Inlassablement. Le précédent effort nous avait fatigué, et l'ep aussi. Current 93 n'était plus aussi prophétique qu'avant. La voix de Dieu avait un chat dans la gorge. Orphelin de sonorités nouvelles, orphelins de disques vivants, orphelins de voyage dans de nouvelles contrées. Nous avions perdu notre porte parole, surement en bouée dans sa piscine, complétement perché. Et quand Douglas Pearce se permet de devenir une icône complétement folk, qui peut se targuer de pouvoir reprendre le flambeau apocalyptique?
Un joueur de flûte, un joueur de xylophone, pour servir le disque le plus psyché d'une discographie labyrinthique. Le plus rock et le plus électrique aussi, comme si la collaboration avec OM l'avait bouleversé. Des contrées sanglantes, décrites dans des morceaux sans queue ni tête, remplie de solis agressifs, d'écarts soniques fleuves, sur le retour d'un tibet plus conteur que jamais. Des délires à la réalité, des structures hallucinées qui nous perdent, proches parfois de mantras, où la moindre explosion electrique reste ejaculatoire, sur des choix rythmiques plus que percutants. Le tout reste porté par une solidité de l'ensemble, ou Tibet arrive à lacher le lion dans un zoo végétarien, où même la guitare acoustique qui lui est si chère a des sonorités indiennes, où les violons se font menacants. Finies les echappées religieuses dans sa forêt rassurante, où la vierge se ballade à poil en se tripotant les tétons. Aleph at hallucinatory mountain est cette terre brûlée, où se balladent les démons, et nous sourient, jusqu'à nous rendre fous et se jouer de notre santé mentale. Aleph en est le chef, du haut de sa montagne rouge sang il joue du clavier, debout, entouré d'une farandole d'êtres mystiques, aussi réels et palpables que nous mêmes. Vaincu, la folie et l'insouciance nous gagne, et nous partons rejoindre ses rangs, dans une douceur colorée.
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1 commentaire:
doloriste, monolithique, initiatique
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