jeudi 16 avril 2009

(HED)P.E.- s/t


Y'a quelques temps, mon collègue sous forme de défi avait décidé de causer d'un des rares bons disques de Néo Metal. Rares? Oui, il y'en a eu quelques uns, vous pouvez les compter sur les doigts d'une main, même en ayant perdu des doigts, mais à condition d'exclure la formation de Chino Moreno. Les noms? Le premier LB, l'unique (à ce jour) Snot (et encore, on est vraiment plus proche d'un punk-metal/funky qu'autre chose), et ... le premier album de (Hed)PE-responsable de cette immonde pochette qui vous a probablement froissé la pupille, en plus de rentrer facile dans le top 5 des visus les plus laids jamais osé. La formation Californienne dépose sur un album aussi discret que fantaisiste une suite de compisitions tordues, qui tout comme le groupe Floridien au même moment s'affranchie complètement du format chanson pour étaler ses compositions jusque dans des outros indéfinies, des breaks sans fins, confus. La guitare se mèle aux samples de façon troublante, sort de son cadre d'instrument rock et va tacler les sons SF (en relation aux paroels type "conspiration partout") en passant par la case WahWah si chère aux beastie boys qui ne doivent pas être le dernier de la liste "inspirations". Le son de la batterie, tout en tension et en précision marque une rythmique très légère (qui ne déborde pas) et maitrisé, qui se couple à de profondes basses très loin des grosses baveuses délivrées par le rock noise de la même époque. Helmet devrait cependant demander des royalties? Y'a de l'idée. En fait ce disque, tout comme la bande à Borland jouit d'une certaine approche innocente de la musique, presque originale puisque ces morceaux se construisent de tout et de rien et, au risque de me répéter, sortent du cadre de la composition classique, mais se relance continuellement d'accidents sonores. Le DJ n'est bien sur pas innocent dans l' approche particulière du groupe, sorte de pirates dreadlocké (pas encore à l'époque) qui jette les disques qui ne lui serve plus dans la foule en concert et fait du skate entre les autres membres quand ses platines ne sont pas sollicité. En fait (hed) pe éxécute sur ce disque un album...fun. Pas prétentieux, la musique du combo s'articule autour de thématiques distillées par un chanteur qui aurait presque toute légitimité à pratiquer ce rap/metal/reggae maladroit puisqu'il est un des trop rares "minorité visible" avec le gazier de Candiria à officier dans le genre. Problème, les gimmicks ne passeront pas le cap du "difficile" second album, le groupe se perdant en facilité pré-metalcore avant de se perdre tout court dans un turn over des plus hallucinant. Ce disque, sorti en 97 (rappel toi les chemises attachées bien jusqu'en haut avec un dickies) demeure cependant une sorte de sous-beach boy orienté metool rap pas dégueu, mais aussi un exemple de créativité pour pleins de jeunes gens qui dans leur garage, reprennent encore une fois Killing in the name. Audacieux.

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