vendredi 26 mars 2010

Vex´D- Cloud Seed

Visiblement les mecs avaient arrété, pour plusieurs raisons, mais en grande partie du à la distance géographique et à divers projets qui les empechaient de mener à bien celui-ci. Il y a fort peu longtemps, lorsque j'avais décidé de me mettre à ce genre que l'on appelle dubstep, mon collègue m'avait suggéré de me pencher sur le premier (double) disque, Degenerate. Il en ressortait une impression de cohérence, et de grande maitrise des ambiances. Concrètement, ce qui ressort de ce Cloud Seed (qui pourtant a du être bricolé sur la fin, pour répondre aux exigences du label qui voulaient une sortie sous ce nom), est cette cohésion sur un effort qui reste quand même long (une bonne heure). On éprouve la sensation d'errer au gré d'un mix tellement le tout semble avancer et les ambiances se décanter petit à petit. Ambiances qui prennent leur temps et forment un tout sur la durée, avec peu de réel pilonage dubstep dancefloor comme on les imagine dans un club londonien. Içi le paysage dépeint est cybernétique, futuriste et technologique, entre contrées ambiantes apocalyptiques, douceur sexuelle et tension sous jacente. LE voyage commence avec une intro tout en labourage avec Warrior Queen au chant (présente sur le London Zoo de The Bug, dans ces pages), et s'éloigne peu à peu du genre dit dubstep. Le tour de force de ce cloud seed et de garder une lourdeur grave et des basses dantesques en fond, pour jouer avec plus de sonorités (le trés dub tout court Out of the hills), rajouter quantités d'effets, et s'approprier des contrées futuristes (le remix de Gabriel Prokofiev String Quartete No 2). Vex´d s'aventure même dans des contrées plus trip hop à grand renfort de cordes (Bar Kimura), où à l'aide de la chaleureuse voix de Anneka, pour mieux laminer l'auditeur sur le prochain retour bruitiste et arythmique (le final Nails bruitiste à souhait, presque libérateur suite à l'exigence immersif de tout l'effort). Le tempo reste lent, donc lancinant, surtout vues la profondeur et la lourdeur du son. Garder telle cohérence, dans un enchainement plus proche du mix total (je me répète) est un réel tour de force aux vues des différents paysages dépeints par cet effort. Vex´d joue avec l'aération et l'arythmie pour rendre grâce à ses coulées de basse avec plus de puissance. L'enrobage mélodique reste tout de même trés bien senti, et l'exigence de cet effort le rend encore plus passionnant sur la longueur. Beaucoup plus lourd que Burial, Vex´d livre un effort grave, loin d'être festif, soniquement trés travaillé. Pour rendre grâce à ce disque, mieux vaut éviter la sourdine. (Planet Mu)

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

"livre un effort" ? toi, t'as filé un lien à un recruteur potentiel ...

Macho))) a dit…

Bouah ca fait longtemps que j'utilise cette expression hein.