On me l’avait bien caché celui là. Un live en Autriche, entièrement acoustique, visiblement enregistré dans un monastère. Un live charnière de l’entité qui se transforme peu à peu en un groupe de rock psychédélique, dernier rempart face aux aspirations industrielles et surtout dernière mutation pour délester les velléités médiévales de The Moon Lay hidden beneath a cloud. Quoi de mieux alors que d’enregistrer dans un lieu non païen ? Quoi de mieux que de se délester de toutes les influences ambiant, les ambiances de guerre mondiale largement fondatrices de l’entité (qui justifiaient d’ailleurs son existence suite au précédent projet d’Albin Julius) ? Finalement quoi de mieux que de finaliser l’essai qu’ était Time is Thee enemy pour pouvoir définitivement enterrer les errements stylistiques, choix qui débouchera clairement sur ce When did Wonderland end ? (on en reparlera).
Ce live At the Monastery est le disque apo folk de Der blutharsch, le seul l’unique disque entièrement folk du projet, live acoustique sublimant les mélodies simples, directes, les instruments forestiers et l’ambiance religieuse et mystiques d’une musique typiquement folk. Finalement, cet album, ce live qui réinterprète les versions d’anciens morceau du groupe (point d’ancrage tout au long de la carrière du groupe, la mutation de ses propres morceaux, présentés comme des matériaux bruts protéiformes qui seront remodelés tout au long de leur carrière :je pense à ce magnifique Everything is Alright !, album de cover d’eux même) arrive au point nommé. Epurés au maximum, les morceaux présentent le projet sous un angle plus humain, moins martial (même si l’aspect percussif reste une marque de fabrique du groupe même sous un schéma acoustique), plus touchant peut être, moins psyché que ce que deviendra l’entité. Ce Live at Monastery arrive comme un hommage des deux collaborations de Albin avec Douglas Pierce sur les deux albums de Death In june (Take care and control et Operation hummingbird). Là où ces deux disques sont largement influencés par les travaux de Der blutharsch, ce live at monastery parait être l’album de Der blutharsch le plus influencé par Douglas Pierce.
Comment ne pas craquer devant l’immédiat de ces mélodies, douces, entourés de violons, de clarinettes, encadrant des paroles touchantes et des vocaux se mélangeant, se répondant, le tout dans une acoustique parfaite, laissant vivre un son plus brut du groupe. Ce live at the monastery est un disque à la fois à part et charnière pour Der Blutharsch, peut être le seul aussi homogène d’ailleurs, aussi direct, aussi rempli d’optimisme guerrier. « Never Surrender ».
2 commentaires:
:')
Merci pour la review!
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