Une cathédrale. Depuis des années nous sommes maltraités, au gré de vrombissements qui construisent un édifice des plus fascinants. Là ou les Grimmrobes demos étaient un hommage sonore à Earth 2, fascination pour la possibilité du son à être touché, à être palpé et façonnés par nos mains, véritable synesthésie totale, où l'on pouvait attraper littéralement ce qui nous était fourni; 00 void commençait les bases d'une des plus grandes cathédrales païennes jamais construite. Des bases solides, terriennes, indestructibles et peu malléables, véritables fondations s'enfonçant profondément. Puis peu à peu s'élevait l'édifice, avec des colonnes plus protéiformes (White 1 et 2), plus abstraites et moins monolithiques. C'est à partir de Black 1 que le décorum s'est mis en place, avec les gargouilles, les bouteilles de vins, les cercueils tout au long de ces colonnes, toutes ces petites choses noires et à la fois pleines de clins d'oeil nous rappellant l'humour des constructeurs, toujours plein de second degré sur leur ouvrage. Maintenant l'édifice est monté, bien plus aérien sur Doomkirke, plein d'un lyrisme effroyable, les chanteurs d'opéra ont testé l0'acoustique, les joueurs d'orgue aussi, pour élever la dimension spirituelle de l'endroit.
Monoliths and dimensions serait la première phase de construction d'une toiture pleine de failles. Le son Sunn ne veut plus rien dire, le drone non plus. Ici la richesse sonique laisse place au souci du détail, de la beauté des éléments, de la lutte contre l'humanité d'une construction difficile. LEs murs de guitares ne sont plus terriens du tout, le son vrombit de moins en moins et le feedback laisse place à la richesse émotionnelle de l'édifice. Tout architecte sait que pour construire quelque chose de grandiose, les bases doivent être solides. MOnoliths and dimension laisse place à un son cotonneux, agréable pour y séjourner. Lorsque Aghartha livre ses premieres incantations, le son se fait porteur, accueillant, en aucun cas agressif. Et même Attila et sa voix d'outre tombe nous berce, dans une incantation rassurante et onirique. M & D s'élève, ne cesse de grandir, de murir un son sans aucune limite de beauté, de tisser une quantité de samples sur des nappes de guitares mélodiques où sont déjà brodées les tapisseries d'une victoire. Les vitraux sont colorés (cuivres, vocaux feminins), et finis d'une main de maitre, au pinceau filliforme. Le souci du détail. Sunn ne joue plus dans le brut de decoffrage. Les sons nous transportent plus que nous les transportons. LEs experimentations ambiant du passé savent s'intégrer au tout, les vocaux d'outre tombe prennent tout leur sens dans la messe noire, la lumière filtre à travers les trous, à travers les vitraux. Sunn O))) n'est plus cette bête rampante des grimmrobes, mais se déroule tel une toile, une toile dont nous aurions vu les esquisses petit à petit. La cathédrale ne sera peut êtrejamais finie, car certains ouvrages architecturaux n'ont pas de point final, mais l'avancée prend tout son sens sur cette partie du travail. Sunn O))) a laissé les pioches, les maillets et les instruments lourds pour élever sa construction. Ils toucheront les cieux.
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