Les productions içi d'ailleurs sont de plus en plus travaillées, de plus en plus inédites. Y'a qu'à voir le packaging de la boîte des songs de Matt Elliott, ou sans taper dans le côté artistique les collaborations incongrues et souvent sublimées qui en ressortent. Dernière chronique en date était ce céleste this immortal coil, où se cachaient tripotée de noms. Visiblement ça en aura inspiré des collaborations, notamment sur cet EP précédent la sortie du prochain Tiersen. On va être clair d'entrée, Tiersen est capable du pire comme du meilleur. Un morceau du prochain album, pour 4 réinterprétations. Le morceau original entame l'ep, avec un son chaud et enveloppant, une rythmique cotonneuse qui entoure les notes infantiles et la musique onirique de Tiersen. Au gré du morceau monte la tension, à travers ces vocaux scandées, ces mélodies vaguement noisy en fond, le tout porté par une mélodie envoûtante. Premier remix, oktopus (dälek) s'y colle sous le nom de deadverse pour livrer une version guerrière de ce Palestine. Ici on se bat bien à coups de cailloux contre des tanks, et les seuls restes du morceaux original sont ces vocaux qui deviennent un coup de surin rythmique de plus à l'édifice dub et urbain que construit oktopus. Ce morceau n'est d'ailleurs pas sans rappeler les productions Godflesh sur love and hate in dub, avec une rondeur et une sécheresse hip hop pas loin de Ice.
Deuxième essai avec le chapelier fou, qui lui tire l'essence onirique du morceau en livrant une savante version cristalline, en agenceant beats déconstruits dans la plus pure tradition Richard D james album, en ralentissant et cassant les rythmes pour mieux arriver à intercaler sa patte colorée presque cabaret à la musique et finir par faire s'accoupler la mélodie de base au pur autisme électronique. Prouesse.
Matt Elliott quand à lui déleste un instant ses errances folks désenchantées des carpates pour renouer avec ses anciens amours de la basse et de la science du rythme. Il signe sous Third eye foundation un remix dans la lignée de celui d'oktopus avec moins d'aisance, et en laissant vivre un peu plus la musique de Yann Tiersen, en laissant la vie derrière sa couche de basse écrasante aux confins des sorties hyperdub. Comme si le morceau vivait encore, même écrasé sous une couche de ciment.
Après ces trois remix qui élèvent clairement le travail de Tiersen sur un plan rythmique, jouant avec la mélodie pour la transformer en quelque chose de beaucoup plus sombre, versions salies d'un morceau presque enfantin, c'est Tiersen lui même qui se prête au jeu en rendant une copie labyrynthique de son morceau divisant en deux mouvements son morceau, un premier dénué de rythme, presque néoclassique, apaisé, pour s'ouvrir sur une deuxième partie plus lancinante et surtout bien plus électronique et minimale que ce à quoi nous avait habitué le gazier.
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1 commentaire:
Tu sais vendre ta cam' Choma, je prends.
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