturels aussi, etc etc... Bref, l'aspect rok et même zeppelin-ien du quatuor devait trouver un écho tout neuf dans bercy ce soir... sauf que lorsqu'on s'approche de la salle, il semblerait qu'on ait été aspiré par une faille spatio-temporelle qui nous aurait ramené en 1999. Godasse de skate, dread locks,Le che, mao, t-shirt de communiste... Tous les rebelles ( avec l'argent des parents) sont de sortie. Les marques de fringues se portent bien, merci pour elles.La salle, bien sûre, est détestable: Immense, beaucoup trop même, avec un son magmatique et imprécis. Saul Williams a déjà commencé sont set lorque l'on arrive et sa bouillie hip hop industriel n'est clairement pas gâté par le son. Mieux encore, comme tout bon gros concert qui se respecte, la place de la première partie est à la musique ce que la place passager est à la voiture: celle du mort. Hué à plusieurs reprises, on pourra entendre dans la fosse (public plus jeunes j'ai l'impression, plus hystérique aussi) des "casses toi enculé", " va te faire foutre, on est pas venu te voir!" j'en passe et des meilleurs. Il faut être honnète que Williams a deja fait mieux sur scène et il n'est pas sûre que sa nouvelle orientation passe bien l'épreuve du live. le coté zoulou cyber punk avec un mec faussement taré qui marche sur sa mpc... moué. Mais de là à l'insulter. Ratm a de quoi être fier de son public! Sachant que la moitié du public rêverait d'être à la place de Williams, le fait qu'il ne laisse aucune chance à la formation est risible. Après une attente inter-minable où le groupe va se faire désirer pendant plus de 50 très longues minutes, les lumière s'éteignent et "l'internationale" résonne dans la salle. La blague est totale.Le public sur-looké ( la fille devant moi porte un jean qui tape dans les 200 euros, a titre d'exemple) lève le poing avec toute sa petite fierté. Le décalage est tellement énorme que ca en devient très rapidement ridicule. Soyons clair: RATM est un groupe qui a un discours et ils s'y sont toujours tenu. Leur révolution n'aura probablement pas lieu, mais ils ont largement mis leur parole en act. Le problème vient de ce qui entoure le groupe: 50 euros la place, un dispositif inhumain et sur-impressionnant. Pourquoi ne pas avoir choisi une salle à taille plus humaine quitte a multiplier les dates? Bref, le débat pourrait être sans fin...Ceci dit, le groupe a probablement consicence du décalage évident entre le discours et l'auditoire. J'en veux pour exemple le moment ou Zach De La Rocha fait de grands sourire niais et nous fait coucou d ela main avec une tête de noeud en chantant de manière quasi ironique " sleep now in the fire!!". Ou encore la transition entre les deux morceaux de rappel ou il chante avec une grande justesse " this is just music".
Mais une chose n'a pas changé: l'énergie. RATM a toujours été considéré de son vivant comme un des meilleurs groupes de scène. Et ce n'était pas usurpé. Ca ne l'est toujours pas, avec 7 ans de plus au compteur. Les premières notes sont énormes, l'impression d'assister à un truc complètement unique, surpuissant, se fait sentir immédiatement. Brad Wilk, le batteur tombeur de ses dames tape fort et juste ( en même temps il n'est pas réputé pour sa technique). Tim Commerford, la bête à "65% tatoué" est un monstre musculeux impressionnant, à la gestuel groovy comme son jeu, à la présence juste et imposante. Il martèle le show de sa 4 cordes tout du long, sans jamais s'arrêter de gonfler la salle de sa lourde basse. Tom Morello à longtemps prouver qu'il n'était plus un homme mais bien au delà, et sans diminuer la place de ses compagnons, il s'inscrit comme un des grands guitaristes de sa génération. Casquette eternellement vissé sur son crane chauve ( et pas rasé) , Morello saute dans tous les sens, se bat avec sa 6 cordes, et bien sure, joue. Non, d'ailleurs il ne joue pas, il est la guitare. Et il fait ce qu'il veut. Des sons de bombes sifflantes, des sirènes de polices assourdissantes, des platines, de l'harmonica: sa guitare a dépassée le spectre de la 6 cordes classique pour n'être plus que la continuité de sa créativité propre. COuplé a son energie sur scène, le tout devient exemplaire. Voir ces 3 là mettre autant de coeur et de corps à l'ouvrage est particulièrement déléctable quand on s'est tapé pendant trop d'année l'obsolète et insultant audioslave. Zach de la Rocha est un démon contestataire sautillant. Le plus engagé des membres de la formation est aussi la voix du quatuor californien. Malgrè une longue absence ( il en est ou ton solo zach??), De La Rocha est toujours aussi dynamique, hurlant parfois toute ses convictions avec une énergie rare. Il possède la scène dans on ensemble, va la visiter en long, large, travers, diagonale,par roulades, petits sauts, grandes enjambés, grands sauts, en restant sur place... bref, tout ce que ses jambes lui permettent tout en assurant à la perfection son essouflant discours politico-musicale. Si vous avez lu mon épopé devolutionesque, vous savez aussi que j'ai le don d'attirer les casses couilles. Ok, en me mettant au premier rang dans la fosse (circonstances imprévus, j'étais sur le coté tout peinard au début puis un mouvement de foule nous a bien introduit dans la salle dès les premières notes) j'avais des chances de multiplier mon aimant à glands. Toujours est-il que mon gland du jour ressemble à Laure Manaudou, que c'est donc une damoiselle. Maligne, Laure va minauder le malaise pour qu'on la laisse passer devant puis se caler avec son appareil photo une fois bien placé. Suite à ça, Laure, qui visiblement n'a pas estimé qu'elle était déjà assez casse couille va filmer tout ce qu'elle pourra grace à son bestiau des temps modernes, bien sure en posant ses bras sur tous les imprudents qui l'auront pas gentiement ejectée. Mais mieux encore, Laure a un don: elle hurle, tout le temps pendant les pauses entre chaque morceaux. Son visage se défait litérallement, elle ressemble alors plus au truc d'alien 4 qu'à la nageuse suceuse d'italiens en transperçant les oreilles de ses voisins. Bien sure, il est beaucoup plus difficile de semer quelqu'un entouré de de 13000 personnes que de 300 ( va comprendre). Laure va donc m'accompagner pendant l'heure de concert dispensée par les 4 révolutionnaires. En haut, ca s'agite dure: Les 3 albums sont largement représentés, avec même la très bonne reprise d'afrika bambataa issu de leur album posthume. Testify en ouverture, et Killing in the name en rappel comme si tu t'y attendais pas. Rappel qui d'ailleurs sera l'occasion de mesurer les efforts en anglais du public qui réclamera au bout d'une heure tout pile de show le retour de "WÊIDGE" sur scène. Beaucoup ont causés sur le retour de RATM. Toujours est-il que ces mecs là ont sur scène, de quoi donner des leçons à bien des formations qui ne sont pas en aussi bonne forme avec parfois 20 ans de moins dans les genoux. Et même si ils ont fait ce rafus pour le blé, ils le font d'une bien belle manière!

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