vendredi 4 décembre 2009

TOM WAITS-Glitter & doom live


Même pas au courant. C'est mon confrêre, ex-espagnol, actuel néerlandais (il a enfin compris!) qui me lance l'autre jour, lors d'une réunion de rédaction "t'as écouté le Tom Waits en live?". Stupéfait, alors que je remerciais notre assistante pour l'excellent café qu'elle nous procure je questionne:"quoi?". Sans attendre la réponse, je recherche sur la toile l'info sacré, un live de tonton serait plus que bienvenue. Notre stagiaire rétorque qu'au vu des derniers live du monsieur, si le disque est une prise de la tournée 2008, ça sera "forcément" un bon disque. Sans écouter le bruit du vent ni les qu'en dira-t-on, notre stagiaire, Kevin, part à la pêche au précieux disque. 3 feux rouges grillés plus tard, il revient de chez Anti avec l'objet du délit. Il précise "y'aura un vinyl, mais sans les bonus". Bonus? Un second disque, composé d'une seule plage compilant les petites blagues de tonton, avec ses petites mélodies boiteuses au piano. Mon niveau d'anglais (LV1) n'étant pas suffisament bon pour rester concentré pendant toute la durée du disque (où y sont les sous-titres bordel? Assistante!!!) nous tentons, tous ensemble (la rédaction) de dechiffrer ce qui se dit sur la galette. Oh, je me rappel surtout de ce truc que tonton a dit au Rex, en regardant un mec au premier rang (le mec s'est vidé, tonton qui te fixe, ca fait peur, même à Iggy Pop): "Quoi? Tu bosses toujours à l'aéroport? Ah... cool pour toi, cool pour toi." J'avais beaucoup ri. Tu te rappels pas que j'ai parlé de ce concert? Cherche dans la barre des archives, ca devait être à l'été 2008. Il me semble que je parlais d'un concert de tonton comme d'une évènement qui n'arrive (peut-être) qu'une fois dans une vie. Bon, maintenant l'assistante change de disque, et baisse un peu le son: tonton éructe dès la première seconde, et ça fait peur aux voisins-nos locaux sont situés dans un quartier chic, les voisins sont rapidement effrayés. Kevin souligne dès le début que la performance semble assez impressionante. Je confirme. L'ex-espingouin se mord les doigts. Il regrette d'en avoir tant fait sur psychic TV maintenant qu'il entend enfin le [vrai] maitre lui dicter ce qui est juste dans ses oreilles. Tonton n'utilise pas une voix simple, qui se change. Non, tonton est devenu ces/ses voix, il est une sorte de monstre, un imitateur de la peur qui a perdu son faciès réel. A part chez Jarmusch, il est peut-être impossible maintenant d'entendre la voie de Waits. Cette présence vocale qui mène ce rock bancale, ce blues dépouillé, ce jazz crevé si brillament. L'assistante observe (bien qu'on lui ai rien demandé) "il est bizarre ce son". Elle a pas tort, la bougresse. Parce que Tonton a réussi un coup de maitre, tout simplement: son disque live, ressemble à ses lives. Mieux encore, si la prestation (en fait ce sont plusieurs prestations assemblées en une seule) semble aussi puissante, c'est aussi dûe à la production. Le son parait presque vieux, comme un live poussiéreux, déterré d'une vieille bande analogique. Mais confère un caractère à l'ensemble totalement jouissif. Le cabaret ambulant, ses monstres et spectacles itinérants sont désormais dans votre chaine. Le seul regret réel de cet objet, c'est le visuel, observe Kevin. La pochette reprend l'affiche de la tournée, tonton y apparait vieillissant, et les magnifiques photos d'intérieur ne bénéficient pas d'une impression qui peuvent leur rendre justice. Seul point noir d'un disque magistrale. Un live qui retranscrit magnifiquement et au plus juste l'étonnant spectacle.

1 commentaire:

thelightcarrier a dit…

ptin vivement noël.


et oui, le live au rex était un "once in a lifetime moment". J'en ai encore des frissons.